Scénario de rêve : les Bleus renversent l’Espagne, Guerschon Yabusele élu MVP du tournoi, bringue de folie sur les Champs

Le 18 sept. 2022 à 18:47 par Arthur Baudin

Champs-Élysées
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Rien ne sert d’augurer le pire si l’on est incapable de penser au meilleur. Après avoir dressé le tableau cauchemardesque dans lequel – sept ans après Pau Gasol – Willy Hernangomez pose 40 points sur l’équipe de France, voici le script de la plus parfaite des soirées que nous, supporters français, pourrions passer. Vous êtes prêts ? Scénario.

« Si l’un des douze gars présents ici n’est pas prêt à donner son corps à la science et mourir sur le terrain pour son partenaire, qu’il lève la main et dégage tout de suite de ce vestiaire ! ». D’une voix fragile mais cassante, Vincent Collet fusille ses joueurs. La motivation par la dureté, le regroupement par la confrontation. On sent l’énergie d’un entraîneur qui veut transmettre une émotion à ses garçons. L’envie de partir à la guerre avec pour seul bouclier, la cohésion. Cela n’a pas manqué : une fois son discours terminé, Théo Maledon se lève et prend à son tour la parole : « Le coach a raison les gars, il faut qu’on jou… » mais Evan Fournier le coupe. « Le coach a raison les gars, il faut qu’on joue physique, dur, et qu’on montre beaucoup de solidarité. Dans 40 minutes, je veux qu’on soit tous ici dans le vestiaire, à déguster une giga paëlla en chantant la Marseillaise ! ». L’idée est cheloue, freine un peu l’énergie globale, mais a le mérite d’exister. Les Bleus sortent du vestiaire haches de guerre entre les dents, direction le parquet de la Berlin Arena.

22 secondes de jeu. Un énorme contre de Rudy Gobert sur Willy Hernangomez, une relance dans les mains d’Evan Fournier qui dégaine à 3-points : BANG ! Trois minutes de jeu. Thomas Heurtel cuisine Rudy Fernandez à base d’hésitations qui feraient regagner puis reperdre la vue à un aveugle, et convertit son action sous le cercle : and one ! Douze minutes de jeu. Vincent Poirier réalise un excellent passage et fait passer l’équipe de France à +12, tout en progressant dans le secteur défensif : un coup d’épaule, ça ne bouge pas. Mi-temps. Vincent Collet laisse les joueurs discuter entre eux, puis décide finalement de prendre la parole quand il constate un excès de tranquilité dans leur discours : rien n’est encore gagné. Vingt-six minute de jeu. Guerschon Yabusele active le mode « Dancing Bear » et balance trois fléchettes consécutives à 3-points : les Bleus sont à +22, l’Espagne a la tête sous l’eau, le graveur du trophée commence à faire chauffer son laser. Trente minutes de jeu. Vincent Collet appelle Théo Maledon, lui demande quel temps il fait dans l’Oklahoma en décembre car il « prépare des vacances en famille », puis lui dit d’aller se rassoir. Trente-trois minutes de jeu. Andrew Albicy file au lay-up et obtient le 2+1 : les Bleus mènent désormais de 27 points. Trente-sept minutes de jeu. Bérézina sur le banc français : Vincent Poirier et Moustapha Fall écoutent du rock en buvant de la bière, Thomas Heurtel lève son majeur en direction du public alors que le match est en Allemagne, et Evan Fournier a le Président de la République au téléphone. Quarante minutes de jeu. Victoire 99 à 71, l’équipe de de France est championne d’Europe.

Vous remarquerez le slip de conquérant de Frank Lebœuf, royal. En ce dimanche 18 septembre, le vestiaire des basketteurs – sans doute à la même heure – ressemble en très grande partie à ce que l’on voit dans la vidéo. Comme promis, Vincent Collet rentre dans le vestiaire avec une giga paella de 1m96 sur 2m02, en “hommage” aux mensurations taille/envergure de Rudy Fernandez. Nu sur la table, Vincent Poirier entame Bella Ciao en pensant que c’est espagnol. Tout le vestiaire reprend. Allongé sur le sol, noyé dans l’euphorie – mais aussi dans des hectolitres de bière – Terry Tarpey discute en FaceTime avec Steve Kerr. On apprendra par la suite, grâce à des sources proches du dossier, que l’entraîneur des Warriors aurait « pris la température dans l’optique d’une future convocation du Manceau avec Team USA ». En dehors de cette parenthèse, la fête continue : Guerschon Yabusele, élu MVP du tournoi, saute sur le dos de Rudy Gobert et lui pète accidentellement une côte. Insuffisant pour casser l’exaltation de ce moment de communion, qui durera jusqu’au petit matin.

On ne dit pas que ce scénario est plus probable que celui du « Willy Hernangomez met 40 points », simplement que ce scénario est plus probable que celui du « Willy Hernangomez met 40 points ». Se vérifiera-t-il pour autant ? Boarf, une victoire de 28 points fait un peu large – et très irrespectueux – compte tenu du calibre de l’adversaire. Pour le reste, possible que ça y ressemble.