Lorenzo Brown n’a aucune idée de la rivalité France / Espagne : après quelques recherches, le pépère ne va pas être déçu

Le 17 sept. 2022 à 11:28 par Giovanni Marriette

Lorenzo Brown 17 septembre
Source image : FIBA

Il est celui qui a porté l’Espagne sur ses épaules hier en demi-finale, il est le meneur naturalisé de la Roja sur cet Euro, il assume le fait de ne pas être le plus Espagnol de la bande, et, forcément, il ne connait rien de la rivalité qui accompagne les deux nations depuis une bonne dizaine d’années. Assieds-toi bien Lolo, tu ne vas pas être déçu.

On parle beaucoup de Lorenzo Brown depuis quelques semaines, et à plus d’un titre. Tout d’abord ? Impossible de passer à côté du talent du meneur de la Roja et du Maccabi Tel-Aviv, qui participe depuis le début de l’Euro à faire de l’Espagne une équipe qui gagne, encore et toujours. Puis il y a ce statut de joueur naturalisé, Lorenzo est Américain, qui fait toujours grincer et encore plus quand le mec rosse toutes les défenses qu’il rencontre. On a beaucoup parlé du cas Joel Embiid récemment en France, chaque nation ou presque possède “son” naturalisé, avec plus ou moins d’accointances avec son pays “d’adoption”, et Lorenzo Brown fait clairement partie de ces gars qui n’aurait sans doute pas la moyenne sur un QCM spécial Espagne. Soit, c’est le jeu, et demain quoiqu’il en soit il faudra faire en sorte que ce nouvel Ibère ne nous gâche pas la soirée. Lorenzo, lui, poursuit en tout cas son bonhomme de chemin et s’impose depuis deux semaines comme l’une des superstars de cet Euro, et quand il a été interrogé hier après la victoire espagnole face à l’Allemagne, le garçon ne s’est pas caché de son manque de connaissance concernant la rivalité franco-espagnole, que nous connaissons par cœur mais dont lui n’a aucune foutue idée :

“Je ne connais pas grand chose à la rivalité France – Espagne mais je vais faire des recherches ce soir en arrivant à l’hôtel !”

Que c’est beau cette innocence… Rudy Fernandez qui cravate Tony Parker, Nicolas Batum qui vise le paquet de Juanca Navarro, tout ça ne dit donc rien du tout à Lorenzo, qui risque d’être sacrément étonné en faisant ses petites recherches. Parce que le meneur de la Roja va clairement mettre les pieds demain sur un champ de mines, une surface hostile sur laquelle tant de soldats sont tombés depuis dix ans, sur laquelle les fronts contre fronts se sont multipliés, sur laquelle les insultes ont fusés dans les deux langues. Pas forcément la garantie d’une mêlée générale en 2022, mais un devoir de mémoire qui nous semble obligatoire à la veille d’un tel choc, d’un tel classique. Complètement détaché de l’évènement pour le moment, le killer de la ligne arrière de Sergio Scariolo va donc découvrir très vite quel genre de match il devra jouer demain, et en cas de victoire espagnole et encore plus d’une grosse perf de leur dernier arrivé, on risque de parler encore longtemps du statut particulier de Lorenzo car, c’est bien connu, la défaite amplifie le seum et nous aide logiquement à nous poser des questions.

Lorenzo Brown, bienvenue dans le monde merveilleux de la rivalité entre la France et l’Espagne. Tu n’étais pas au courant, maintenant tu l’es, et sache que sur le terrain les Français te prendront pour un Espagnol comme un autre et, ça, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour toi.