Koby Altman a remis Cleveland sur la carte NBA : retour sur les grands travaux du GM des Cavaliers depuis le départ de LeBron
Le 02 sept. 2022 à 11:44 par Nicolas Meichel
Équipe surprise de la saison dernière où ils sont passés à une victoire d’un retour en Playoffs, les Cavaliers ont montré à toute la NBA qu’il faudra compter sur eux lors des années à venir. Et c’est encore plus le cas depuis hier soir et le gros transfert de Donovan Mitchell à Cleveland, qui propulse la franchise de l’Ohio parmi les franchises très compétitives de la Conférence Est. Merci qui ? Merci Koby Altman.
Il y a tout juste quatre ans, LeBron James quittait une deuxième fois Cleveland pour rejoindre le soleil de Los Angeles. Lors du premier départ du King, les Cavaliers s’étaient complètement écroulés et la franchise de l’Ohio semblait sur une trajectoire similaire quand elle a terminé avec seulement 19 victoires au terme de la campagne 2018-19. Mais nous sommes désormais en septembre 2022 et la franchise de l’Ohio fait clairement partie des équipes qui comptent à l’Est. Grâce à des bons choix de draft, des transferts culottés et des signatures bien senties, le manager Koby Altman – deuxième au classement des meilleurs dirigeants de la saison 2021-22 – a tout simplement remis Cleveland sur la carte NBA.
La Draft
Quand vous êtes basés à Cleveland et que vous ne possédez plus LeBron James, convaincre des agents libres de venir poser leurs valises dans l’Ohio représente une mission bien compliquée. C’est pour cette raison que la Draft est cruciale pour les Cavaliers comme pour les autres équipes pas très glamour et/ou évoluant dans des petits marchés. À ce niveau-là, on peut dire que Koby Altman a cartonné en sélectionnant deux jeunots qui sont d’ores et déjà des piliers du projet Cavs : Darius Garland (cinquième choix de la Draft 2019) et Evan Mobley (troisième choix de la Draft 2021). Les mauvaises langues diront que ce n’était pas un exploit de sélectionner ces gars-là au vu des choix de draft élevés que possédait Cleveland, mais on connaît beaucoup de franchises qui ont plombé leur reconstruction en se plantant lors de la grande cérémonie du mois de juin. Darius Garland a participé à son premier All-Star Game alors qu’il évoluait seulement dans sa troisième saison l’an passé, et Mobley est déjà destiné à y participer après une première campagne calibre Rookie of the Year. Quant à Isaac Okoro, sélectionné en cinquième position de la Draft 2020 par Cleveland, il ne connaît pas la même ascension que les deux phénomènes cités plus haut mais ce n’est pas le potentiel qui manque. On a déjà vu ce qu’il est capable de faire dans sa propre moitié de terrain, à lui de continuer à bosser pour progresser offensivement et devenir à son tour un homme fort des Cavaliers.
Les transferts
Vous l’avez compris, Koby Altman a vraiment bien négocié le virage de la Draft, qui est toujours tellement important pour repartir au plus vite après la fin d’une ère glorieuse. Mais le GM des Cavaliers a également fait fort sur le tableau des transferts. Lors de l’énorme blockbuster deal qui a envoyé James Harden de Houston à Brooklyn en janvier 2021, Koby s’est incrusté comme une petite fouine pour obtenir les services du jeune pivot des Nets Jarrett Allen (qui sera ensuite prolongé à l’intersaison 2021). L’intérieur à la coupe afro formera ainsi un duo aussi grand que polyvalent dans la raquette avec Mobley, de quoi véritablement booster la défense des Cavaliers. Toujours dans la case transfert, Altman n’a pas hésité à sacrifier du capital draft précédemment acquis (un premier tour protégé, deux picks de deuxième tour) pour obtenir le talentueux Caris LeVert en février dernier. L’objectif ? Renforcer l’équipe tout de suite pour retrouver les Playoffs au plus vite. Si ça c’est pas un signe de l’ambition du bonhomme, on ne sait pas ce qu’il vous faut. Peut-être qu’il vous faut justement un autre transfert, bien plus gros celui-ci et qui vient tout juste de tomber. Ces derniers jours, Koby Altman a profité de l’impasse entre les Knicks et le Jazz pour se mettre sur le dossier Donovan Mitchell, et Spida est désormais un Cavalier. Pour convaincre Danny Ainge, les Cavs ont lâché pas moins de trois picks de premier tour de draft non protégés, ainsi que Collin Sexton (sélectionné en huitième choix par Cleveland à la Draft 2018), Lauri Markkanen (récupéré via un trade avec les Bulls à l’été 2021 et qui a participé à l’ascension de Cleveland l’an passé), le rookie Ochai Agbaji (14e choix de la Draft 2022), le tout avec deux pick swaps en prime. Un sacré package mais un transfert nécessaire selon Altman pour permettre à Cleveland de jouer les premiers rôles à l’Est.
La Free Agency
On l’a dit plus haut, Cleveland n’est pas vraiment une destination privilégiée pour les agents libres. Mais ce n’est pas pour autant impossible de réaliser des bons coups. Cet été par exemple, les Cavaliers ont réussi à faire revenir Ricky Rubio via un contrat de 18 millions de dollars sur trois ans. S’il est en phase de rééducation après sa blessure au genou de février dernier, le meneur espagnol va apporter son expérience et son intelligence de jeu à un groupe plus ambitieux que jamais. Les Cavaliers le connaissent bien puisque Ricky a joué dans l’Ohio lors de la première partie de la saison dernière, lui qui avait initialement été récupéré via un trade à l’été 2021 contre Taurean Prince et un deuxième tour de draft. Le court passage de Rubio à Cleveland a été tellement concluant que les deux parties ont décidé de se réunir une nouvelle fois après leur séparation dans le cadre du transfert de Caris LeVert il y a quelques mois (Ricky n’a cependant jamais joué avec Indiana). Aux côtés d’un autre vétéran nommé Kevin Love, l’Espagnol a aidé la jeune équipe de Cleveland – et notamment Darius Garland – à franchir un vrai cap. On a hâte de voir ce que ça va donner quand il retrouvera les terrains derrière un backcourt Garland – Mitchell.
Where is this Cavs team finishing in the East? 🤔 pic.twitter.com/ot9v6gl14B
— NBA on ESPN (@ESPNNBA) September 1, 2022
Jusqu’où peuvent monter ces Cavaliers ?
C’est ainsi qu’on en arrive à la version actuelle des Cavs, qui ont bien l’intention de faire du bruit au sein de la Conférence Est. Mais jusqu’où peuvent-ils monter ? Podium ? Top 4 ? Plus bas ? Il est clair que la team de Cleveland est hyper excitante sur le papier, avec un backcourt Darius Garland – Donovan Mitchell destiné à faire des misères aux défenses d’en face et une raquette Evan Mobley – Jarrett Allen qui a le potentiel pour relancer la mode des tours jumelles. Maintenant, l’Est ressemble quand même de plus en plus à un univers sans merci où ça risque de batailler très très fort la saison prochaine et lors des années à venir. Milwaukee, Philadelphie, Boston, Miami, Brooklyn, sans oublier Chicago, Atlanta et Toronto, bonjour la guerre des tranchées pour obtenir le meilleur spot possible en vue des Playoffs. On a l’impression que Cleveland peut très bien intégrer le Top 4 si toutes les planètes s’alignent et si le coach J.B. Bickerstaff parvient à bien conduire le bolide qu’on vient de lui donner, ou alors se retrouver une nouvelle fois dans la zone du play-in tournament au vu de la grosse concu qui attend les Cavs. Si on devait se mouiller, on partirait sur un spot entre la quatrième et la sixième place de l’Est, en dessous du podium donc mais directement qualificative pour les Playoffs. Et ça, ce serait déjà une grande réussite pour une franchise qui – on le rappelle – n’a toujours pas goûté à la moindre série éliminatoire sans un dénommé LeBron depuis… 1998.
Darius Garland le disait il y a encore quelques mois, il veut faire partie de cette équipe de Cleveland qui écrit sa propre histoire sans l’ombre imposante de King James. Grâce aux travaux de Koby Altman et l’arrivée de Donovan Mitchell, les Cavaliers ont aujourd’hui toutes les pièces en main pour accomplir cet objectif.