Milwaukee Bucks, le bilan 2021-22 : pas de back-to-back, des blessures reloues, mais les traces de la continuité

Le 14 juin 2022 à 16:35 par Arthur Baudin

Giannis Antetokounmpo Bucks Résumé NBA 12 mai 2022
Source image : NBA League Pass

Une saison des Bucks en demi-teinte, avec cette capacité à tabasser n’importe quelle équipe de NBA quand le roster tourne à plein régime. Mais à la fin, Giannis Antetokounmpo et ses potes n’ont pas réussi à aller chercher le back-to-back. La faute à ? Une profondeur d’effectif qui s’est avérée pas si profonde que ça, et un zeste de malchance, qu’il faut bien leur reconnaître.

CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ

« 59 victoires, 2e de l’Est, une saison régulière pour se mettre en rythme, ils seront durs à prendre en Playoffs » annonce Alex. Plus optimiste, Bastien envisage que les Daims aillent au bout : « 60 victoires, 2e de l’Est, Giannis a le couteau entre les dents, il vise le Hall of Fame, ça passe par un back-to-back, et il en est capable ». Il est toujours compliqué de pronostiquer la saison d’une équipe de très haut de tableau, surtout quand émergent de nouveaux concurrents aux capacités encore floues. Pour le coup, c’est raté.

CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ

Une semaine de compétition et déjà un premier enseignement, extérieur au groupe Bucks : la Conférence Est 2021-22 est probablement la plus relevée depuis… depuis quand ? Les Bulls, les Nets, le Heat, les Sixers, les Celtics et donc les Bucks en têtes d’affiche, sans oublier de potentiels outsiders comme Cleveland, Charlotte, New York, Toronto ou encore Atlanta. Il y a les Wizards aussi, partis à fond les ballons avec un effectif de tocards en surrégime complet, qui donnent toutefois l’illusion d’une belle surprise de ce côté du tableau. Dans le sillage de cette compétition acharnée, les Bucks commencent difficilement leur saison avec – au 15 novembre 2021 – un bilan de six victoires pour huit défaites. C’en est trop pour les proprios de Milwaukee qui remercient Mike Budenholzer et envoient Giannis Antetokounmpo à Charlotte, en échange de Miles Bridges, Kelly Oubre Jr. et un second tour de draft 2027. Ça, ou alors les Bucks passent la deuxième et enchaînent huit victoires consécutives avec un Greek Freak XXL. Vous l’aurez compris, le 15e choix de la Draft 2013 – ça fait toujours du bien de le rappeler – n’a pas quitté le navire. Il l’a gouverné.

Ce lancement permet aux Bucks de se projeter sereinement dans les hauteurs de la Conférence Est, tout en cherchant à consolider l’alchimie du groupe jusqu’aux Playoffs. La bonne nouvelle, c’est que lorsque Jrue Holiday, Khris Middleton et Giannis Antetokounmpo sont sur la feuille de match, l’adversaire repart mine fendue. La moins bonne, c’est que l’absence de P.J. Tucker se fait ressentir des deux côtés du terrain. Les Daims ne perdent pas beaucoup, le bilan autour d’une concurrence dévastatrice reste bon, mais il manque cette gueule pour embraser les esprits. Ce truc aussi large que haut capable de lock-down n’importe quel adversaire, et d’apporter plus qu’un poste 4 lambda. Chez les pivots, la saison de Bobby Portis est une nouvelle masterclass. Il n’est payé qu’un peu plus de quatre millions de dollars à l’année et continue de s’imposer comme un rouage essentiel de l’effectif champion. Avec lui, l’indisponibilité de Brook Lopez – blessé au dos et absent depuis le premier match de la régulière – troque son caractère  dramatique pour un second, simplement dommageable.

Malgré un début du mois de janvier alarmant – trois victoires pour six défaites – les Bucks relèvent la tête et ne connaîtront plus de vrai trou d’air jusqu’à la fin de cette régulière 2021-22. Les éléments marquants de la campagne ? Un Giannis Antetokounmpo à 29.9 points à 55% au tir dont 29% à 3-points, 11.6 rebonds, 5.8 assists, 1.4 block et 1.1 interception, le tout en 67 matchs. Plus globalement ? Une saison à 51 victoires pour 31 défaites, clôturée sur la dernière marche du podium, juste derrière Miami et Boston. Sans P.J. Tucker, Brook Lopez et avec des recrues estivales inexistantes (Rodney Hood, George Hill, Semi Ojeleye), la troupe de Mike Budenholzer s’en sort bien. C’est une belle régulière, à laquelle il faut maintenant donner un sens.

Les Playoffs ? Boarf, Milwaukee bastonne des Bulls qui ont passé leur seconde partie de saison à creuser (4-1). Mais pendant le Game 2, Khris Middleton tend le genou plus que dame nature ne l’y autorise et contracte une vilaine entorse. Cette blessure anéantit les chances de Milwaukee qui, en demi-finale de conférence, retrouve les Celtics, fossoyeurs de Brooklyn (4-0). Un immense Giannis Antetokounmpo pousse la série en sept matchs avec trois perfs à plus de 40 points, mais la différence se fait dans l’adresse et la profondeur d’effectif. L’aile du système des Bucks est complètement délaissée. Personne ne parvient à faire oublier Khris “Prolls” Middleton. L’aventure s’arrête là. Il y avait pourtant la place. C’est à la fois compréhensible et frustrant.

L’IMAGE DE LA SAISON

Khris Middleton blessure

Nul besoin de soutenir davantage le propos, cette blessure est la cerise sur la Garonne. Sans Brook Lopez sur 85% de la saison régulière, les Bucks n’ont pas eu plus de chance en Playoffs. C’est l’un des gros « What if ? » de cette saison, que l’on aura tendance à passer sous la table tant Khris Middleton n’est pas un joueur « bankable ».

LA DÉCEPTION DE LA SAISON : SERGE IBAKA

Sur le plan statistique, ce n’est pas déconnant avec 7 points à 52% au tir dont 35% de loin, et 5.3 rebonds. Mais récupéré en février dernier, l’intérieur congolo-espagnol devait apporter cette flamme qu’a laissé P.J. Tucker en quittant le Wisconsin pour Miami. Il n’a joué que 5 minutes de moyenne dans la série face aux Bulls, puis 3 minutes en cumulé contre les Celtics. À noter quelques problèmes de santé qui l’ont éloigné des terrains sur cette période. Que retient-on de son passage ? Seulement 25 matchs sous la tunique de Milwaukee, et une free agency qui tombe à pic cet été.

IL A CARTONNÉ : BOBBY PORTIS

Parce qu’une saison terminée sur un Game 7 d’une demi-finale de conférence n’est pas une saison foirée, Bobby Portis a été la gueule de cet effectif. On aurait pu/dû mettre Giannis Antetokounmpo, mais les lunettes de ski sorties par Bobby contre Chicago ont totalement eu raison de nous. Sa saison en chiffres ? 14.6 points à 48% au tir dont 39% à 3-points, 9.1 rebonds et 1.2 assist, le tout en 72 rencontres disputées. Eh, 72 matchs sur un exercice qui a connu le protocole COVID et d’innombrables blessures, c’est ce que l’on appelle rentabiliser son contrat jusqu’à la dernière pièce. Que fera-t-il de sa player option ? Boarf, sans grosse surprise – ni soif de pesos – il risque de camper sa position dans le Wisconsin.

LA SUITE ?

On prend les mêmes et on recommence. Les Bucks vont devoir se montrer plus pointilleux dans leur recrutement estival et tenter l’impossible, c’est-à-dire refourguer le contrat à 4 millions de dollars de George Hill. Il ne lui reste qu’une année, et une écurie de bas de tableau peut se montrer intéressée par un mentor capable de… par un mentor ouai. Le 24e choix de la Draft 2022 devra être dépensé avec soin, histoire de rameuter une tête innovante, fraîche et surtout, aidante. Voici d’ailleurs un lien vers les derniers choix de draft des Bucks. Depuis Giannis Antetokounmpo, ce n’est pas du luxe. Bref, tout cela pour conclure que les Bucks seront une fois encore candidats pour le titre 2022-23. Sauf gros imprévu.

Saison sympatoche, mal terminée, mais sympatoche. On a vu un basket-ball en demi-teinte, parfois grandiose, dans le sillage d’un Big Three maître de son sujet, parfois tristounet, résultat d’une inquiétante maladresse. Ce dernier point a finalement eu raison des Bucks, qui tenteront de revenir plus fort en octobre prochain.