Flashback : le 22 mai 2002, LeBron James participait illégalement à un workout avec les Cavaliers

Le 24 mai 2022 à 15:58 par Loan Rayer

Lebron James au lycée
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Le mercredi 22 mai 2002, tous les Amerloques hochent la tête au rythme de Without Me, un son qui annonce le retour d’Eminem. Parmi cette horde de fanboys, LeBron James, junior dans le lycée St. Vincent – St. Mary d’Akron. Ce jour-là, le Chosen One est invité par le coach des Cavaliers, John Lucas, à participer à une session d’été, faite de workouts individuels, de pick-up games entre joueurs de lycée, de fac et NBA. Voici le récit des premiers pas interdits de LeBron James à Cleveland.

Les jours commencent à se ressembler pour John Lucas. Il y a déjà plus d’un mois, sa première saison à la tête des Cavs prenait fin. Aujourd’hui, il décide donc d’ouvrir le terrain d’entraînement du quatrième étage de la Gund Arena pour y organiser l’une de ses séances habituelles entre joueurs NBA et universitaires. Mais pour secouer sa routine, il décide de prendre à contresens l’un des éléments de la réglementation NBA, celui qui interdit de prendre contact avec un joueur qui n’est pas encore éligible à la Draft. Eh oui, LeBron James n’a que 17 ans, encore une année de lycée à faire, mais impressionne déjà les exécutifs de Cleveland.

« Ce qui m’a le plus frappé, c’est qu’il aurait pu marquer 50 ou 60 points par match et qu’il était un joueur altruiste. Il jouait déjà de la bonne manière à un jeune âge. » – Jim Paxton, à l’époque GM des Cavaliers

Ce 22 mai 2002, sur le terrain, des gars des Cavs et LeBron d’un côté, et des joueurs universitaires de l’autre. On reconnaît d’ailleurs John Lucas III, freshman à Baylor et fils du coach de Cleveland. Paie ton pistonnage. Dès le début du match, les NBAers montrent une volonté d’assoir la hiérarchie. C’est bien de dominer au lycée, mais jouer contre des adultes, ce n’est pas le même niveau d’exigence. Et le futur King a d’ailleurs laissé sa réputation d’ado de côté pendant les deux premiers matchs. Avec les pros, il fait tourner le ballon, annonce des systèmes. Il n’empiète sur personne et joue tranquillement en suivant le rythme du match. 

Sur la troisième manche, LeBron change totalement de dynamique, comme s’il avait disjoncté, dans le bon sens du terme. Ce dernier rejoint l’équipe des joueurs universitaires et commence à se lâcher : sur les trois matchs suivants, le lycéen marque tous les points et distille toutes les assists. Il a littéralement pris le contrôle du workout. Et alors que tout le monde présent dans la salle est bouche bée, une action va rendre cette journée inoubliable pour tous, même les joueurs.

« Quand LeBron est revenu sur le terrain, mon père [le coach] nous a dit : “Passe-lui le ballon”. On lui a lancé le ballon et, mec, il a foncé sur l’aile droite, a sauté en l’air, et DeSagana Diop et Chris Mihm sont allés à sa rencontre pour le contrer. LeBron est passé sous l’arceau et a fait un reverse dunk sans même toucher le cercle. Il est retombé et a continué à courir jusqu’à l’autre bout du terrain pour jouer en défense […]

[…] C’était incroyable. A partir de là, nous lui avons passé le ballon à chaque possession. Nous voulions en voir plus. » – John Lucas III, son coéquipier pendant le workout

A la fin de cet entraînement privé, LeBron avait fait plus que forte impression avec cette action. Tous étaient sous le choc après ce highlight, si bien que quelqu’un a dû en parler à quelqu’un, qui en a parlé à quelqu’un d’autre, et ainsi de suite. Du côté des journalistes, certains ont su retenir cette pulsion d’informer tout le monde de ce qu’ils venaient de voir, de vivre. D’autres ont craqué : Branson Wright, un journaliste freelance, a écrit un article qui raconte cette journée, ce qui a coûté cher aux Cavs et à John Lucas. L’entraîneur  sera suspendu sur les deux premiers matchs de la saison suivante, après avoir payé 250 000 dollars d’amende.

Si le but de ce workout était, pour la famille James, de créer du buzz autour de LeBron, ce fut réussi. Mais ce 22 mai 2002, la première page de l’histoire d’amour entre le King et Cleveland s’est écrite. La suite ? Un titre de Rookie de l’année, deux de MVP, et en épilogue : le premier titre de l’histoire des Cavs en 2016 avec LeBron James MVP des Finales, comme un symbole.

Source texte : Andscape