La Conférence Est, plus compétitive que jamais ? Zoom sur les forces en présence à l’heure de la reprise, spoiler la lutte va être acharnée
Le 24 févr. 2022 à 17:03 par Nicolas Meichel
Nous sommes le 24 février 2022 et le basket NBA va reprendre ses droits ce jeudi. Avec le All-Star Break qui prend officiellement fin la nuit prochaine, la saison 2021-22 va entamer sa dernière ligne droite avant le début des Playoffs mi-avril, et la lutte risque d’être acharnée pour obtenir la meilleure place au classement. En particulier au sein de la Conférence Est, où les meilleures équipes se tiennent dans un mouchoir de poche.
Une conférence hyper dense
2,5 matchs. Voilà ce qui sépare le Top 5 de la Conférence Est à l’heure de la reprise. Au sommet, Miami et Chicago se disputent la première place avec un bilan similaire de 38 victoires pour 21 défaites. Derrière, on a trois équipes possédant également le même bilan ou presque : Philadelphie (35-23), Cleveland (35-23) et Milwaukee (36-24). Autant dire que tous les soirs, selon les résultats des uns et des autres, le classement peut bouger. Il suffit d’une bonne série pour faire un bond en avant. Il suffit de deux ou trois faux pas consécutifs pour chuter de plusieurs places. Telle est la vie dans ce coin-là des States aujourd’hui. Contrairement à la Conférence Ouest où on a une franchise qui domine clairement les débats (Phoenix, 48-10) et où il y a minimum 1,5 match d’écart entre chaque poursuivant jusqu’à la fin du Top 10, l’Est ne laisse que très peu de marge de manœuvre, surtout que des équipes comme Boston et Toronto poussaient également très fort avant la pause du match des étoiles. Si on élargit de la première à la septième place du classement (de Miami à Toronto), on se rend compte qu’il n’y a que cinq matchs d’écart. Depuis l’an 2000, au moment du All-Star Break, on n’a tout simplement jamais eu un classement aussi dense, aussi serrée. Pour le dire autrement, c’est très ouvert, et le classement actuel pourrait ne pas du tout ressembler au classement final. C’est spécifiquement pour cette raison que les dernières semaines de la saison régulière s’annoncent hyper passionnantes au sein de cette conférence.
Les Nets et les Sixers renforcés par leur blockbuster trade
Ce qui rend cette Conférence Est encore plus passionnante en vue de la fin de saison, c’est évidemment le blockbuster trade réalisé entre les Nets et les Sixers à la NBA Trade Deadline : direction Philadelphie pour James Harden, direction Brooklyn pour Ben Simmons. Sur le papier, on a deux All-Stars qui s’échangent simplement leur place mais dans la réalité, les Sixers ont récupéré l’un des meilleurs scoreurs de l’histoire pour accompagner le MVP Joel Embiid alors que Simmons était absent toute la saison, tandis que de l’autre côté on a les Nets qui ajoutent au duo Kevin Durant – Kyrie Irving un joueur calibre DPOY pour remplacer un Barbu qui traînait clairement des pieds. Personne ne peut dire comment le destin des deux formations va évoluer dans les semaines à venir mais y’a de bonnes chances pour qu’on soit sur un trade gagnant – gagnant, au moins sur le court terme. Alors si les autres équipes de l’Est peuvent certes être soulagées de voir le monstre à trois têtes KD – Irving – Harden se casser la gueule, la nouvelle version des Nets et surtout celle des Sixers vont rendre la bataille encore plus féroce au sein de la conférence. On attend notamment de l’équipe de Brooklyn – actuellement huitième du classement avec un bilan de 31 victoires pour 28 défaites – qu’elle se remette la tête à l’endroit après les semaines très difficiles qui ont précédé la trade deadline (onze défaites consécutives à un moment donné), alors que celle de Philadelphie semble aujourd’hui bien placée pour vraiment se mêler à la lutte pour la première place de l’Est derrière son duo Embiid – Harden.
Quel poids lourd ne remportera pas le moindre tour ?
Un classement hyper dense, des équipes qui se renforcent, d’autres qui créent la surprise ou montent en puissance… clairement, la fin de saison et en particulier les Playoffs 2022 pourraient être all-time. Dites-vous bien une chose, parmi les Nets, Bulls, Heat, Bucks et Sixers, au moins une équipe n’atteindra pas le Final Four de la conférence. La phrase est folle mais elle illustre parfaitement la… folie qui caractérise aujourd’hui l’Est de la NBA. Alors, qui va voir ses belles ambitions s’envoler dès le premier tour des PO ? Le Heat possède l’un des collectifs les plus solides de la Ligue et va jouer 11 de ses 15 matchs du mois de mars à la maison, de quoi peut-être affirmer sa place de leader s’il négocie bien les (nombreux) gros rendez-vous qui vont avec. On sait que le seed est parfois crucial pour avoir un bon tableau en Playoffs et avancer le plus loin possible, reste à voir cependant si ça sera le cas cette année vu la gueule du classement. Enfin libéré des blessures, Miami est globalement dans une bonne position, aux Floridiens d’en profiter. Quant aux Bulls, co-leaders, ils continuent de gagner des matchs sous l’impulsion d’un énorme DeMar DeRozan, et ce malgré plusieurs absents de marque. Une résilience qui fait plaisir à voir et qui peut rendre les Taureaux encore plus costauds quand Lonzo Ball, Alex Caruso, Pat Williams et Derrick Jones Jr. seront tous de retour. Potentiellement au complet en fin de régulière et pour le début des Playoffs, Chicago risque d’être très difficile à prendre, surtout quand on se souvient à quel point les hommes de Billy Donovan pouvaient former une équipe défensive solide en début de saison. Pas très loin de la Windy City, les champions en titre de Milwaukee vont eux forcément passer la vitesse supérieure à un moment. Ils connaissent des hauts et des bas cette saison, l’absence de Brook Lopez pèse tandis que Pat Connaughton a récemment rejoint l’infirmerie, mais difficile de parier contre un monstre comme Giannis Antetokounmpo. Avec ce gars-là, avec Khris Middleton et Jrue Holiday, avec la confiance acquise en remportant le titre l’an passé, les Bucks restent l’équipe numéro 1 de l’Est aux yeux de beaucoup d’Hexperts. Et on a presque envie d’être d’accord.
À moins que les Nets et les Sixers représentent désormais les nouveaux favoris après le trade de février. Bon, à Brooklyn, c’est encore un peu trop le bordel pour s’avancer mais potentiellement, si tout se passe dans le meilleur des mondes, les hommes de Steve Nash pourraient devenir ce monstre que personne ne veut affronter. Si Kevin Durant revient au top rapidement après sa blessure, si l’intégration de Ben Simmons se passe bien, si Kyrie Irving est autorisé à jouer au Barclays Center, si Goran Dragic apporte un plus, si Joe Harris quitte l’infirmerie… cela fait évidemment beaucoup de “si” mais attention à l’alignement de planètes car ça pourrait faire très mal pour la concurrence. Côté Sixers, Daryl Morey a enfin réussi à trouver le All-Star qu’il cherchait pour apporter un vrai soutien à Joel Embiid, un All-Star qu’il connaît très bien puisqu’on parle évidemment de James Harden, qui pourrait miraculeusement retrouver ses jambes maintenant qu’il se trouve à Philly. Bien que certains puissent avoir quelques doutes sur la compatibilité entre le Barbu et Jojo, on est potentiellement devant le meilleur duo NBA. “Scary Minutes” a notamment déclaré Embiid en référence à l’expression “Scary Hours” d’Harden lorsqu’il était à Brooklyn. Si la mayonnaise prend entre les deux et que le collectif de Philly reste toujours aussi soudé, cela peut effectivement être effrayant.
Nan vraiment, je tiens à prévenir les gens tout de suite.
Brooklyn
Philadelphie
Miami
Milwaukee
Chicago
Avant même de parler des Cavs et des Raptors, y’a mathématiquement UNE de ces 5 équipes qui ne passera pas le 1er tour des Playoffs 2022.
LA. GIGA. VIOLENCE.
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) February 11, 2022
Tout ça, et on n’a même pas parlé des Cavaliers, l’une des grandes surprises de la saison derrière leur trio de jeunots Darius Garland – Evan Mobley – Jarrett Allen (sans oublier la nouvelle recrue Caris LeVert). Forcément, comme on ne les attendait pas du tout là en début de saison, on a encore du mal à les placer parmi les grands favoris de la conférence mais n’oublions pas qu’ils possèdent le calendrier le plus abordable parmi le Top 6 pour cette fin de régulière (dans le même temps Milwaukee et Chicago ont les deux calendriers les plus difficiles en NBA) et qu’on parle de la deuxième meilleure défense NBA à l’Est. La première ? Elle est située à Boston, en plein boom avant le All-Star Break avec pas moins de neuf victoires en dix matchs. Les Celtics ont en plus ajouté Derrick White à la trade deadline et pourraient être très relous à jouer en cette fin de saison. Désormais sixièmes de l’Est, Jayson Tatum et ses copains ne veulent clairement pas s’arrêter là. La seule équipe qui a réussi à suivre le rythme de Boston avant la trêve du All-Star Break, c’était Toronto, vainqueur de neuf de ses onze dernières rencontres. Encore une équipe qui pourrait jouer de mauvais tours sous l’impulsion de Fred VanVleet, Pascal Siakam et Cie. Et pour info, aucune autre franchise du Top 8 ne possède un calendrier aussi “facile” que les Canadiens pour les 25 derniers matchs de la régulière. Alors clairement, attention aux Dinos, même s’ils pourraient finir par tirer la langue en fin de saison vu le nombre de minutes que le coach Nick Nurse utilise sur ses titulaires.
Vous l’avez compris, la Conférence Est ressemble à une grosse jungle où la loi du plus fort va régner. Beaucoup de paramètres vont évidemment jouer et comme chaque année, des blessures pourraient également faire partie de l’équation. Mais ce qui est d’ores et déjà certain, c’est que cette lutte pour le trône de l’Est sera aussi passionnante qu’indécise. LET’S GO !