Caris LeVert transféré aux Cavaliers : belle acquisition sur le court terme, mais c’est quoi la suite ?

Le 07 févr. 2022 à 11:49 par Nicolas Meichel

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On savait que les Cavaliers cherchaient du renfort pour Darius Garland à la création. Et boum, dimanche soir, le transfert est tombé : direction Cleveland pour Caris LeVert, qui va venir renforcer les rangs de l’équipe de l’Ohio. Si ce trade fait sens par rapport aux besoins actuels des Cavs, il soulève également quelques questions quand on se projette un peu plus loin. 

Avec Ricky Rubio out pour la saison à cause d’une rupture d’un ligament du genou, et Collin Sexton (normalement) out pour la saison à cause d’une déchirure du ménisque, les Cavaliers ne voulaient pas passer la trade deadline sans apporter un peu de soutien à leur pépite Darius Garland. On aime bien Lamar Stevens, Brandon Goodwin, Dean Wade ou encore le vétéran Rajon Rondo – qui était arrivé via un premier transfert début janvier suite à la blessure de Ricky – mais le besoin à la création sur les extérieurs était clair. Faites entrer Caris LeVert : 18,7 points de moyenne et 4,4 passes à quasiment 45% de réussite au tir, voilà la production que LeVert va ramener en provenance de l’Indiana. Une production qui devrait soulager Garland et apporter un boost offensif à une équipe de Cleveland actuellement 18e à l’efficacité offensive (109,8 points pour 100 possessions). La saison surprise que réalisent les Cavs cette année a en quelque sorte poussé le manager général Koby Altman à “acheter” sur le marché des transferts, quitte à “vendre” des assets comme un premier tour de draft et deux picks de second tour (Cleveland en a récupéré un en échange). Ça montre bien que les temps changent à Cleveland, la franchise de l’Ohio ayant l’habitude de prioriser la Draft quand LeBron James n’est pas là (un peu normal vu les résultats cata sans LeBron). Aujourd’hui, derrière les exploits de la jeunesse scintillante (Darius Garland, Evan Mobley, Jarrett Allen), une défense pas loin d’être infranchissable (troisième efficacité défensive de la NBA avec 105,3 points encaissés pour 100 possessions), un collectif hyper solide sous les ordres de J.B. Bickerstaff (candidat Coach de l’Année s’il vous plaît) et des vétérans qui font le boulot pour encadrer le tout (Kevin Love, Rubio avant sa blessure), Cleveland se retrouve à la surprise générale quatrième de la Conférence Est avec un bilan de 33 victoires pour 21 défaites. C’est mieux que Philadelphia, Brooklyn ou encore Boston, et c’est presque aussi bien que Milwaukee, Chicago et Miami. À l’heure de ces lignes, les Cavs sont tout simplement à un match de la première place de l’Est. Une phrase qui paraissait encore imprononçable il y a quelques mois.

Alors oui, Koby Altman a fait ce qu’il fallait pour permettre à cette équipe d’être encore plus compétitive, sans pour autant faire un move trop drastique qui pourrait venir perturber le projet actuel de Cleveland. Oui, y’a du capital draft qui a été lâché mais aucun élément du noyau dur n’a été perdu (on rappelle que Rubio est blessé). Les Cavaliers devaient faire un move de ce type car 1) le besoin était là et LeVert représente plutôt un bon fit 2) cette équipe mérite de pouvoir se battre avec plus d’armes en Playoffs 3) la Conférence Est ressemble un beau bordel et semble finalement assez ouverte. Maintenant, même si on valide la transaction, des questions se posent quand on se projette après la saison 2021-22.

La première et sans doute la plus importante, c’est : qu’est-ce que ça veut dire pour Collin Sexton ? On rappelle que ce dernier est à l’infirmerie probablement jusqu’à la fin de la saison et surtout, il sera agent libre restrictif à l’été 2022. Faut pas oublier qu’il pesait 24 points de moyenne l’année dernière et 16 sur les onze premiers matchs de la campagne 2021-22. Si Sexton ne s’était pas déchiré le ménisque, LeVert ne serait sûrement pas chez les Cavs aujourd’hui alors on se demande comment Cleveland va gérer ce dossier. Un dossier qui est forcément lié aussi à la situation contractuelle de Caris lui-même, agent libre non restrictif en 2023 et éligible à une extension de contrat cet été. Qui sera prolongé ? Collin Sexton peut-il être tradé ? Ou alors prolongé mais plutôt avec un contrat court ? Difficile aujourd’hui de voir comment cette situation va évoluer, il faudra sans doute attendre la fin de la saison – quand LeVert aura réalisé une demi-campagne avec sa nouvelle équipe – pour y voir plus clair. Aspect intéressant à souligner et mentionné par Sam Vecenie de The Athletic, le contrat actuel de Caris LeVert va se terminer en même temps que celui de Kevin Love, à savoir en 2023. Cela signifie que près de 50 millions de dollars pourraient se libérer dans la masse salariale cette année-là, ce qui peut donner de vraies options à Cleveland. Sachant que Caris n’est pas le joueur possédant la plus grande durabilité en NBA et que Love est un vétéran de 33 ans, pas dit que ces deux-là soient encore dans l’Ohio dans deux ans. Ce qu’on sait par contre, c’est que le trio Darius Garland – Evan Mobley – Jarrett Allen représente LA grande priorité des Cavaliers, le trio sur lequel tout devrait se construire. Le pivot à la coupe afro est déjà sécurisé jusqu’en 2026 pour 20 millions la saison (pur deal au passage) mais Garland va devoir être prolongé très vite, lui qui sera éligible à un nouveau contrat dès l’été 2022. Vu la campagne calibre All-Star du bonhomme, il va toucher le pactole. Quant à Mobley, candidat au titre de Rookie de l’Année, y’a également moyen qu’il fasse sauter la banque en 2024.

On kiffe l’acquisition de Caris LeVert, et les Cavs seront vraiment une équipe à surveiller en cette deuxième partie de saison 2021-22. C’est peut-être ce transfert qui fera la différence entre une élimination au premier tour des Playoffs et un gros run permettant aux Cavaliers de grandir un peu plus. Mais ensuite, il faudra probablement faire des choix et des sacrifices à Cleveland. 


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