Pour Anthony Davis, les Lakers doivent commencer à jouer comme des outsiders : ça tombe bien, c’est ce qu’ils sont désormais
Le 10 déc. 2021 à 19:13 par Cheikh Mbengue
En ce moment, les satisfactions sont rares pour le board des Lakers. En effet, ce qui se passe sur le parquet n’est pas très reluisant, entre le manque de maîtrise dans les moments clés, l’absence de constance et de solidité défensive. Il est peut-être temps que quelqu’un crie au feu, car pour reprendre la formule shakespearienne “il y a quelque chose de pourri au royaume de King James”.
Il y a trois jours, les Lakers semblaient montrer les signes d’une implication nouvelle après un match abouti contre les Celtics. LeBron James parlait même de cette rencontre comme étant “l’un des meilleurs matchs de la saison” pour Los Angeles, si ce n’est le meilleur. Mais l’embellie n’a pas duré très longtemps. La nuit dernière sur le parquet de Memphis, les Angelinos sont retombés dans leurs travers avec une défaite 108-95 contre des Grizzlies en back-to-back et pourtant privés de Ja Morant et Dillon Brooks. Moche, très moche pour une équipe qui veut jouer les premiers rôles. Encore une fois, les turnovers (22) ont plombé la bande à LeBron, tandis que Russell Westbrook est tout simplement passé au travers (9 points, 6 rebonds, 7 passes, 6 pertes de balle). Alors en conférence de presse d’après-match, Anthony Davis n’a pas hésité à affronter la réalité qui entoure son équipe aujourd’hui.
“Ces gars ont déjà l’impression d’être les outsiders quand ils arrivent sur le parquet. Surtout quand ils sont privés de leurs joueurs vedettes. Et nous devons également jouer comme si nous étions les outsiders. Car vu la manière avec laquelle on joue en ce moment, nous sommes probablement des outsiders.”
– Anthony Davis, via ESPN
Quelques semaines après avoir déclaré “nous devons choisir le type d’équipe que nous voulons être”, Anthony Davis en remet donc une couche. Sauf que pour certains comme Charles Barkley, c’est carrément lui le premier responsable de la petite forme des Lakers. “Tout le monde a tiré sur Vogel et Westbrook pour ce début de saison (raté) mais Anthony Davis doit être meilleur, […] il ne fait pas ce qu’il est censé faire. Tu as 27 ans, tu es censé être dans ton prime, là-haut auprès de Giannis et KD.” Quand on se limite aux box scores (24 points, 10 rebonds, 2 contres, 1 interception de moyenne), on peut se dire que Chuck va un peu loin mais il y a du vrai dans son discours. L’équipe californienne n’aurait pas dû être aussi mauvaise pendant l’absence de LeBron James (bilan de 5-7 sans le King), une période où Anthony Davis devait se montrer plus dominant et plus affirmé dans le leadership. Sa faible réussite dans les shoots en dehors de la raquette est peut-être le plus grand symbole de ce début de saison un peu décevant de sa part, surtout qu’on l’attendait au taquet après une campagne 2020-21 bien compliquée. Le Anthony Davis de la bulle – qui était injouable en attaque et partout en défense – peine vraiment à revenir et les Lakers en payent le prix.
"I blame Anthony Davis… you ain't doing what you supposed to do. You're 27 years old, you're supposed to be in your prime."
Chuck goes in on the Lakers' early-season struggles 🗣️
(via @NBAonTNT)
— Yahoo Sports (@YahooSports) December 8, 2021
Bien évidemment, tous les maux des Lakers ne sont pas liés à Anthony Davis. Comme le montre le discours de Barkley, AD est surtout pointé du doigt car il est celui qui est logiquement dans ses meilleures années, au milieu d’un effectif de vieillards. Mais plusieurs autres aspects entrent en ligne de compte. Les absences répétées de LeBron James, Russell Westbrook qui est en plein apprentissage d’un rôle de troisième lame inconnu jusqu’ici pour lui, la solidité défensive qui caractérisait l’équipe ces dernières années a disparu suite à différents mouvements à l’intersaison (départ de Kentavious Caldwell-Pope, Alex Caruso ou encore Kyle Kuzma), et Frank Vogel – un coach à l’esprit défensif avant tout – tâtonne pour faire fonctionner tout ça. Si la propriétaire des Lakers Jeanie Buss estime ne pas pouvoir porter un jugement complet sur le travail effectué par Vogel jusqu’à ce que l’équipe soit en pleine possession de ses moyens, et si Frank reste concentré sur son travail jour après jour, on a quand même envie de lui dire “attention”. Prolongé pour seulement un an au cours de la dernière intersaison, on se dit qu’il est loin d’être intouchable…
Le coach semble avoir encore un peu de temps d’après la récente sortie médiatique de sa direction, mais les Lakers (13-13) sont seulement sixièmes de l’Ouest à l’heure de ces lignes, talonnés de près par Dallas (12-12) et Denver (12-13). En réalité, les Angelinos doivent sortir les signaux de détresse car ils feront bientôt face à des équipes comme les Bulls, les Suns et les Nets. Alors ils n’auront pas besoin de jouer les “outsiders”, ils le seront.
Source texte : ESPN