Les Bucks, des champions en titre sous-estimés ? Les Nets et les Lakers c’est bien beau, mais les Daims ne seront pas faciles à détrôner
Le 18 oct. 2021 à 12:40 par Nicolas Meichel
Ils sont les champions en titre. Ils ont prouvé qu’ils étaient capables d’arriver au sommet après plusieurs gros échecs. Ils possèdent un effectif tout aussi bon que celui de l’an passé. Et pourtant. Et pourtant, les Bucks ont tendance à rester un peu dans l’ombre de franchises très hypantes comme les Nets et les Lakers, favoris aux yeux de nombreux Hexperts pour les Finales NBA 2022. Une erreur ?
Il suffit de regarder les pronos des managers généraux de la NBA, ou les cotes des bookmakers aux States concernant l’identité du champion NBA 2022 pour comprendre la tendance actuelle. Vous pouvez aller vérifier par vous-même sur les différents sites de paris sportifs US : la plupart du temps vous allez retrouver les Nets en 1, et les Lakers en 2. Quant aux Bucks, pourtant champions en titre, ils prennent habituellement la troisième place, mais assez loin derrière au niveau de la cote. Est-ce qu’on est dans du pur disrespect ou alors est-ce tout à fait normal vu l’effectif XXL de Brooklyn et Los Angeles ? La réponse se situe sans doute entre ces deux extrêmes, et plusieurs paramètres plus ou moins légitimes peuvent expliquer la position actuelle de Giannis Antetokounmpo et ses copains dans la hiérarchie des poids lourds 2021-22. Déjà, le premier, c’est que les Bucks ont remporté le titre NBA 2021 après avoir éliminé en demi-finale de conférence une équipe de Brooklyn qui ne possédait que la moitié de son Big Three. Certes, côté Milwaukee, le précieux Donte DiVincenzo était également à l’infirmerie mais les Nets ont dû faire sans Kyrie Irving sur la fin de la série, et avec un James Harden qui n’a joué que trois matchs et sur une jambe qui plus est. Malgré tout ça, les Bucks sont passés à une pointure d’une élimination en sept matchs face à la bande à Kevin Durant, tout simplement all-time sur cette série. On le sait, les blessures font partie du jeu et on ne veut rien retirer au parcours victorieux de Milwaukee. Mais le fait que les hommes de Mike Budenholzer aient profité des blessures des Nets est indiscutable. Les Daims sont ensuite allés taper de surprenants Hawks dans une série où Giannis et Trae Young ont fait un tour à l’infirmerie, avant de prendre le dessus sur des Suns séduisants et très solides mais qui ont eux aussi bénéficié d’un alignement de planètes à l’Ouest. Vous ajoutez à ça le contexte global entourant la saison 2020-21, avec un COVID qui a foutu un gros bordel, et vous en avez certains qui commencent à placer le mot “astérisque” quand ils parlent du titre des Bucks.
Le second paramètre, qui est lié en partie au premier, c’est la course à l’armement réalisée par les Nets et les Lakers durant l’intersaison. La franchise de Brooklyn, désormais en bonne santé et quasiment au complet si l’on excepte l’absence de Kyrie Irving, s’est renforcée derrière James Harden et Kevin Durant, tandis que LeBron James et Anthony Davis – champions en 2020 mais diminués physiquement en 2021 – ont vu plusieurs grands noms comme Russell Westbrook et d’autres (Carmelo Anthony, Dwight Howard, Rajon Rondo) s’ajouter au roster californien. On parle de deux effectifs qui collectionnent les nominations All-Star et autres récompenses individuelles, les Lakers ayant même explosé le record all-time avec 60 All-Star Games disputés en combiné (les Nets sont troisièmes avec 44). Alors forcément, ces deux équipes vont prendre les spotlights, surtout qu’elles évoluent dans les deux plus gros marchés de la NBA avec New York et Los Angeles. Pendant ce temps, les Bucks évoluent toujours à Milwaukee – belle ville mais c’est tout de suite moins hype – et n’ont pas fait de folies à l’intersaison. Deux-trois mouvements par-ci par-là (départ de P.J. Tucker, arrivée de Grayson Allen…) mais rien de trop clinquant, à moins que vous soyez emballés par Georgios Kalaitzakis et Sandro Mamukelashvili. En même temps, les Daims viennent de finir au sommet et estiment à juste titre qu’ils peuvent faire le doublé avec leur groupe actuel, basé évidemment sur leur propre Big Three Giannis Antetokounmpo – Khris Middleton – Jrue Holiday. Un Big Three qui a fait ses preuves mais qui est moins implanté dans la tête des fans, Middleton et Holiday étant souvent considérés parmi les joueurs les plus sous-estimés de la NBA. Les Playoffs 2021 ont permis de mettre ces deux-là en lumière, mais ils restent dans l’ombre de grands noms comme Durant, Westbrook, Harden, Kyrie, Davis et LeBron.
Tout cela étant dit, les Bucks vont pouvoir attaquer la saison avec une chose qu’aucune autre équipe ne possède. La confiance et le swag (il existe encore ce mot ?) qui accompagnent le champion sortant. Dans la nuit de mardi à mercredi, c’est bien Giannis et ses copains qui vont enfiler la bague devant leur public et dévoiler la bannière victorieuse, pendant que les Nets vont gentiment regarder. C’est bien Milwaukee qui va débuter sa campagne avec la continuité, les automatismes et la solidité collective qui ont permis aux Daims de terminer au sommet il y a quelques mois. Et il ne faut pas oublier que les Bucks possèdent également une marge de progression, surtout avec un Antetokounmpo qui n’a finalement que 26 ans et dont le prime est donc logiquement encore à venir (un peu flippante cette phrase…). L’an passé, lors de la première année du Big Three Giannis – Middleton – Jrue, Milwaukee a connu une saison régulière moins bonne au niveau des résultats mais qui a véritablement servi pour essayer de trouver la formule gagnante en Playoffs. Les Bucks ont regardé le Heat dans les yeux dès le premier tour pour ensuite l’exploser, avant de survivre face aux Nets dans une série où ils ont parfois clairement galéré mais où ils ont montré une vraie résilience. Résilience qui a permis au groupe de Bud de soulever le Larry O’Brien Trophy. Cette année ? Les Bucks ont plus de certitudes, le groupe se connaît encore mieux, et ils seront portés par ce sentiment de devoir prouver quelque chose à l’ensemble de la NBA. Prouver que le titre 2021 n’était pas un hasard, un one-shot, un coup de chance. C’est exactement dans ce genre de scénario qu’un leader comme Giannis se surpasse, lui qui préfère être dans la position du chasseur que dans celle du chassé. Alors on dit attention. Attention à ces Bucks, car il faudra vraiment compter sur eux. La saison dernière, ils ont réussi à franchir un énorme cap pour atteindre leur objectif ultime. Désormais, ils ont bien l’intention de rentrer dans la catégorie des équipes ayant réussi le fameux back-to-back.
Dès mardi, lors de la soirée d’ouverture face aux Nets à la maison, les Bucks voudront envoyer un message à Brooklyn mais aussi à la NBA tout entière. “Jusqu’à preuve du contraire, les champions, c’est nous. Alors venez nous chercher, on vous attend les poings fermés”.