La malédiction continue chez les Knicks : avec le départ de Frank Ntilikina, le dernier rookie à avoir été prolongé à New York date de 1999

Le 15 sept. 2021 à 21:50 par Bastien Fontanieu

Knicks
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Les nouvelles vont plutôt bien à New York ces derniers mois, en tout cas concernant les Knicks et l’aspect compétitif de notre merveilleux sport. Les Playoffs sont de retour, les ambitions sont en hausse, le Madison Square Garden est plein, et l’espoir est au sommet. Cependant, tout cet optimisme ambiant ne colle pas à la peau des rookies. La raison ? Elle est simple. La malédiction des contrats continue avec le départ de Frank Ntilikina…

Les fans de l’Hexagone ont doucement souri ce mercredi en apprenant la signature de Frank chez les Mavs, une sorte de nouveau départ qu’on espère rempli de belles choses chez Ntilikina à Dallas. Les perspectives avec Luka Doncic, le rôle défensif qu’il peut endosser, les besoins de sa nouvelle franchise, tout laisse à croire que du bon est à venir pour le French Prince en terre texane. Et quelque part, de l’autre côté du pays à New York, du bon est également à venir. Julius Randle, Evan Fournier et Kemba Walker ont de quoi faire péter le toit du MSG cette année, sous les ordres de Tom Thibodeau. Le top de l’Est peut leur ouvrir les bras. Mais comment ne pas parler de cette statistique, que dis-je, cette véritable malédiction qui touche chaque jeune étant drafté par la mythique équipe de Gotham ? Le chiffre, à lui seul, fait froid dans le dos.

32.

Trente-deux.

Trente-deux joueurs consécutifs, draftés par les Knicks, qui n’ont pas été prolongés à la fin de leur contrat.

32.

Vous savez qui est le dernier joueur à avoir été prolongé par le management de New York en sortie de contrat rookie ?

Charlie freaking Ward.

Charlie Ward a été drafté en 1994 par les Knicks, prolongé en 1999 après de beaux débuts à la mène. En 1999. C’était il y a 22 ans. On payait en francs, Zion n’était pas né, et Sylvain Wiltord était le meilleur buteur de Ligue 1.

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On ne va même pas tourner autour du pot, les commentaires détaillés se situeront un peu plus bas, entre la poubelle et la porte de sortie.

Voici donc la liste des joueurs draftés par les Knicks qui n’ont pas été prolongés depuis 1994 :

  • Charlie Ward (prolongé !)
  • Monty Williams
  • Dontae Jones
  • Walter McCarty
  • John Wallace
  • John Thomas (transféré à Boston)
  • Sean Marks (transféré à Toronto)
  • DeMarco Johnson
  • J.R. Koch
  • Frederic Weis
  • Lavor Postell
  • Donnell Harvey (transféré à Dallas)
  • Eric Chenowith
  • Michael Wright
  • Milos Vujanic
  • Nene Hilario (transféré à Denver)
  • Slavko Vranes
  • Maciej Lampe
  • Mike Sweetney
  • Trevor Ariza
  • Dijon Thompson (transféré à Phoenix)
  • David Lee
  • Channing Frye
  • Mardy Collins
  • Renaldo Balkman
  • Wilson Chandler
  • Danilo Gallinari
  • Jordan Hill
  • Landry Fields
  • Andy Rautins
  • Iman Shumpert
  • Kostas Papanikolaou (transféré à Houston)
  • Tim Hardaway Jr
  • Thanasis Antetokounmpo
  • Cleanthony Early
  • Kristaps Porzingis
  • Ognjen Jaramaz
  • Damyean Dotson
  • Frank Ntilkina

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Maintenant voyons qui est devenu quoi, parce que y’a de la légende à foison dans le secteur :

  • Monty Williams et Sean Marks, aujourd’hui tout va bien puisque le premier est le coach des Suns et le deuxième est le patron des Nets. Tu sais que ça fait un bail que t’as prolongé personne quand on mentionne des types en bord de terrain ou en costard dans l’ombre.
  • Frederic Weis, vous connaissez la story donc on ne va pas la refaire. Hashtag saute-mouton.
  • Il y a 6 joueurs de ce classement de l’enfer qui ont été sélectionnés dans le Top 10 de leur Draft, Mike Sweetney (9), Channing Frye (8), Frank Ntilikina (8), Jordan Hill (8), Danilo Gallinari (6) et Kristaps Porzingis (4). C’est pas comme si New York avait eu zéro pick bien placé.
  • Deux joueurs de niveau All-Star ont obtenu leur étoile mais n’ont pourtant pas été prolongé par les Knicks, il s’agit de Porzingis et Lee.

Bien évidemment, il faut prendre en compte le contexte de chaque époque.

Et quelle que soit l’époque, quel que soit le GM en place, New York n’a voulu qu’une chose : récupérer une star.

  • Gallo et Wilson Chandler étaient très prometteurs, tout comme Renaldo Balkman, chez les Knicks de la fin des années 2000. Mais comment résister aux appels de phare de Carmelo Anthony, récupéré de Denver en 2011 dans un transfert contre un package rempli de jeunes à l’avenir brillant ?
  • Jordan Hill pensait se faire une place dans la raquette de New York. Mais qui ne récupérerait pas Tracy McGrady au début de la décennie 2010, en échange d’un intérieur bondissant et qui pourrait rendre des services aux Rockets ?
  • Trevor Ariza, solide sur l’ensemble de sa carrière et bon couteau-suisse à ses débuts. Mais pourquoi ne pas foncer tête baissée sur Steve Francis en 2006, dans un trade où Penny Hardaway est présent sans être vraiment présent, un beau résumé de sa deuxième partie de carrière.
  • Mine de rien, Iman Shumpert aurait pu créer une belle histoire au MSG, mais c’était sans compter sur le package Iman + J.R. Smith envoyé à Cleveland en 2015, et qui représentera finalement un back-court sacrément utile pour LeBron dans sa quête de titre en 2016 avec les Cavs.

De Phil Jackson à Isiah Thomas, en passant par Donnie Walsh, Glen Grunwald et Steve Mills, chaque grand décisionnaire de New York a eu une sorte de malédiction posée sur lui. Soit le joueur n’était pas à la hauteur des attentes, donc bye, soit le joueur était prometteur et avait donc la possibilité d’attirer une franchise souhaitant libérer sa star. Le plus intrigant fut peut-être le cas Porzingis, dans le sens où Kristaps avait l’air de plaire aux fans de New York, ses performances juste avant blessures étaient exceptionnelles, et il y avait de quoi regarder l’avenir en lettres lettones. Mais on ne peut refaire l’histoire, les Knicks ont fait leur choix. Et une chose est sûre, la liste est moche et la malédiction se poursuit. Mais qu’en sera-t-il des prochains jeunes, sous la direction de Leon Rose ?

Kevin Knox, on peut dire next. Mitchell Robinson ? Il y a déjà une possibilité que cela change avec une petite prolongation de contrat salvatrice. Attention cependant, car on en voit pointer Immanuel Quickley, Obi Toppin et RJ Barrett du doigt. Oui, on peut voir l’avenir de ces garçons du côté de New York vu la gueule du projet actuel. Mais s’il y a bien une chose que les Knicks nous ont appris au fil des décennies, c’est ceci : si une star pointe son nez (salut Damian), il faudra bien créer un package pour le récupérer. Et la triplette Toppin, Barrett et Quickley sera en première ligne dans les rumeurs, prolongeant… peut-être… une des plus grandes malédictions de la NBA moderne.


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