Théo Maledon explique son impasse sur les Jeux Olympiques : le bleu ne veut pas griller les étapes et préfère charbonner durant l’été
Le 29 mai 2021 à 12:51 par Alexandre Delfau
Auteur d’une saison rookie pleine de promesses, le meneur français du Thunder Théo Maledon a décidé de ne pas répondre à l’appel du sélectionneur des Bleus Vincent Collet pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Renoncer pour encore mieux performer, tel est l’objectif de la décision qu’il a justifiée dans un long entretien avec notre confrère Victorien Lenud de Paris-Normandie.
A l’annonce de la liste de l’équipe de France pour les Jeux Olympiques (23 juillet-8 août) il y a dix jours, Thomas Heurtel, Frank Ntilikina, Andrew Albicy ont leur nom parmi les meneurs sélectionnés par Vincent Collet, mais pas Théo Maledon. Le minot du Thunder, auteur d’une très bonne voire d’une excellente première saison en NBA, a décidé d’utiliser cet été pour continuer de travailler et de progresser, plutôt que de s’envoler avec les Bleus pour Tokyo. Une décision qui n’a pas été facile à prendre pour le poste 1 originaire de Rouen, dont la mère a porté le maillot de la France chez les jeunes aux côtés de celle de son coéquipier du Thunder Jaylen Hoard, qui est devenu le premier tricolore à terminer son année rookie à plus de dix points de moyenne avec 10,1 pions en 65 matchs, auquel il a ajouté 3,2 rebonds et 3,5 passes. A peine débarqué à Oklahoma City et le numéro 11 a presque fait oublier l’absence de Shai Gilgeous-Alexander, atteint d’une déchirure du fascia plantaire en mars dernier. Maledon a même glané comme autres records ceux de rookie à inscrire le plus de tirs du parking avec OKC et de deuxième rookie à passer la barre des 30 points après Russell Westbrook. Vous avez dit pas mal du tout ?
“Ce n’était pas donné et ça, personne ne l’aurait pensé au moment où j’ai été drafté. Tout le monde se demandait si j’allais réussir ou non… Faire ce qu’aucun autre Français n’a fait auparavant, je pense que c’est une bonne réponse.”
— Théo Maledon à Paris-Normandie.
En plein début d’idylle avec la Grande Ligue de basket, Maledon a donc choisi de renoncer à enchaîner avec un été olympique. Actuellement en vacances dans l’Hexagone, le 34è de la Draft 2020 et ancien de l’ASVEL va regagner les Etats-Unis dès le 2 juin, pour entamer une grosse préparation individuelle avant la reprise des entraînements collectifs avec le Thunder.
“Je tiens à dire que ce n’est pas un choix qui s’est fait sur un coup de tête. C’est quelque chose qui a été très difficile. La préparation a été tronquée à cause du COVID, on a attaqué quasiment directement le championnat, sans avoir pu travailler comme chaque nouveau le fait habituellement, c’est-à-dire en passant par une Summer League, en prenant le temps de s’acclimater avec les autres etc. On a privilégié l’équipe. Plein d’autres joueurs seront présents et c’est une bonne idée de commencer, très tôt, à construire quelque chose et poser les bases pour la saison à venir. J’ai encore une grosse marge de progression, il y a encore plein de choses sur lesquelles je peux encore m’améliorer. Or, je n’aurais pas vraiment pu le faire si j’avais fait l’équipe de France.
Faire l’impasse, surtout sur des JO, c’est un choix vraiment compliqué. Chaque compétition est une occasion de gagner quelque chose. Mais je me dois d’assumer. Et s’il y a un titre, je serais super content pour les gars et l’équipe de France de basket. Ça me donnera encore plus de motivation quand j’aurais l’opportunité d’y être. L’envie de remporter une médaille sera encore plus forte.”
Un NBAer qui se prive d’une compétition mythique avec son pays, ce n’est pas la première ni la dernière fois que ça arrive. Pour un jeune joueur de 19 ans comme Maledon, le dilemme a dû être rude à démêler car les Jeux Olympiques restent un événement mythique dans une carrière et dans une vie. Travailler pour repartir tambour battant lors du prochain exercice NBA, c’est tout ce que l’on souhaite au Frenchie du Thunder.
Sources texte : Paris-Normandie