Le Jazz remet les pendules à l’heure : victoire 141-129 face aux Grizzlies, 1-1 balle au centre, rendez-vous à Memphis

Le 27 mai 2021 à 08:25 par Alexandre Delfau

Source image : NBA League Pass

Surprenants perdant du Game 1 face à une équipe qui sortait à peine du play-in tournament, le Jazz a rectifié le tir cette nuit lors du Game 2 face aux Grizzlies. Donovan Mitchell a signé un bon retour à la compétition après un mois d’absence, Rudy Gobert a été déterminant, et Ja Morant a tout simplement claqué son career high mais cela n’a pas suffi pour que Memphis puisse espérer repartir avec le 0-2.

Pour la boxscore de Utah Jazz vs Ja Morant, c’est par ici

Jonas Valanciunas est le premier big man à faire taire le public d’Utah grâce à son jeu au poste. Ce sera néanmoins une fois, mais pas deux car après un primé du revenant acclamé et adulé Donovan Mitchell (son premier panier depuis 17 matchs), Rudy Gobert contre le Lituanien qui, dans la foulée, écope d’une double faute pour avoir décoché un coup de coude à Royce O’Neale. Une chose est sûre : ce début de partie permet d’entrevoir la physionomie qu’elle va épouser. Ja Morant fait très vite déjà des siennes et Quin Snyder prend de ce fait un temps-mort aux aurores (5-8) pour ne pas laisser traîner un éventuel nouvel exploit. À son deuxième tir du parking, Mitchell a déjà le droit à des « MVP, MVP, MVP » descendant des travées de la Vivint Smart Home Arena. Bon ok, le type est effectivement MVP en plantant un 3+1 avec la faute de Dillon Brooks avant de lâcher un « I’m on his ass ». Le temps-mort de Snyder semble lui porter ses fruits puisque le Jazz est plus agressif en défense et plus extra-passe en attaque. La réussite se décante et les montagnards s’appliquent : un 3-points de Joe Ingles dans le corner et un autre de Mike Conley confortent la tendance de la deuxième partie de premier quart. Brooks est vraiment l’homme fort côté Grizzlies et se donne corps et âme pour son équipe, jusqu’à s’asseoir carrément sur Joe Ingles en tentant de le contrer. Memphis n’a vraiment rien à perdre et la bande à Ja Morant met tout simplement cartes sur table. Ce dernier ose carrément monter au poster sur la Tour Gobert mais spoiler, Rudy lui dit gentiment « coucouche panier mon grand ». Il faut tout de même louer l’ambition et la naïveté de la jeunesse de vouloir réaliser le poster de l’année, voire du siècle car pour rappel, 1m91 < 2m16. À Utah en tout cas, on ne change pas une équipe qui a perdu une fois, Jordan Clarkson est en mode 6th Man of The Year, Mike Conley est en mode Bison Futé dans le trafic et Bojan Bogdanovic est en mode on enlève le -ic de mon nom de famille pour un QI basket décuplé. Le tout permet de passer de +7 en début de deuxième quart, à +22 juste avant la mi-temps. Bogdanovic et Ingles forment la bonne paye paire sur ce début de blow-out en étant complémentaire avec le cuir mais aussi avec le trashtalking. Péage des stats : Spida Mitchell est à 12 points à la fin du premier quart mais se repose pendant le deuxième, Ja Morant est lui à 22 pions à la pause.

“I’m on his ass”

Spida IS BACK 🕷 pic.twitter.com/YyIuAW046k

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😳 RIM PROTECTOR RUDY GOBERT! 😳 #NBAPlayoffs on TNT pic.twitter.com/PL9K4Wl3p4

— NBA (@NBA) May 27, 2021

Ja Morant plante un joli primé au retour des vestiaires et les Grizzlies mettent un coup de collier pour revenir à -14 (76-62). Le seul problème étant que l’araignée est de retour sur le parquet et qu’elle décide de faire passer sa toile de 14 à 20 points en à peine cinq minutes. De quoi bien ruiner les espoirs de Memphis, qui a plus l’air du restaurant avec buffet à volonté en nouveauté que de l’équipe de basket dont elle faisait office en début de match. Le Jazz utilise merveilleusement en cas de danger l’arme fatale alley-oop Gobert. C’est à n’y rien comprendre mais Ja Morant continue d’être littéralement et complètement décomplexé face à la meilleure équipe de la NBA en régulière, en portant à 21 ANS son équipe à lui tout seul : non, ce n’est plus Ja Morant, c’est Kobe Morant et il n’y a plus que -6 à la moitié du troisième quart (89-83). La suite des événements est une réponse coup pour coup de notre lot de protagonistes. La clim commence à être installé par le numéro 12 des Oursons et l’écart devient minime, la salle d’Utah est en train de sacrément transpirer. La réussite n’est plus là chez le Jazz et les visiteurs ont la sagesse et l’intelligence de poser calmement le jeu. Utah fait preuve d’un sursaut d’orgueil au début du quatrième quart avec un Rudy toujours plus investi. Le Jazz est à nouveau orchestré et retrouve un lead de +17 (121-104). Mike Conley est à l’image de son contrat, à savoir déterminant dans le money time, surtout quand son copain Donovan est parti faire du vélo d’appartement pour ne pas faire n’importe quoi avec son bobo fraîchement soigné. Un nouveau rebond offensif de Rudy, épicé par une célébration tireur d’élite, évite aux Grizzlies d’y croire puisque la boxscore affiche 133-120 à cinq minutes du terme. Si Ja Morant ne baisse jamais les bras, ni les yeux d’ailleurs, son équipe subit une implacable efficacité de ce qui n’est pas la meilleure franchise de la Ligue pour rien. Des fautes offensives évitables et des errances défensives tout aussi évitables auraient permis à Memphis de mieux gérer cette fin de rencontre, et de croire un peu plus longtemps à ce qui aurait pu être le plus gros coup de ce premier tour des Playoffs 2021.

📹| @rudygobert27 ⬇️

21p | 13r | 4b | 3a pic.twitter.com/eJhh5LtENG

— utahjazz (@utahjazz) May 27, 2021

Cette victoire sonne comme le début de quelque chose pour Utah, libéré d’un poids et d’un éventuel dos au mur avec cette victoire, acquise peut-être pas dans la douleur mais pas non plus dans la facilité. Le boys band de notre Rudy national signe les records de franchise en Playoffs de 3-points marqués (19) ainsi que de scoring (141). Maintenant, il faudra aller s’imposer au moins une fois dans la chaude ambiance de Memphis pour espérer gagner la série et ça, ça ne sera pas de la tarte.