Ray Allen y va de son petit scud envers la NBA actuelle : les 3-points à foison ne sont pas au goût de Ray-Ray

Le 18 mars 2021 à 18:21 par Killian Picaud

Ray Allen
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Jeune retraité, Ray Allen continue de suivre avec attention l’actualité NBA confortablement installé dans son transat. Quand Jesus parle, on s’assoit et on écoute. Surtout quand il commence à parler de l’importance prise par le tir à 3-points depuis quelques années. Et contrairement à ce que l’on aurait pu penser, il critique un peu le jeu actuel, avec des arguments à l’appui.

Qui l’eut cru ? Le plus grand sniper de sa génération et leader all-time du nombre de tirs primés en NBA ne trouve pas ça folichon de voir chaque soir des pluies de shoots longue distance sur tous les parquets aux quatre coins du pays. Lancé sur le sujet par un journaliste d’ESPN lui indiquant qu’il était le joueur qui tentait le plus de 3-points par match à son époque (5,7 tirs du parking en moyenne) et qu’ils sont aujourd’hui 52 à avoir ce même taux dans la NBA actuelle, Ray Allen s’explique. Pour lui, les matchs sont toujours aussi passionnants à suivre, mais il trouve quand même que cette surexploitation du tir à 3-points rend certaines phases de jeu moins attrayantes. Il prend notamment l’exemple du shoot à mi-distance, qui a quasiment disparu au profit des tirs derrière l’arc des 7 mètres 23.

“Le shoot à mi-distance est mort. Les Raptors, lorsqu’ils étaient champions il y a deux ans, savaient feinter et ensuite shooter à mi-distance. Mais de nos jours, tout ce que tu vois c’est des gars qui feintent et font un pas de côté pour rentrer un shoot plus compliqué, plutôt que de jouer dans la raquette ou à mi-distance.”

Pour le double champion NBA, ce n’est pas seulement une question de goûts et de couleurs, ni de mauvaise ou de bonne évolution. Il cite par exemple la formation des jeunes. Cette abondance de 3-points dans toutes les équipes, exécutés par des joueurs de tous profils (meneurs, ailiers, intérieurs, petits, grands…) peut avoir une mauvaise influence sur les nouvelles générations qui pourraient à l’avenir ne jurer que par le tir à 3-points. Lui qui entraîne des jeunes basketteurs prend soin de leur enseigner les autres moyens pour bien attaquer. Selon lui, le three n’est pas à adopter en toutes circonstances. Par exemple, rentrer un lay-up ou provoquer une faute en allant au panier est un meilleur moyen pour entamer une rencontre. Les 3-points, eux, sont beaucoup plus utiles dans des séquences précises, comme par exemple après un rebond offensif (et il sait de quoi il parle…).

Comme beaucoup d’anciens joueurs de la Grande Ligue, Allen émet son scepticisme quant à cette prépondérance des 3-points. Mais parmi toutes ces critiques, celle de l’ancien Celtic mérite d’être plus mise en avant, notamment en ce qui concerne le manque de variété de jeu. La disparition du shoot à mi-distance, le jeu à l’intérieur moins fréquent… ces phases de jeu propres au basket sont de moins en moins visibles dans son championnat le plus regardé et le plus suivi. Même si le shoot longue distance n’est pas un mal en soit, rendre cela comme la seule technique pour marquer un panier pourrait rendre les matchs moins variés, plus lassants, et pourraient réduire la variété de profils de joueurs qui fait la particularité de ce sport.

Alors que le débat sur la fréquence des 3-points en NBA est toujours aussi riche et passionnant depuis plusieurs années, c’est donc Ray Allen, l’un de ses plus grands spécialistes qui vient tirer la sonnette d’alarme, le tout avec une certaine nuance et une bonne mise en perspective des choses.

Source texte : ESPN


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