Bilan de mi-saison – on les attendait et ils n’ont pas déçu : Joel Embiid, Stephen Curry, Zion Williamson et… quelques autres

Le 09 mars 2021 à 08:19 par Alexandre Taupin

Stephen Curry 12 février 2021 saison
Source image : NBA League Pass

Pause du All-Star Break oblige, voilà qu’on a un peu de temps pour dormir (ou pas) mais surtout pour… se repencher sur la première partie de saison. Beaucoup ont fait parler, certains se sont fait oublier, d’autres nous ont bluffé, et ça méritait bien un gros dossier. Le premier volet est consacré aux joueurs qu’on attendait et qui ont bien mérité un high five après deux mois de compétition.

NB : comme d’habitude, on préfère poser certaines précisions sur les noms qui vont suivre. L’idée n’est évidemment pas de citer absolument tous nos chouchous ni de faire un classement mais surtout insister sur les joueurs qui, pour une raison ou une autre, étaient un peu plus dans le radar. Un contrat à justifier, un retour de blessure, une saison 2020 à faire oublier ou encore un joueur qu’on voulait voir step-up, la liste n’est évidemment pas exhaustive et on serait ravi d’ailleurs de voir les noms que vous voudrez mettre en lumière dans les commentaires. Sur ce… on commence ?

Dans la même collection :

  • On les attendait et… on les attend toujours
  • On ne les attendait pas… et pourtant

#Joel Embiid

C’est l’un des deux OVNI de cette liste et pour une raison assez évidente : dire qu’on attend du bon taf d’une star en puissance sonne un peu captain obvious. On l’a intégré à la liste car la saison de Philly l’année dernière était quand même bien dégueu et qu’en tant que leader, on était assez curieux de voir comment Jojo allait se retrousser les manches. Après deux mois ? La mission est plus que réussie pour Embiid. C’est simple, le garçon réalise la meilleure saison de sa carrière, avec des hausses aux points, mais aussi dans ses pourcentages au tir. 30 points, 12 rebonds, une défense de fer plus tard et revoilà Philadelphie en tête du classement à l’Est. La dernière fois où les Sixers ont fini premiers à l’Est ? C’était en 2001, il y avait alors un certain Allen Iverson en ville et une finale NBA en ligne de mire. Dominant des deux côtés du terrain, il fait partie des favoris pour le prochain MVP, parait même qu’il est en tête de la course. Tiens, tiens, en 2001 aussi c’était un Sixer qui avait remporté la petite statuette. Bis repetita ? Pas impossible d’ailleurs qu’il croise… les Lakers en finale, décidément.

#Stephen Curry

Encore une star ? Bah ouais, car il y avait quand même un sacré point d’interrogation autour de Baby Face avant le début de saison. Seulement cinq matchs joués l’an dernier, déjà quelques pépins physiques les deux saisons précédentes (13 et 31 matchs manqués)… mais dans quel état allait-on retrouver Steph ? Le mauvais début de saison a donné du grain à moudre aux haters mais, lentement et sûrement, Golden State s’est remis la tête à l’endroit. Une défense de nouveau solide, des automatismes qui commencent à venir et surtout un Chef Curry qui a cuisiné pas mal de défenses. 62 points contre Portland, 57 contre Dallas, toujours plus de paniers inscrits depuis Châteauroux et globalement la certitude que le meneur est juste redevenu lui-même, c’est à dire un sacré phénomène. Certains le disent aussi dominant que sa version 2016 et c’est oublier qu’il avait gagné le MVP à l’unanimité cette année-là. Il s’agirait de ne pas faire de fausses joies à la Dub Nation mais en attendant le retour de Klay Thompson, Steph tient la boutique du Splash ouverte.

#Jerami Grant

Quand la Free Agency a commencé, on a probablement tous eu la même réaction en voyant le deal signé par Jerami Grant avec les Pistons : 80 millions sur quatre ans pour un mec qui était avant tout un super soldat mais pas un leader, du moins pas encore ??? Des qualités défensives, une belle adresse de loin, un gros physique, mais de là à prendre le lead d’une équipe ? Deux mois plus tard, l’ancien ailier des Nuggets a fermé beaucoup de bouches et il offre une bouffée d’air frais à une franchise qui navigue comme prévu dans les abysses de l’Est. Même si sa production a un peu baissé après un premier mois de dingue, il a toqué fort à la porte des All-Stars et pourrait même décrocher le MIP en fin de saison. En effet, quand on double sa moyenne de points, c’est souvent plus facile. On est désolé pour Sekou Doumbouya qui ne récupère que les miettes mais on a là l’une des vraies surprises de ce début de saison. On sait que le projet Pistons est basé sur du long terme mais cela ne semble pas perturber plus que cela le joueur qui, à 26 ans, passe déjà pour un vétéran au sein de la classe biberon de Dwane Casey.

#Mike Conley

L’une des grosses déceptions de la saison passée, et c’est donc peu dire si Mike Conley devait se racheter après son an I au Jazz. Pouvait-on retrouver le joueur qui avait fait les beaux jours de Memphis pendant plus d’une décennie ? Si la production statistique n’a pas explosé, le constat, lui, est accablant : le meneur revit totalement. Le pendant parfait de Donovan Mitchell à la création, chien de garde défensif et capable de prendre le lead quand son jeune coéquipier est dans un soir sans. Le Jazz règne pour le moment sur l’Ouest et sur toute la NBA et le meneur y est bien sûr pour quelque chose. Cerise sur l’énorme gâteau, il a pu profiter de la blessure de Devin Booker et du bilan d’Utah pour chopper sa première étoile. Les éternels snobés du All-Star Game doivent maintenant se trouver un nouveau roi. En fin de contrat cet été, il pourrait même s’offrir du rab à Salt Lake City s’il tient cet état de forme. Et s’il continue comme ça, on peut même tabler sur le fait qu’il recevra bien plus qu’un coup de fil.

#Zion Williamson

Difficile de ne pas attendre Thanos au tournant quand on voit les prémices de sa carrière NBA. Freak athlétique, attendu comme une sorte de LeBron 2.0, l’ancien de Duke se devait de rassurer sur son physique et sa capacité à enchaîner les matchs. Non seulement il n’a raté que deux matchs (sur trente-six) mais il affiche toujours le même niveau de facilité qu’on lui connaissait déjà il y a un an. Machine à highlights, il n’aura finalement eu besoin que d’une année pour aller chercher l’étoile du All-Star Game. Pour valider son dossier, il aura opté pour des massacres au scoring, le tout accompagné d’une efficacité chirurgicale. Déjà six matchs à plus de 30 points en shootant à 70% au tir, on est presque sur des stats à la 2K. Le ciel est la limite pour son potentiel et son duo avec Brandon Ingram doit porter New Orleans vers de nouveaux sommets sur la décennie à venir. Pour voir NOLA jouer les premiers rôles il faut remonter à l’époque de Chris Paul, les plus jeunes ne doivent d’ailleurs même pas se souvenir qu’il était là-bas, alors on regarde vers l’avant en Louisiane, et Zion est la catapulte parfaite.

#LaMelo Ball

On reste dans la catégorie jeunesse pour parler du rejeton de LaVar Ball. On va se faire une joie de regarder la course au rookie de l’année jusqu’au bout mais notre petit doigt nous dit que les jeux sont déjà faits. C’est dire. Quelqu’un s’attendait-il vraiment à voir ce petit jeune éclabousser de toute sa classe cette saison NBA ? On veut dire… à ce point-là ? Oubliées les conneries du père Ball, Charlotte est l’une des belles surprises de l’année et le meneur est forcément impliqué dans ce renouveau pour la troupe à Jordan. Plus jeune joueur de l’histoire à avoir réalisé un triple-double, il mène déjà la classe des rookies au scoring, à la passe, aux rebonds et même aux interceptions. Merci d’avoir participé et où est la statuette ? Avec un tel talent comme pièce centrale de son projet, Charlotte peut espérer revenir sur le devant de la scène et gagner en attractivité pour son futur recrutement. Niveau League Pass en tout cas, on a déjà tous explosé nos doigts à force de cliquer sur les matchs de Lolotte.

#Zach LaVine

Zach LaVine pouvait-il être autre chose qu’un joueur qui plante 25 points dans une équipe treizième à l’Est ? Allait-il enfin prendre la place de mâle alpha chez les Bulls ? C’est à peu près la question qu’on se posait au début de la saison. Non seulement il a augmenté ses moyennes, mais il a véritablement porté son équipe sur ses épaules et il s’affirme enfin comme un vrai leader de groupe. Chicago est également dans le peloton des équipes qui peuvent aller chercher un spot en Playoffs et si cela arrive, il faudra penser à lâcher un gros merci à l’ami Zach. Dans son sillage, plusieurs joueurs ont step-up (Thaddeus Young, Coby White, Lauri Markkanen) et Billy Donovan a apporté un vent de fraîcheur bienvenu sur cette équipe, car c’est tout de suite plus simple de progresser quand tu as un vrai coach pour t’aider, n’est-ce pas Jim Boylen. Ah oui, et bien sûr, il a choppé son premier spot au All-Star Game en tournant en 29/5/5 à 52% au tir dont 43% du parking. La concurrence va être (très) lourde mais à ce rythme-là Zach sera dans les discussions pour une All-NBA en fin de saison.

#Bradley Beal

Un arrière lance-flammes peut vite en cacher un autre et c’est donc du côté de D.C qu’on continue notre tournée glorieuse. Monstrueux l’an dernier dans son one-man show, Bradley Beal n’était pas passé loin de qualifier Washington pour la postseason à lui tout seul ou presque. On retiendra aussi qu’il avait été snobé injustement pour le All-Star Game. L’arrivée de Russell Westbrook allait-elle couper l’arrière dans son élan ? Loin de là. Non seulement, BB réalise sa meilleure saison statistique en carrière (33 points de moyenne) mais il a carrément récupéré la couronne de meilleur scoreur de la Ligue. Insolent de facilité, il suffit à Bilou d’appuyer sur le bouton ON et les défenses sont dépecées les unes après les autres. 22 matchs sur 32 au dessus des 30 points, un pic à 60 sur la tronche de Philly, pourtant forteresse défensive, et cela vous donne un Master Freak avec mention très pyromane. Sa bonne relation avec Brodie jure également avec les années Wall et la remontée récente au classement laisse à croire que le duo a encore toutes ses chances pour les Playoffs. Enfin du positif du côté de D.C ?

#Jaylen Brown

Trois premières saisons en apprentissage, une quatrième prometteuse et cette question cet hiver : qu’attendre de Jaylen Brown à l’aube de cette saison 2020-21 ? Et pourquoi pas une saison extra ? Terrifiant de régularité, il a finalement porté Boston des deux côtés du terrain pendant deux mois (surtout sans Marcus Smart) et certains se posent même aujourd’hui la question de savoir si la couronne de Tatum n’irait pas mieux à Brown, c’est dire tout le taf réalisé par le second Jay Brother sur le début de cet exercice. On l’avait d’ailleurs inscrit à l’unanimité dans nos votes pour le All-Star Game, contrairement à son pote de l’aile. Si les Celtics continuent de souffler le chaud et le froid, il savent en tout cas où regarder pour trouver un rayon de soleil. Et dire qu’il a encore une grosse marge de progression… On se demande désormais combien de temps il faudra au duo pour porter Boston jusqu’au bout car le bien placé jamais gagnant c’est bien, mais toucher le titre du bout des doigts c’est mieux.

#Shai Gilgeous-Alexander

SGA est peut-être le dernier cité dans cette liste mais n’allez pas croire qu’on ne kiffe pas le boulot réalisé par l’ancien protégé de Chris Paul. Sa saison 2020 nous avait déjà retourné mais la question qui se posait était de savoir s’il aurait les épaules assez larges pour devenir le numéro uno d’une franchise NBA. C’est bien d’être sous l’aile du Point God mais c’est autre chose que d’être le général en chef hein ? Deux mois et 23/6/5 plus tard, on se dit que Sam Presti peut dormir sur ses deux oreilles, l’avenir du Thunder est assuré. Toujours aussi smooth, le combo guard continue sa progression sans paraître spécialement nerveux ou gêné par le leadership. Encore un peu d’irrégularité à travailler mais à 22 ans, ce que nous montre Shai Gilgeous-Alexander est très, très, très impressionnant. Le jeune cocon d’OKC est parfaitement taillé pour lui, sans pression et avec des vétérans pour le faire grandir chaque année (CP3, Horford). Le Thunder était attendu au fond du trou, ils sont finalement plus proches des Playoffs, il fallait bien un grand leader pour faire ce grand écart.

Voilà pour ce premier volet des bilans de mi-saison. On vous laisse nous balancer vos préférences dans les commentaires et nous on va tranquillement passer à la suite !