Zoom sur les COVID-Boys : ils devaient tourner la serviette, ils ont finalement eu droit aux projos

Le 02 févr. 2021 à 15:18 par Alexandre Taupin

COVID Boys Gabe Vincent Tyrese Maxey Mason Jones
Source image : Montage via Youtube

Avec le nombre de cas contacts qui ne fait que croître et les effectifs décimés entre blessures et COVID, certains joueurs en profitent pour grapiller des minutes et se montrer au grand jour. Focus sur quelques boys qu’on n’attendait pas autant sur les parquets en ce début de saison. 

C’est une phrase qui ne vieillit pas : le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres. Demandez-donc à ces jeunes aux dents longues qui ont vu les cadres de leurs équipes respectives finir à l’infirmerie ou à l’isolement. Ont-ils pleuré sur leur sort ? Non, bien au contraire, c’était là l’opportunité dont ils avaient besoin pour enfin sortir de l’ombre. Eux, ce sont des rookies, des sophomores, des joueurs pas forcément attendus avec trente minutes de temps de jeu mais qui, soir après soir, ont pu se montrer très utile, au point de bousculer les rotations et d’entrer dans le cœur des fans. Ils ont touché la lumière du bout des doigts, à voir maintenant si le retour des titulaires ne les renverront pas dans les abysses.

On commence notre tour d’horizon à Philadelphie avec un drôle de spécimen qui n’a pas froid aux yeux : Tyrese Maxey. C’est un peu notre Wild Card dans ce papier car, à l’inverse des autres, lui aurait eu un temps de jeu minimum et il y avait quelques attentes qui l’entouraient au moment de sa draft. Il ne sort donc pas de nulle part. Toujours est-il que lui aussi a profité des dégâts causés par le COVID au sein de l’effectif des Sixers. Rappelez-vous ce fameux match à 39 points, 7 rebonds, 6 passes contre les Nuggets, ils n’étaient que sept sur la feuille de match au coup d’envoi. Il a par la suite enchaîné deux autres titularisations solides mais forcément moins spectaculaires face aux Hawks et au Heat. Le retour de Seth Curry et des autres titulaires a depuis dilué son temps de jeu mais le souvenir reste marquant dans nos esprits, au point de l’imaginer dans la course au Rookie Of the Year. L’autre opportuniste de pandémie apparu sous la tunique des Sixers, c’est Isaiah Joe. Beaucoup moins en lumière que son coéquipier, il a lui aussi profité des absences pour jouer crânement sa chance et récupérer un spot dans le starting lineup. Contrairement à Maxey, le match contre Denver a été particulièrement compliqué pour lui mais il a rectifié le tir (et c’est peu de le dire) face à Atlanta et Miami, montrant une belle qualité de shoot à longue distance (57 puis 40% du parking). On l’a malheureusement peu vu depuis à cause du retour des cadres mais ça peut être un bon jeune à développer progressivement à l’image de Shake Milton.

Seconde étape dans notre voyage au royaume du COVID : Houston. Tout comme Philly, les Rockets ont connu les joies (ou pas) de voir la moitié de leur effectif sur la touche. Point culminant de ce phénomène à la mi-janvier avec les absences de : John Wall, DeMarcus Cousins, Eric Gordon, Sterling Brown, Danuel House Jr., Victor Oladipo et Dante Exum. Plus beaucoup de forwards, ni de guards d’ailleurs, plus grand monde quoi. Et c’est là qu’on s’intéresse à deux gaillards qu’on n’attendait pas du tout à ce niveau là. On commencera avec Jae’Sean Tate, le nouveau chouchou des fans de Houston. Non drafté en 2018, il a bourlingué ici et là (Belgique, Australie) avant de poser ses valises dans le Texas cet automne. Physiquement NBA ready, solide en défense et adroit en attaque (53%), il a vite convaincu son coach de lui donner du temps de jeu et c’est d’ailleurs lui qui a le plus de minutes de tous ceux ici présents. Le match contre les Spurs lui avait assuré une première titularisation en NBA et depuis… il ne quitte plus le cinq majeur ou presque. Il progresse de semaine en semaine et a mérité lui aussi une place honorable dans notre classement des rookies. Mason Jones, quant à lui, ne verra pas la statuette en fin de saison mais il a déjà la chance d’avoir pu briguer une place dans un roster NBA. Lui aussi non drafté (mais en 2020), il a toutes les qualités pour avoir une place dans la Ligue. La première d’entre elles est sa capacité à bien shooter la balle orange. 24 points contre les Spurs lors de sa seule titularisation, 58% depuis le parking sur ce début de saison et un peu moins de 8 points en sortie de banc, c’est du solide pour l’ancienne star d’Arkansas. Forcément avec Dipo, Gordon et House de retour, il était plus compliqué de rester dans le cinq mais c’est le genre de profil qui peut sortir de sa boîte un soir où l’un des autres se repose.

On aime bien la Conférence Ouest alors on y reste un peu plus longtemps pour visiter le froid du Minnesota. Si on est juste avec Naz Reid, il était déjà là l’an dernier et lui aussi aurait pu avoir du temps de jeu cette saison. Pourtant avec Karl-Anthony Towns titulaire inamovible et le recrutement d’Ed Davis, c’était loin d’être gagné pour lui. KAT blessé puis à l’isolement pour cause de COVID (encore), Naz(e) a carrément brigué la place de titulaire chez les Wolves, laissant Davis dans son rôle de grand frère du banc. Bilan contrasté pour le pivot qui peut déjà se satisfaire d’avoir presque autant de titularisations que l’an dernier (neuf en dix-huit matchs contre onze en trente matchs) mais qui a encore quelques progrès à faire pour aspirer à un rôle important dans le roster. En attaque c’est intéressant, il met ses lancers, il peut s’écarter du cercle (40% de loin), il peut scorer (12 points de moyenne) mais en défense c’est clairement plus difficile et même avec de la bonne volonté, il s’est bien fait rentrer dedans par ses confrères big men, Capela le premier. Attention à ne pas disparaître des feuilles de match lorsque le chaton sera revenu. Preuve en est, il est déjà passé derrière Ed Davis.

On finit notre tour des US avec le soleil de Miami parce que bon, vu la météo de dehors, on a bien le droit à un peu de chaleur nous aussi. Alors le meneur du Heat s’appelle : Goran Dragic, Kendrick Nunn ou Tyler Herro ? Et pourquoi pas Gabe Vincent ? Avec la cascade de blessures qu’a connu le Heat en ce début de saison, tout le monde a dû mettre la main à la pâte et cela vaut aussi pour l’ancien de Santa Barbara. Propulsé titulaire un soir de match contre Philadelphie, il a eu le temps de montrer quelques promesses avec deux matchs d’affilés à plus de 20 points. On oubliera les pourcentages mais faut dire aussi qu’en face on avait les Sixers, c’est-à-dire une des bonnes défenses du pays et accessoirement le meilleur défenseur sur le poste 1, Ben Simmons. Plus emprunté sur les matchs suivants, le meneur américano-nigérian (qui défend d’ailleurs les couleurs des Tigers) est rentré dans le rang depuis mais il est la preuve que le Heat continue d’avoir du nez quand il s’agit de prendre des joueurs non draftés qui se fond les armes en G-League.

Voilà c’est fini pour notre cours de géographie version COVID et on espère que ça vous a plu. Ce maudit virus nous pourrit la vie mais il offre parfois des opportunités à quelques joueurs qui n’auraient pas vu le parquet sans un coup du destin. Belle histoire d’une semaine ou grand lancement de carrière, seuls eux ont la réponse à cette question.