De’Andre Hunter, une clé majeure dans l’évolution des Hawks : le 4ème choix de la Draft 2019 joue à la hauteur de son potentiel

Le 04 janv. 2021 à 09:27 par Bastien Fontanieu

De'Andre Hunter Hawks
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Il n’a ni la hype de Trae Young, ni les finitions de John Collins, ni le shoot de Bogdan Bogdanovic ou la taille de Clint Capela. Pourtant, sur l’excellent début de saison des Hawks, peu de joueurs peuvent affirmer avoir autant d’impact que De’Andre Hunter, le couteau-suisse d’Atlanta.

Les interrogations étaient claires cet été, pendant ces neuf longs mois d’interruption entre le dernier match des Hawks et le prochain à venir. Drafté en 4ème position par Travis Schlenk, après avoir séduit en NCAA du côté de Virginia, Hunter faisait froncer un paquet de sourcils dans les rues d’Atlanta. Est-ce que ce garçon est vraiment un quatrième choix de Draft ? Est-ce que son potentiel est aussi haut que cela ? Et surtout, son jeu offensif peut-il s’élever pour faire de lui une arme ultra-précieuse dans la NBA actuelle ? Si les quelques matchs solides de De’Andre la saison dernière permettaient aux observateurs d’y croire, la difficulté de cette année rookie faisait aussi ricaner pas mal de monde. En l’occurrence, un joueur défensif pas encore prêt pour défendre les monstres à son poste, et un jeu en attaque qui laisse à désirer. Cette première campagne était si discrète pour Hunter qu’en amont de la nouvelle saison, le sophomore qui attirait le plus de regards était Cam Reddish. Et en même temps, comment ne pas faire comme les autres ? Reddish avait montré des pulsions offensives superbes avant la suspension de la saison, et son apport défensif semblait tout simplement meilleur. Le nom de Wesley Johnson commençait à tourner autour de De’Andre, pas tout à fait un compliment pour celles et ceux qui ont connu le parcours de l’ailier longiligne drafté par les Wolves il y a onze ans. Quel joueur allait se pointer au camp d’entraînement ? La réponse s’est vue sur ces premiers matchs côté Hawks.

Titulaire, fiable, solide, stable, agressif en attaque et encore plus engagé en défense, De’Andre Hunter a offert un aperçu de son potentiel et rassuré ses fans : oui, le surnom de Baby Kawhi n’était pas si exagéré que cela. Dans les chiffres, qu’on ne s’y méprenne pas, la différence n’est pas si notable que cela. Un peu plus de points (14,7), un peu plus de rebonds (6,5), de passes (2,2), et de gros pourcentages à distance (48,3%), pas de quoi démarrer des campagnes de All-Star. Cependant, l’évolution de Hunter va bien au-delà des chiffres, dans des registres qui permettent justement à Atlanta d’aborder l’avenir avec confiance. Ballon en main, l’ailier a progressé et les responsabilités données par Lloyd Pierce sont allées dans son sens. Il n’est donc plus rare de voir De’Andre attaquer son joueur vers l’arceau, alors que l’an passé cela faisait office de miracle. Andre Drummond qui se prend un poster, Kyrie Irving qui se fait punir avec Joe Harris, les Grizzlies ont eux aussi dû faire avec cette nouvelle agressivité qui débloque plus de choses pour les Hawks en attaque. La traduction n’est pas aussi évidente aux lancers (2 tentés par match), mais l’intelligence de jeu développée se remarque. Par conséquent, lorsqu’un joueur plus petit fait face, Hunter ne lâche pas le ballon et décide de punir son adversaire pour l’avoir sous-estimé. C’est ce jump en attaque qui fait forcément sourire Pierce, un coach qui n’a pas hésité à saluer les progrès de son poulain et qui ne devrait plus une seule seconde hésiter à le titulariser. Preuve étant, c’est Bogdan Bogdanovic qui a été prié de squatter le banc, pour garder la traction Hunter – Reddish sur les ailes tout en ayant Collins et Capela sous l’arceau. Manque de spacing ? L’efficacité de De’Andre à trois-points et en ball handling ouvre une nouvelle dimension pour Atlanta.

Enfin, en défense, les perspectives annoncés il y a un an et demi sont désormais observées sur le terrain. Avec ses bras interminables, sa belle mobilité et un corps déjà bien développé puisqu’il a 23 ans, Hunter s’est mis en tête qu’il allait devoir soûler le meilleur attaquant adverse, en duo avec Cam. Zach LaVine, Ja Morant et Dillon Brooks, Jerami Grant, Kyrie Irving et Kevin Durant, Darius Garland et Collin Sexton, pour le moment ça a transpiré fort pour scorer sur le duo d’extérieurs d’Atlanta qui prend un malin plaisir à se refiler les belles tâches. Et par conséquent, pour une équipe des Hawks qui était une immondice défensive l’an dernier, l’évolution des jeunes alliée à l’arrivée de Clint Capela et l’investissement du duo Young – Collins permet à cette équipe de défendre suffisamment pour ensuite punir en attaque (2ème offense la plus efficace de toute la NBA). On ne peut créditer un seul joueur pour les progrès d’Atlanta en défense, mais cela démarre avant tout avec Hunter et Reddish qui ont enfin capté qu’ils pouvaient soûler bon nombre de scoreurs dans cette Ligue. La suite est donc prometteuse, pour De’Andre. Est-ce qu’il s’agit d’un coup de chaud et de confiance de début de saison, qui laissera bientôt place au joueur réservé et trop timide que l’on a vu l’an dernier ? Ou bien voit-on le cap passé par un joueur au fort potentiel, qui réalise qu’il peut tout faire en défense tout en devenant létal en attaque ? La réponse, on la saura dans les semaines à venir. Mais si cela vous arrive de regarder Atlanta dans les prochaines semaines, n’hésitez pas à laisser traîner vos yeux sur le numéro 12 aux grandes lianes.

Pas de alley-oop contre la planche, pas de célébration spectaculaire, mais un joueur qui, quand il est sur le terrain, permet à son équipe de regarder beaucoup de monde droit dans les yeux. De’Andre Hunter saison 2, on attend confirmation sur quelques premiers matchs très intéressants.


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