Preview des Chicago Bulls 2020-21 : changement d’ère dans la Windy City, le début d’un renouveau ?
Le 06 déc. 2020 à 12:11 par Nicolas Meichel
Envoyez Sirius de The Alan Parsons Project, c’est l’heure de la preview des Bulls. Bon, clairement, on est loin des grandes heures de la mythique franchise de Chicago, mais les récents changements au sein de la franchise donnent au moins un peu d’espoir aux fans. Nouveau management, nouveau coach, ça sonne comme le début d’une nouvelle ère dans la Ville des Vents, même si l’effectif reste grosso modo le même que celui de l’an passé. De quoi viser mieux après une nouvelle saison foirée ? De quoi redonner un peu d’énergie à un United Center de plus en plus délaissé ?
Pour prendre l’Apéro en causant de la saison des Bulls, c’est par ici !
La saison 2019-20
- 22 victoires et 43 défaites – 11e dans la Conférence Est
- La review de TrashTalk
- NBA Review 2019-20 : les Chicago Bulls ! Apéro TrashTalk
- Zach LaVine, hashtag point d’interrogation : scorer c’est bien, gagner c’est mieux, mais peut-il faire les deux… en même temps ?
- Lauri Markkanen, qu’est ce qui se passe ? On peut donc passer en huit mois de Nowitzki 3.0 à Fake Bargnani, wollah ça pique
- Coby White : pour l’orthographe et le coiffeur on repassera mais paye ta pépite à Chicago
Il y a un an, ou plutôt quatorze mois, avant le début de la saison 2019-20, les Bulls faisaient partie de ces équipes de l’Est qui pouvaient potentiellement se mêler à la course aux Playoffs. Un effectif plutôt talentueux avec des jeunes prometteurs, tout ça dans une Conférence où il y a toujours la place pour s’incruster en fin de Top 8, et on se disait alors… pourquoi pas. Pourquoi pas ? Les raisons sont malheureusement très vite remontées à la surface à Chicago. Jim Boylen est tout sauf un coach NBA, Zach LaVine fait des festivals offensifs dans le vide, Lauri Markkanen a perdu une partie de son basket à l’intersaison, embouteillage à l’infirmerie… bref une campagne où Chicago n’a pas du tout fait le pas en avant tant espéré, de quoi frustrer une fanbase qui n’a pas vu la couleur des Playoffs depuis 2017 mais qui continue de voir son équipe occuper les profondeurs du classement. 22 victoires seulement pour 43 défaites, une pauvre onzième place à l’Est, pas de ticket d’entrée pour Disney, la lose tout simplement. Point positif cependant dans tout ce bordel, le régime GarPax a pris fin. Elle est là la grande victoire de la saison dans la Windy City. Et pour nous Français, on retiendra le coup de chaud d’Adam Mokoka un soir de février 2019.
Les mouvements de l’intersaison
- Ils sont arrivés : Garrett Temple, Noah Vonleh, Zach Norvell Jr., Patrick Williams (Draft), Marko Simonovic (Draft), Devon Dotson (two-way)
- Ils sont partis : Kris Dunn, Shaq Harrison, Max Strus
- Ils ont re-signé : Otto Porter Jr. (player option), Denzel Valentine (qualifying offer), Adam Mokoka (qualifying offer)
Le roster
- Meneurs : Coby White, Ryan Arcidiacono, Devon Doston (two-way)
- Arrières : Zach LaVine, Tomas Satoransky, Garrett Temple, Denzel Valentine, Zach Norvell Jr., Adam Mokoka (two-way)
- Ailiers : Otto Porter Jr., Patrick Williams, Chandler Hutchinson
- Ailiers-forts : Lauri Markkanen, Thaddeus Young, Luke Kornet, Noah Vonleh
- Pivots : Wendell Carter Jr., Daniel Gafford, Cristiano Felicio
En gras, les possibles titulaires à chaque poste.
La Free Agency
Ne possédant pas beaucoup de dollars pour recruter (merci Otto Porter Jr.), les Bulls n’ont pas vraiment pesé au cours de la dernière Free Agency. Il suffit de regarder la liste des arrivants pour comprendre que l’intersaison a été calme dans la Windy City. Du Garrett Temple, du Noah Vonleh, ça ne va pas révolutionner Chicago, même si la signature d’un vétéran comme Temple peut beaucoup apporter à un effectif jeune ayant besoin de leadership et d’expérience. Il est désormais le joueur le plus âgé de l’équipe et le deuxième trentenaire seulement avec l’autre vétéran Thaddeus Young. Au rayon des départs, les Taureaux ont décidé de laisser filer deux joueurs du backcourt, à savoir Kris Dunn et Shaq Harrison. Pas des foudres de guerre, mais de sacrés défenseurs qui manqueront de ce côté-là du terrain. Ils étaient tous les deux potentiellement agents libres restrictifs, mais les Bulls ont décidé de placer une qualifying offer uniquement sur Denzel Valentine, qui sera lui de retour.
La Draft
Avec leur quatrième choix à la Draft 2020, les Bulls possédaient un spot intrigant. En effet, si on avait tous une bonne idée du Top 3, pas forcément au niveau de l’ordre de sélection mais des joueurs sortant aux trois premières places (Anthony Edwards, James Wiseman, LaMelo Ball), le suspense était là par rapport à la décision des Taureaux. Finalement, ils ont choisi de miser sur l’ailier formé à Florida State Patrick Williams, qui n’a pas arrêté de grimper dans les mocks avant le grand jour. On ne l’attendait pas forcément si haut mais Chicago aime ses qualités : joueur physique, avec un joli potentiel de défenseur polyvalent voire de two-way player s’il arrive à bien se développer en attaque, y’a moyen qu’il soit apprécié par la fanbase de Chicago. Quant au pivot monténégrin Marko Simonovic, qu’il ne faut pas confondre avec le Serbe du même nom qui possède déjà 34 balais, c’est un projet sur le long terme et il va falloir être patient avant de le voir sur le parquet du United Center. Un pick à la Arturas Karnisovas.
Le point sur l’infirmerie, par le Docteur Q
Quand on s’intéresse à l’infirmerie de Chicago la saison dernière, quatre noms ressortent : Wendell Carter Jr., Zach LaVine, Otto Porter Jr. et Lauri Markkanen. LaVine a manqué les cinq derniers matchs de la saison pour une élongation du quadriceps gauche, a eu le temps de se reposer et il devrait revenir en forme. Otto Porter Jr. a pour sa part manqué… 51 matchs pour une fracture au pied gauche. Revenu en fin de saison, on devrait le retrouver en forme. Lauri Markkanen a lui connu une alerte en novembre avec des douleurs aux muscles obliques abdominaux. Deux mois plus tard, il manquait quinze matchs pour des micro-fractures de fatigue au bassin, problème lié à ses soucis d’obliques. Le cas le plus préoccupant reste cependant celui de Wendell Carter Jr., qui avait déjà fini la saison précédente à l’infirmerie pour une opération au pouce gauche. WCJ a subi une opération en juillet 2019 pour tenter de mettre fin à des problèmes au niveau des abdominaux, remontant apparemment à son adolescence. Il multipliera ensuite les petits bobos lors de la pré-saison : entorse à la cheville gauche, contusion au coccyx et foulure du pouce gauche. Il ratera également 22 matchs suite à une entorse à la cheville droite en janvier. L’infirmerie des Bulls a été surchargée l’année dernière, d’autant plus inquiétant quand on voit le jeune âge des patients…
Salary recap
Les Bulls peuvent-ils enfin devenir sérieux ?
Si le coach Billy Donovan a été recruté, c’est notamment pour aider les jeunots de l’effectif à progresser bien comme il faut, lui qui possède notamment deux titres NCAA sur son CV. Après la pathétique expérience Jim Boylen, lâché par une partie du vestiaire et possédant des méthodes qui n’étaient pas du goût de tout le monde, le nouvel entraîneur provenant tout droit d’Oklahoma City sera évidemment un pilier du changement de culture qui s’opère aujourd’hui à Chicago, où le développement de joueurs est une priorité. Mais ce qu’on attend surtout de sa part, c’est qu’il mette en place un projet cohérent avec les pièces qu’il possède à sa disposition. Car il y a du talent et du potentiel à exploiter dès cette saison. Zach LaVine évidemment, mais aussi Lauri Markkanen, qu’il faudra relancer après une troisième année compliquée, sans oublier Wendell Carter Jr. – trop souvent blessé – ainsi que les sophomores Coby White et Daniel Gafford, qui ont montré des promesses lors de leur campagne rookie, en particulier le premier. On ne sait pas si tous ces gars-là feront véritablement partie du projet d’Arturas Karnisovas dans les années à venir (pas d’extension pour LaVine et Lauri pour l’instant, rumeurs autour de Zach…), mais il y a aujourd’hui une bonne base pour redevenir une équipe respectable dans la Conférence Est. Pour cela, il faudra construire une vraie identité parce que bon, avec Boylen, autant dire que c’était le bordel. On a confiance en Billy Donovan pour mettre en place une équipe qui joue ensemble, et son boss Karnisovas a déjà donné des indications sur le style de jeu qu’on devrait observer au United Center cette saison. Jeu rapide, on partage et on fait bouger le ballon, attaque équilibrée et shoots à 3-points… le basket pourrait redevenir fun à Chicago. Au niveau des résultats, on demande à voir mais les Taureaux vont surtout essayer de ne plus être la cible des punchlines cette saison. Ça serait aussi une bonne chose de laisser l’infirmière un peu tranquille car mine de rien, c’était un vrai problème l’an passé. Si les Bulls veulent se mêler à la course aux Playoffs, il faudra rester en bonne santé.
Le pronostic du rédacteur
30 victoires pour 42 défaites. Lors de la première année de Billy Donovan, les Bulls montrent qu’ils vont dans la bonne direction et sont dans la course au play-in tournament. Un bon pas en avant, de quoi construire quelque chose lors des années à venir, mais ça va prendre un peu de temps avant de redevenir une équipe qui compte à l’Est.
Après plusieurs saisons de misère, les Bulls ont fait les changements nécessaires dans le but de remettre cette franchise sur le droit chemin. La saison 2020-21 doit être celle qui lancera le renouveau de Chicago pour les années à venir. Zach LaVine l’a dit, avec Arturas Karnisovas, le manager général Marc Eversley et Billy Donovan, l’ambiance de travail est aujourd’hui différente et c’est déjà un bon début.