Salut Devin Booker, comment ça va ? Prêt à devenir une superstar ?
Le 30 nov. 2020 à 08:44 par Alexandre Martin
Etrange pause automnale oblige, TrashTalk se penche cette année sur… 74 profils individuels. Pourquoi 74 ? Oh, rien à voir avec la Haute-Savoie hein, malgré l’adoration de certains pour la Sainte-Raclette, mais plutôt car ces analyses nous emmèneront tranquillement vers la reprise. Et oui, au passage on vous le confirme, cette sordide année 2020 touchera bientôt à sa fin, il était temps. Allez, focus aujourd’hui sur un Devin Booker plus ambitieux que jamais à l’aube d’une saison où il sera très attendu.
Depuis qu’il est en NBA et même s’il n’a été drafté “qu’en 13ème position” en 2015, personne ne conteste le talent de Devin Booker. En revanche, à l’instar de son pote Towns et malgré des progrès très sérieux d’année en année, certains (beaucoup) d’observateurs ou de fans ne considèrent pas encore l’arrière des Suns comme une star capable d’être le franchise player d’une équipe qui va en Playoffs et y regarde droit dans les yeux ses adversaires. Cette saison 2020/21 est peut-être celle où il va pouvoir mettre tout le monde d’accord. Attention, la pression est réelle !
Mais pourquoi y a-t-il autant de pression sur Booker alors qu’il vient tout juste d’avoir 24 ans ? Peut-être parce qu’il est déjà sur le point d’entamer sa sixième saison dans la grande ligue et qu’on a parfois l’impression qu’il est là depuis suffisamment longtemps, qu’il devrait dominer. Car sur le papier, il a tout. Absolument tout. Il a la technique, la vision, l’instinct du scoreur, la capacité à créer pour les autres, le courage et l’envie de prendre ses responsabilités. Il est clutch. Il n’a peur de personne. Il a un style fabuleux pour les yeux. Bref, Devin Booker sur un parquet, c’est smooth, c’est efficace, c’est souvent indéfendable, c’est serein et ça a faim. Dans la continuité de sa progression statistique constante, Book a terminé la saison 2019-20 avec des moyennes sensiblement équivalentes à celle de la précédentes – c’est à dire celles d’un All-Star – mais en ayant amélioré sérieusement la qualité de ses choix et de ses pourcentages. C’est ainsi qu’il se retrouve par exemple à scorer autant tout en ayant pris plus d’un tir de moins par soir. Nul doute que le fait de jouer aux côtés de Ricky Rubio a permis au jeune Cactus de moins forcer, de mieux sélectionner, tout en proposant toujours plus de 6 passes décisives par soir à ses coéquipiers.
La saison a été interrompue pour les raisons que nous connaissons, puis elle a repris fin juillet. Dans la bulle d’Orlando, Booker a été le boss de cette équipe de Phoenix invaincue sur le huit matchs restants à jouer pour le compte de la saison régulière. Plus de 30 points, 5 rebonds et 6 caviars de moyenne à plus de 50% au tir dont plusieurs très belles pièces comme ce match et ce moneytime de tueur contre les Clippers ou ces partitions de grand garçon face au Heat ou aux Sixers. Malheureusement pour Booker et ses Suns, ces huit victoires n’ont pas suffi à les propulser jusqu’au Play-in Tournament ce qui aurait été un réel exploit reconnaissons-le. Mais les bases sont posées, Devin Booker est une star capable de faire gagner des matchs à son équipe. Alors, et c’est la grande question qui nous intéresse ici, que lui manque-t-il pour monter encore d’un cran et devenir une superstar ?
La réponse évidente à cette question est simple : plus de victoires collectives en régulière pour aller en Playoffs ! Une fois en Playoffs, il lui faudra montrer de quoi il est capable. Il faudra de grosses performances, si possible face à des adversaires reconnus afin que des matchs restent dans la légende avec des baselines du style : “Si mais tu sais bien, c’est le soir où les Suns ont sorti les Blazers en 6, Booker avait Covington sur lui mais il en a fait sa chose du début à la fin.” Et c’est là qu’on en vient à l’argument du supporting cast. Jusqu’à maintenant, le roster de Phoenix et les aléas du sport de haut niveau ont donné de vraies circonstances atténuantes. Sauf que les superstars ne sont pas celles dont on parle en commençant les phrases par “Oui mais il n’avait pas si ou il n’avait pas ça pour l’aider à gagner”… Les superstars sont celles qui à un moment ou un autre finissent par dominer suffisamment pour gagner au moins des distinctions individuelles et surtout des distinctions collectives. Avec un effectif autour de lui qui a été largement amélioré, l’arrivée d’un joueur de calibre all-time, la possible émergence d’un pivot qui prend de la place ou encore la présence de nombreux role-players sérieux, Devin Booker n’aura pas d’excuses la saison prochaine. Sa mission est la suivante : s’appuyer sur le bon boulot fait autour de lui et pour lui, afin de porter les Suns au minimum vers un premier tour de Playoffs. C’est en réussissant cette mission qu’il pourra passer un nouveau cap.
S’il est All-Star pour le deuxième année d’affilée mais que les Suns échouent à participer à la post-season, l’échec sera très certainement imputé à l’ami Devin. S’il cartonne mais que les Suns ratent quelques victoires cruciales car l’équipe adverse le cible et attaque sur lui, Booker sera moqué. S’il rate trop de gros tirs, sa clutchitude sera vite remise en question. Si l’équipe a du mal à gagner des matchs dits “faciles” quand Chris Paul soigne une cuisse douloureuse, c’est mister Booker qui sera pointé du doigt… Bien évidemment, si Phoenix ne performe pas autant qu’attendu (quelles sont les attentes d’ailleurs ?), il faudra également regarder du côté des autres joueurs ou du côté du coach mais Booker sera en première ligne. C’est le jeu, c’est inévitable pour une jeune star. D’autres sont passés par là avant lui, d’autres y auront droit après lui. L’avenir – à commencer par la saison 2020/21 – nous dira si le numéro 1 des Suns est de la trempe de ceux qui gagnent et deviennent des superstars ou s’il est de ceux qui ne parviennent pas se hisser dans cette classe de joueurs au-dessus de toutes les autres.
- Jauge de hype à son arrivée dans la ligue : 25%
- Jauge de hype actuelle : 75%
- Jauge entrée au Hall of Fame : 10%
- Celui qu’il aimerait devenir : Kobe Bryant
- Celui qu’il n’espère pas devenir : Tracy McGrady
Voilà pour Devin Booker ! Peut-il jouer au niveau d’un potentiel MVP ? Peut-il faire gagner suffisamment de rencontres aux Suns pour être considéré comme tel ? Peut-il nous proposer des moments all-time en Playoffs ? Peut-il devenir une superstar ? La réponse ne pourra être donnée en un claquement de doigts mais plutôt dans des épreuves sur la durée… qui commencent à partir du 22 décembre prochain.