La Free Agency 2020 des Rockets en 3 questions brûlantes : l’autodestruction est programmée, reste à connaître le jour et l’heure

Le 20 nov. 2020 à 12:06 par Alexandre Taupin

Russell Westbrook James Harden Rockets
Source image : Twitter ESPN

Comme Kevin Durant, la NBA est sortie de sa zone de confort en décalant l’ensemble de son calendrier pour aller au bout de sa saison coûte que coûte. Et la prochaine va commencer dès le 22 décembre, ce qui promet une Free Agency 2020 bien particulière en ces temps de pandémie. Entre la Draft prévue en plein mois de novembre et des camps d’entraînement qui débutent le 1er décembre, les GM se préparent à transpirer très fort. Rafael Stone peut déjà se préparer pour un chantier colossal chez les Rockets.

Faire péter maintenant ou plus tard ?

Depuis le moment où James Harden et Russell Westbrook ont fait part de leurs envies de départ, on compte les jours et les minutes qui nous séparent de la Woj Bomb qui retournera la planète NBA. Après avoir refusé une prolongation record avec sa franchise, le barbu est plus que jamais sur le départ et deux destinations sont clairement annoncées pour lui : Philadelphie et Brooklyn. Puisque les jeux sont faits, qu’attend donc le GM des Rockets pour appuyer sur le bouton rouge ? Officiellement, les texans estiment encore avoir leurs chances de conserver leurs deux MVP : officieusement, ils cherchent surtout à récupérer le max. Une franchise qui est mise devant le fait accompli, c’est une équipe qui vend à perte et ce serait dommage quand on voit la perle qu’ils ont à refourguer. Peuvent-ils faire durer ce petit jeu jusqu’au camp d’entraînement voire jusqu’au début de la saison NBA ? C’est un jeu à double tranchant et il faudra faire attention à ne pas aller n’importe où. Que se passerait-il si un James Harden jouait avec le frein à main façon Vince Carter il y a quelques années ? Les autres équipes n’auraient qu’à laisser la situation empirer jusqu’à ce que la direction soit prise à la gorge. Pas le meilleur terrain pour négocier un deal avantageux.

Quelle serait la meilleure contrepartie à récupérer ?

Si la valeur de Brodie est assez incertaine aujourd’hui, celle d’Harden (sous contrat jusqu’en 2023) est au plus haut. On a déjà lu des théories qui comprenaient tantôt Ben Simmons pour Philly, tantôt un groupe de joueurs pour Brooklyn (Allen, LeVert, Dinwiddie et Prince) mais à l’heure actuelle rien n’indique quelle est la priorité des Rockets pour gérer l’après Barbudo. Trouver une star comme le meneur de Philly, des jeunes talents à améliorer ou alors faire une grosse destruction en insistant sur les tours de draft ? Rien n’est certain et on n’est pas à l’abri que ce deal XXL se joue uniquement entre deux équipes. Avec un groupe totalement déséquilibré et certains membres de l’effectif prêts à partir (Gordon, Tucker, House Jr), il faudra déjà penser à combler les trous pour pouvoir présenter un cinq qui tient la route dès les premiers matchs de préparation. Avec le départ de Clint Capela et le probable de Tyson Chandler, Houston doit absolument trouver un big man capable de tenir un tant soi peu la peinture. De la même façon, le départ de Robert Covington vers Portland va obliger l’équipe à regarder au poste 3, si possible un profil défensif. Forcément, au vu de ces deux phrases, le package des Nets (Allen en pivot, Prince en 3 et un nouveau backcourt tout neuf) permettrait de résoudre pas mal de problèmes mais encore faut-il que l’offre implique véritablement les joueurs mentionnés plus haut. Une phrase que personne ne peut certifier aujourd’hui.

Faire la nique à Sam Presti, c’est possible ?

C’est l’homme du moment, celui qui est en train de prendre la couronne de Danny Ainge en tant que meilleur chasseur d’assets de la ligue. Avec 3750 tours de draft à choisir avant 2030, Sam Presti a la main sur un fabuleux trésor de guerre. Parmi toutes ces bouboules, il y en a 4 qui portent le nom des Rockets à savoir un swap 2021 (le meilleur des deux picks ira à OKC), un swap 2025 mais aussi deux premiers tours protégés 1-4 en 2024 et 2026. Autant dire que OKC tient une bonne partie de l’avenir de Houston dans ses mains. Existe-t-il alors un scénario où Houston ne se fait pas enfler totalement pendant des années à la façon d’un Brooklyn du temps de Billy King ? Peut-être bien. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la meilleure idée serait sans doute de détruire totalement l’équipe façon Hiroshima. Il faut que Houston soit mauvais, genre pire que nul. OKC peut échanger son pick avec celui des Rockets en 2021 ? Pas grave puisque le Thunder ne sera pas bon non plus l’an prochain. L’important est surtout de penser à 2022 et 2023, les deux cuvées où les texans ont conservé leurs picks. C’est justement ce qui pourrait permettre à l’équipe de renaître de ses cendres. On rappelle qui est censé débarquer dans la ligue sur l’une de ces deux drafts ? Emoni Bates, Chet Holmgren et Victor Wembanyama, trois joueurs annoncés avec un potentiel monstrueux. Pour rappel on compare le premier à Kevin Durant et le deuxième a tout de l’intérieur moderne fabriqué sur 2K (mobilité, shoot, défense, dribble). Peu importe la contrepartie récupérée contre Harden et Westbrook, il faut s’assurer de pouvoir figurer en bonne place pour ces deux drafts avec si possible un max de boules, cela afin de construire un avenir brillant pour la franchise. Avec un peu de chance la nouvelle star permettra rapidement aux Rockets de franchir un cap et les assets récupérés par Sam Presti en 2024, 2025 et 2026 perdront en qualité. On en est loin mais il faut s’autoriser le droit de rêver pour les fans des fusées.

Houston arrive à la croisée des chemins et les prochaines décisions vont être importantissimes. Bazarder ses picks pour récupérer la Mid-Level Exception, c’est bien gentil cinq minutes mais c’est l’heure de penser un peu à l’avenir et ça passera par la jeunesse. Les ambitions texanes pourraient faire un virage à 180 dans les prochaines semaines mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, il s’agirait, peut-être, de la meilleure décision à prendre pour espérer des jours meilleurs.