Les highlights de Damian Lillard à Weber State : une pointe à 41 points et déjà cette tendance à reculer 3 mètres derrière l’arc

Le 12 nov. 2020 à 08:12 par Benoît Carlier

Damian Lillard Weber State 10 novembre 2020
Source image : YouTube

Si la carrière de Damian Lillard ressemble à un conte de fées, il ne doit son succès à personne. Snobé par toutes les plus grosses facs du pays, c’est à Weber State qu’il a réussi à se faire un nom avant de devenir le joueur que l’on connaît aujourd’hui. Retour sur ses années passées dans l’anonymat d’une petite université en NCAA.

Le chemin qui mène en NBA est plus long pour certains que pour d’autres. D’un côté, il y a les joueurs précoces, scoutés depuis la primaire et qui passent un an sur les bancs de l’université par obligation plus que par choix. De l’autre, il y a tous ces jeunes qui s’accrochent à leur rêve dans le but de devenir un jour professionnels. Même s’il fait aujourd’hui partie du gratin du basketball mondial, dans le top tier de sa génération, Dame vient de loin. Obligé de changer trois fois de lycée pour trouver des conditions favorables à son épanouissement personnel et sportif, les programmes ne se bousculent pas pour lui offrir une bourse au niveau supérieur. Mais le gamin d’Oakland s’accroche et rejoint Weber State à Ogden dans l’Utah, à une soixantaine de kilomètres au nord de Salt Lake City, une ville qu’il représente toujours aujourd’hui en portant fièrement le 0 comme la lettre O. Aucun grand joueur n’est sorti de la fac mais il en faut plus pour stopper le numéro… 1 qui se remet au boulot sans dire un mot. Sa saison freshman lui sert de découverte et d’adaptation, lui permettant déjà de faire quelques apparitions dans le cinq majeur. Sa deuxième année est celle de la prise de pouvoir à la mène avec un titre de champion de Conférence et le trophée de Big Sky Player of the Year bien qu’il ne parviendra jamais à hisser les Wildcats jusqu’au Tournoi NCAA durant ses quatre saisons au pays des mormons. Rapidement blessé au pied en 2010, il obtient le statut de redshirt médical et se laisse encore l’opportunité de jouer deux saisons complètes de College Basketball avant de rejoindre la NBA. Il n’aura finalement besoin que d’une année supplémentaire pour convaincre les observateurs qu’il avait sa place dans l’Association.

C’est véritablement en 2011-12 que le point guard va tout exploser sur son passage, terminant deuxième meilleur marqueur du pays avec 24,5 points de moyenne à 40,9% de la buvette et 51,7% au tir. Avec un tout petit peu plus de réussite sur la ligne, il aurait même pu rejoindre le club des 50-40-90 à 21 ans… La masterclass de son passage à Weber State se déroulera au Dee Events Center le 3 décembre 2011. Face à San Jose State, Dame voit rouge et colle 41 points aux Spartans à 13/21 au tir et 6/11 du centre-ville dont ce tir égalisateur à la fin du quatrième quart-temps et une action à trois points pour offrir la victoire à son clan au bout de la deuxième overtime. Déjà clutch, on se rend compte que le refrain de Dame Time ne date pas d’hier ! Avec 77 pions cumulés en deux matchs, il envoie un message fort aux scouts NBA qui sont de plus en plus nombreux à faire un aller-retour jusqu’à Ogden pour le voir en action. Ceux qui étaient présents dans la salle ce soir-là ont eu un petit aperçu de ce qu’il allait plus tard donner dans la Grande Ligue bien que le niveau de l’opposition était incomparable. Face aux journalistes aussi, le discours du futur cauchemar de Paul George était déjà bien rôdé et cela a dû plaire aux observateurs.

“Je suis le leader de cette équipe. C’est ma quatrième année ici. Il fallait quelqu’un pour montrer l’exemple et mettre un tir, faire un contre ou une interception, je pense que je devrais être le premier à me lever pour dire que j’allais m’en occuper et c’est ce que j’ai fait ce soir.”

Au programme cette année-là, les fans ont pu voir un gamin avec une brouette immense rentrer des tirs à distance non-règlementaire. Des mauvais tirs comme dirait l’autre… sauf quand ça rentre dedans quatre fois sur dix et encore plus souvent dans le money time. Alors on a plus qu’à regarder et se taire en réalisant que le junior maîtrise déjà la distance NBA et même un peu plus avant de réaliser ses workouts en préparation de la Draft. Mais Lillou pendant sa dernière année d’études, c’est aussi des grosses interceptions avant de se projeter tout de suite vers le panier adverse, du handle et même quelques dunks (les highlights, c’est par ici). En gros, tout ce qu’il faut pour participer aux trois concours du Saturday Night lors d’un All-Star Weekend. Weber State se fera finalement sortir du CollegeInsider.com Postseason Tournament au deuxième tour et après prolongation, mais en se hissant au deuxième rang des meilleurs scoreurs de l’histoire de sa fac et au cinquième rang de sa Conférence avec 1934 pions, Damian Lillard a laissé une marque indélébile dans la Big Sky. On parle pas de messages écrits au compas sur des troncs d’arbre mais d’un vrai héritage, celui d’un futur Rookie of the Year, futur All-Star et même probable Hall of Famer. Impressionnant lors de ses entretiens avec les franchises NBA, il atterrit finalement à Portland en sixième position de la Draft. Devant lui, Anthony Davis et Bradley Beal ont aussi du potentiel mais les Kings peuvent regretter d’avoir misé sur Thomas Robinson avec le pick #5, tout comme les Cavaliers avec Dion Waiters et même les Hornets avec MCW.

En août 2017, Damian Lillard a été invité sur son ancien campus pour le retrait de son maillot. Un moment fort dans la vie du Californien qui peut remercier cette petite fac de l’Utah de lui avoir fait confiance lorsqu’il n’était personne. Il a largement renversé l’ascenseur depuis en représentant fièrement les couleurs des Wildcats au plus haut niveau mondial. Quand on sait tout cela, ce n’est pas si étonnant qu’il ait  autant cartonné dans la bulle en août 2020. Habitué aux petites salles sans public, il s’est juste rappelé au bon souvenir de l’Utah et ça lui a plutôt bien réussi avec un titre inédit de Bubble MVP.


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