Les Lakers sont champions NBA : hommage à ceux qui sont partis pour faire de la place à Anthony Davis
Le 12 oct. 2020 à 08:43 par Benoît Carlier
Pour chaque histoire qui se termine bien, il y a les dindons de la farce. Ceux qui assistent, impuissants et isolés, à ce happy ending sans être invités aux festivités alors qu’ils ont aussi leur petite part de responsabilité dans le succès à célébrer. C’est le cas des anciens Lakers partis à New Orleans dans le trade d’Anthony Davis en juin 2020. Hommage.
Brandon Ingram, Lonzo Ball et Josh Hart ne sont pas champions NBA, ils ne le seront peut-être jamais, à l’inverse de J.R. Smith ou Dion Waiters qui n’ont pourtant jamais joué sous le maillot des Lakers au Staples Center avant de pouvoir soulever le trophée Larry O’Brien la nuit dernière. C’est cruel mais c’est le jeu ma pov’ Lucette. Alors pendant que LaVar Ball est sûrement en train de nous préparer ses meilleures punchlines pour nous expliquer pourquoi son fils aurait dû être champion cette année (et MVP des Finales par la même occasion), on se lève et on applaudit les sacrifiés qui ont rendu ce titre possible à Los Angeles. Ils sont arrivés à Hollywood après les Draft 2016 et 2017, toujours haut placés, avec des espoirs énormes et des attentes qui l’étaient tout autant. Ils ont vécu le début de l’après-Kobe, ont dû supporter Magic Johnson et surtout, ils ont perdu beaucoup de matchs sans découvrir la joie des Playoffs. Mais à peine partis, voilà que les Purple and Gold retournent au sommet de la pyramide, égalant ainsi les Celtics au nombre de bannières de champion depuis la création de la Grande Ligue. S’ils n’ont pas fait partie du discours de remerciements du King la nuit dernière, il ne faut pas non plus les oublier et leur accorder ce qu’ils méritent : sans eux, Anthony Davis ne serait sûrement pas un Laker aujourd’hui, on vous laisse terminer vous-mêmes la phrase au sujet de l’équipe coachée par Frank Vogel cette saison.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel blockbuster trade est à l’origine d’un titre et ce n’est pas non plus la dernière. A Boston, une grande partie de l’effectif était partie pour permettre de constituer le Big Three qui est allé jusqu’au titre en 2008. Plus récemment, DeMar DeRozan et Jonas Valanciunas ont vu les Raptors battre les Warriors à la télé. On ne va donc pas trop plaindre ces trois joueurs qui ont la vingtaine et ne sont encore que dans la première moitié de leur carrière. D’ailleurs, cet échange ne leur a pas apporté que des mauvaises choses puisqu’ils ont tous augmenté leurs statistiques en Louisiane. A 23 ans, Brandon Ingram est devenu All-Star pour la première fois de sa carrière et vient d’être élu MIP grâce à sa saison de franchise player. Il aura finalement fallu attendre trois ans et un déménagement pour apercevoir tout le potentiel de l’ancien deuxième choix de Draft. Zo a quant a lui profité de cet écartement géographique avec son paternel et du cadre familial et moins médiatisé de sa nouvelle franchise pour retrouver la confiance qui lui manquait tant à Los Angeles. Et contrairement à ce que sa note au rebond dans le prochain NBA 2K laisse à penser, Josh Hart a connu une belle progression en continuant à sortir du banc chez les oiseaux aux longs becs. Finalement, avec un an de recul, on peut presque parler de deal gagnant-gagnant car même si les Pels n’ont pas réussi à atteindre les Playoffs cette saison, ce sera l’objectif assumé l’an prochain tandis que les Lakers étaient dans l’urgence pour retourner en postseason pour la première fois depuis 2013 et de bien y figurer alors que LeBron James compte les années qui lui restent avant la retraite.
De retour au Staples Center en janvier dernier, les trois teammates ont eu le droit à un bel hommage de la part de leur ancienne franchise sur le jumbotron de l’enceinte. Ce n’est pas grand-chose mais pour eux ça veut dire beaucoup. Une manière de les remercier pour avoir participé à établir les fondations de cette équipe championne 2020 au rythme des défaites essuyées entre 2016 et 2019. On n’oublie pas non plus Isaac Bonga, Jemerrio Jones, Moritz Wagner, partis Washington contre des tours de Draft et du cash pour rendre possible le trade d’AD. Finalement, ils sont bien plus qu’un effectif de quinze joueurs derrière cette bague, chacun participant à sa manière à cette folle épopée qui a permis à Anthony Davis de remporter un premier titre avec Los Angeles cette année.
Il ne faut pas oublier d’où l’on vient et les fans des Lakers ont forcément eu une petite pensée pour tous les joueurs sacrifiés par Rob Pelinka pour permettre un tel feu d’artifice à Disney World. Qu’ils soient à New Orleans, à Washington ou ailleurs, ils peuvent se lever avec le smile : en attendant que leur tour ne vienne, tous leurs efforts n’ont pas été vains et ce matin ils peuvent se vanter d’être un peu champions aussi.