Rob Pelinka, l’homme de l’ombre des Lakers : pour construire un champion, il faut un grand architecte

Le 12 oct. 2020 à 08:50 par Alexandre Taupin

Rob Pelinka
Source image : Youtube

Lorsque l’on pense aux Lakers cette année, la première idée qui nous vient en tête c’est généralement LeBron James et Anthony Davis. Et puis, si on creuse un peu, on se dit que Frank Vogel a quand même magnifiquement géré son groupe cette saison. Mais n’oublie-t-on personne dans ce puzzle ? Qui est celui qui a réuni tout ce beau monde ensemble ? Monsieur Rob Pelinka, le vice-président et General Manager des Lakers. 

L’histoire est souvent très sélective avec les dirigeants de la NBA. Le premier exemple étant celui-ci : combien de GM ou de président-GM pouvez-vous citer dans la ligue ? On vous laisse une minute. Allez, on va dire : Danny Ainge, Sean Marks, Donnie Nelson, Bob Myers, Daryl Morey, Rob Pelinka, Pat Riley, Sam Presti, R.C Buford et Masai Ujiri. Si vous avez fait math sup’ comme nous, cela fait donc dix dirigeants sur trente. Quid des vingt autres ? On vous voit venir les petits malins. Ok, certains pourront citer un Elton Brand, un Adrian Griffin ou un Leon Rose. A la rigueur. Mais soyons sérieux, combien d’entre vous ont Jon Horst (Bucks), Zach Kleiman (Grizzlies) ou encore Dennis Lindsey (Utah) dans leur liste ? La raison est toute trouvée, les GM les plus connus sont ceux qui ont eu le plus de succès ou qui ont tenté les moves les plus ambitieux. De toute évidence, Rob Pelinka fait partie de la deuxième catégorie. L’ancien agent de Kobe a pris la place du calife Magic Johnson l’été dernier et il n’a pas traîné pour appuyer sur le bouton rouge. Exit Lonzo Ball, Brandon Ingram et Josh Hart plus des tours de draft et welcome to Anthony Davis, la superstar des Pelicans. Un move couillu qui avait entraîné pas mal de réactions négatives à l’époque, non sans arguments valables par ailleurs. Signer un joueur à qui il ne reste qu’un an de contrat garanti (plus une player option) en refourguant toute la jeunesse et l’avenir de la franchise, il valait mieux ne pas se louper. Mais en même temps, la possibilité d’associer LeBron James à Anthony Freaking Davis était trop belle, il fallait tenter le coup et il l’a fait, avec le succès que l’on voit aujourd’hui.

Toutefois, et c’est important de le préciser, résumer Rob Pelinka à l’association BronBron-AD serait sans doute injuste quand on voit tout le travail accompli autour de ce duo magique. Il y a eu le choix du coach en premier lieu, Frank Vogel, durement critiqué mais finalement gagnant. Et puis combien de bonnes pioches au recrutement déjà ? Avery Bradley, arrivé sur la pointe des pieds mais très précieux tout du long, le bon Danny Green, la résurrection Howard et même Markieff Morris lors de la trade deadline ont tous contribué à la belle saison réalisée par les Angelinos. Les flops ? Pour ainsi dire aucun. Même Gérard a fait une excellente cheerleader pendant la postseason. Plus encore que le recrutement c’est l’atmosphère générale qui tournait autour des Lakers cette saison qui est à mettre en avant. Combien de papiers la saison passée pour parler de la mauvaise ambiance, des critiques de Magic sur Walton etc.. Et cette saison ? Il y a eu la maladresse de l’agent de Kuzma sur James, réglé en deux temps trois mouvements. Et c’est tout. Pas un mot de Rob Pelinka, qui a laissé à Frank Vogel et son staff toute la liberté pour bosser tranquille. Le décès tragique de Kobe a malheureusement mis une terrible pression sur l’effectif des Lakers mais là encore la franchise a su tenir bon pour faire de ce drame une force collective, une croisade pour honorer le mamba. Et maintenant c’est quoi la suite ? Une fois le titre célébré, il faudra repartir au front. Comme la plupart des GM, c’est un gros été qui attend Rob Pelinka avec un paquet de joueurs free agent (Dwight Howard, Markieff Morris et potentiellement Rondo et KCP) mais surtout le dossier Anthony Davis en haut de la pile. Avec une bague chacun au doigt, il ne sera pas difficile de parler mariage entre le boss angelino et l’intérieur au sourcil. C’est en tout cas le rêve de toute la purple nation.

Rob Pelinka est l’homme qui a construit les Lakers 2020 et il est temps de lui rendre hommage. Laissez donc la statuette de dirigeant de l’année à Lawrence Frank, elle remplira la gazette du dimanche. Les titres, eux, remplissent les livres d’histoire.