Le temps de jeu de Giannis Antetokounmpo, sujet brûlant du moment : on lui dit à Mike Budenholzer qu’il n’est plus en saison régulière ?
Le 05 sept. 2020 à 11:28 par Nicolas Meichel
Alors que les Bucks sont au bord du précipice après une nouvelle défaite face au Heat, les regards sont aujourd’hui forcément tournés vers Mike Budenholzer et Giannis Antetokounmpo, avec une question qui pèse de plus en plus : pourquoi est-ce que le Greek Freak ne joue pas plus alors que son équipe prend l’eau contre Miami ?
37, 36, 35. Non, ce n’est pas le nombre de points inscrits par Giannis Antetokounmpo lors des trois premiers matchs de la série entre Milwaukee et Miami, mais le nombre de minutes jouées par le futur double MVP de la NBA. 36 minutes de moyenne sur la série, 33,3 sur l’ensemble des Playoffs 2020. Pendant leur magnifique saison régulière, les Bucks ont été applaudis pour la gestion de leur effectif, coach Bud faisant parfaitement tourner en responsabilisant les gars du banc tout en limitant Giannis à seulement 30,4 minutes de jeu, son plus faible total depuis sa campagne rookie. Mais aujourd’hui, ce sujet fait clairement débat quand on voit la tournure des événements face au Heat. Lors du Game 3, dans un match que Milwaukee devait absolument remporter sous peine de se retrouver dans une situation impossible, le Greek Freak n’a donc joué que 35 minutes au total. Certes, sa cheville droite a un peu sifflé dans le premier quart-temps, mais cela n’a pas eu d’impact sur la manière dont Giannis a été utilisé durant cette rencontre, surtout que le MVP n’a pas été gêné par les fautes cette fois-ci. C’est Budenholzer lui-même qui l’a dit après la rencontre, parce que oui, Mike assume complètement sa stratégie. Voici ce qu’il a déclaré quand il a été interrogé sur le temps de jeu d’Antetokounmpo et de Khris Middleton (36 minutes), via Eric Nehm de The Athletic.
“C’est un match de 48 minutes. Il faut être en jambes pour les 12 dernières. Je pense qu’il faut qu’on reste frais et prêt pour jouer à fond. Khris avait quelques problèmes de fautes aussi (expulsé pour six fautes lors du Game 3, ndlr.). C’est du haut niveau. Si vous jouez aussi dur que ces gars-là dans un match de Playoffs, 35-36 minutes, je pense qu’on atteint le plafond.”
On a surtout l’impression que les Bucks ont atteint leur plafond Bud. Limité à 21 points (7/21 au tir, 0/7 du parking, 7/12 aux lancers francs), 16 rebonds et 9 passes, Giannis a connu une nouvelle soirée compliquée et Milwaukee a complètement craqué dans le quatrième quart-temps, remporté 40-13 par le Heat. Alors bon, la stratégie de “on garde de l’énergie pour le dernier quart”, elle a bien foiré sur ce Game 3. À un moment donné, quand tu joues ta survie en Playoffs, il faut savoir s’adapter et tenter le tout pour le tout. Ce n’est pas la saison régulière, il n’y aura pas de lendemain en cas de nouvelle défaite dimanche. Et c’est peut-être à Giannis aussi de dire à son coach, “Écoute Bud, on est au fond du trou, je suis prêt à jouer 48 minutes ce soir pour nous maintenir en vie”. Antetokounmpo s’est justement exprimé à ce sujet après le revers de la nuit dernière, en se montrant rassurant par rapport à sa cheville (via ESPN).
“Je me sens bien. Cela ne m’a pas gêné pendant le match. Je pourrais jouer plus.”
On verra si Coach Bud utilisera plus souvent Giannis mais aussi Middleton dans le Game 4 de dimanche, parce que Brook Lopez qui possède le plus gros temps de jeu des Bucks dans un match de Playoffs (38 minutes la nuit dernière), c’est juste pas possible. Une élimination en demi-finale de Conférence Est, qui plus est sur un sweep, ça serait un énorme pas en arrière pour Milwaukee, qui possède des ambitions de titre après avoir terminé avec le meilleur bilan de toute la NBA durant les deux dernières saisons. Un pas en arrière qui pourrait avoir de grosses conséquences lorsqu’on connaît la situation contractuelle du Freak. En cas d’élimination prématurée, et ça en prend clairement le chemin, les critiques autour de Giannis et surtout Budenholzer vont se multiplier, et les Bucks seront plus que jamais considérés comme une équipe de régulière qui galère quand ça compte vraiment. Beaucoup attendaient le coach de Milwaukee au tournant sur ces Playoffs, lui qui est réputé pour sa capacité à construire un excellent équilibre collectif partout où il passe, mais aussi pour certains échecs en postseason, comme avec les Bucks l’an dernier mais aussi les Hawks il y a quelques années. On peut le pointer du doigt, notamment sur les minutes qu’il donne à ses meilleurs joueurs, on peut évidemment pointer du doigt Giannis, on peut même pointer du doigt l’effectif car on a vraiment l’impression qu’il manque un vrai playmaker dans cette équipe (coucou Malcolm Brogdon). Au final, ça ressemble fortement à un fail collectif et on voit mal comment la tendance pourrait s’inverser. Mais on se dit que ça serait déjà un bon début de laisser le Greek Freak 40 minutes sur le terrain.
En conférence de presse d’après-match, Giannis Antetokounmpo a déclaré que les Bucks pouvaient devenir la première équipe de l’histoire à remporter une série de Playoffs après avoir été menés 3-0. On aime bien son approche, mais on lui souhaite quand même bonne chance. Parce qu’il y a une classe d’écart entre Milwaukee et Miami aujourd’hui.
Source texte : The Athletic / ESPN