Milwaukee dans la sauce : Giannis le MVP ne répond pas présent, Mike Budenholzer bégaye sur le banc, allô les Bucks ?

Le 03 sept. 2020 à 04:38 par Bastien Fontanieu

giannis antetokounmpo
Source image : NBA League Pass

Leaders de la saison régulière 2019-20 et attendus comme un prétendant au titre en Playoffs, les Bucks sont en train de patauger face à une équipe du Heat aussi robuste que maline. Giannis Antetokounmpo, en tête, ne répond pas présent. Et le patron de Milwaukee n’est pas seul dans cette mini-débâcle…

S’il fallait sélectionner un match en particulier pour rassembler tous les éléments les plus frustrants et les moins prometteurs concernant les Bucks, on prendrait certainement ce Game 2 de demi-finale des Playoffs contre Miami. On ne va pas faire les fines bouches, mieux vaut dire immédiatement que c’était du grand n’importe quoi. Et par où commencer ? C’est aux choix. Certains prennent le coach, d’autres prennent le patron. Avant cela, il convient de donner au Heat son crédit. Le staff d’Erik Spoelstra est en train de mettre en place un dispositif qui déboulonne une équipe ayant roulé sur tout le monde pendant la régulière. Ce n’est pas fort, c’est extrêmement fort. Cependant, ce qui choque le plus sur ce début de série et s’est avéré gravement évidemment sur ce dernier match, c’est l’incapacité totale des Bucks à s’ajuster face aux plans imposés par le Heat. Milwaukee donne, pour l’instant, l’impression de n’avoir qu’un modèle de jeu et aucune capacité à s’ajuster en cas de non-fonctionnement. Ainsi, ce mardi, c’est une nouvelle fois un mur humain qui a été posé devant Giannis, forçant le MVP en titre à devoir écoper des fautes stupides. Deux dans le premier quart, trois en première mi-temps, pareil pour Khris Middleton qui a dû s’empaler dans des joueurs adverses, persuadé que cela devrait marcher. Les deux leaders de la meilleure équipe de NBA en saison régulière ne semblent pas pouvoir contourner un dispositif qui, aussi efficace soit-il, ne peut contourner leur talent. Au lieu de voir une adaptation en plein match, on est témoins d’une répétition de séquences déjà faciles à anticiper, c’est-à-dire des fautes offensives, des ballons perdus, des tirs hors rythme et donc un gain de confiance énorme pour Miami. La règle reste la règle, et elle sera appliquée jusqu’au bout : dans une série où le MVP en titre et potentiel double-MVP en titre est attendu comme le boss, c’est un Giannis frustrant, robotique, peu rassurant et particulièrement gavé par ses fautes accumulées qui nous est offert. Les statistiques sont là sur ce Game 2, mais traduisent-elles sa domination ? Non. Elles ne traduisent pas non plus le soupir des fans, lorsque deux lancers cruciaux sont loupés dans le money-time. Rien que pour cela, Antetokounmpo doit se remettre en question et challenger ses coéquipiers comme son entraîneur.

Car on en vient à Mike Budenholzer. Comme de nombreux observateurs ont aimé le dire ces derniers jours, la question de l’oeuf et de la poule peut être utilisée pour les Bucks, les Rockets ou autres. S’agit-il du joueur ou du coach ? Ce qui est sûr, c’est que Giannis n’assure pas, et n’est pas aidé non plus. La pauvreté du jeu des Bucks était mise en avant cette nuit, devant une défense disciplinée et des joueurs patients dans les moments chauds. Au lieu de voir de beaux systèmes, quelques pick and roll ou un semblant de variété, Milwaukee a gavé l’audience en fonçant tête baissée. C’est sans parler des rotations sur ce match, qui ont fait penser que Bud était terrorisé à l’idée de fatiguer ses joueurs. Certes, Middleton et Giannis ont écopé des fautes rapides, changeant la donne dans le circuit et les empêchant de trouver leur rythme. Mais comment peut-on voir des Bucks menés 1-0, sur le point d’être menés 2-0, alors que Middleton ou Giannis sont comme nous, c’est-à-dire le cul posé sur un siège ? Plus d’une fois dans la partie, le coach du Wisconsin nous a fait penser qu’il était à cheval sur ses rotations et qu’il ne bougerait pas d’un iota. Pas vraiment le genre de stratégie qui marche dans une partie de la saison où la flexibilité et la créativité l’emportent souvent au niveau du coaching. Cela fait désormais deux matchs de suite que ni Antetokounmpo ni Middleton ont dépassé les 37 minutes de jeu. Un fait qui peut s’expliquer par les problèmes de fautes, mais qui s’explique aussi par la timidité de Budenholzer devant la possibilité de les mettre dans des situations à risque. Par conséquent, en jouant un Heat en confiance, les structures semblent attaquées et Milwaukee oublie ses principes. Défense poreuse, flemme sur certains gestes de fin de rotation, tout ce qui a fait de cette équipe la… défense la plus efficace de toute la NBA cette saison, lançant des contre-attaques dévastatrices. Au lieu de cela, Miami en est à 115,5 points de moyenne sur ses deux premiers matchs et installe son mur défensif en toute sérénité, puisque les Bucks démarrent leurs possessions sur remise en jeu. Bref, vous l’aurez compris, ça va pas fort à Milwaukee et la grande question vient désormais : sont-ils capables de s’ajuster dans le Wisconsin ? Est-ce que Budenholzer va foncer tête en avant, penser que sa méthode a fonctionné d’octobre à août donc ça ira en septembre ? La réponse on l’aura bientôt, mais les perspectives ne sont pas joyeuses. Vu le plan mis en place par le Heat pour neutraliser Giannis autant que possible, il va falloir participer au jeu d’échecs avec Spoelstra sinon la désillusion approchera à grands pas dans les bureaux du coach des Bucks.

Giannis est à côté de ses pompes, rentrant de plein fouet dans l’excellente défense de Miami. Budenholzer est à côté de la plaque, jouant cette série comme s’il s’agissait d’un foutu road-trip de début de saison. Ding dong, on se réveille : Milwaukee est mené 2-0 et pourrait être mené 3-0 en restant dans cette même disposition. Le MVP est demandé à l’accueil, et son entraîneur aussi.