Masai Ujiri en place une sur sa relation avec DeMar DeRozan : le scotch n’a pas suffi à recoller les morceaux, il va falloir de la super glue

Le 14 avr. 2020 à 18:27 par Robin Wolff

Masai Ujiri Toronto Raptors
Source image : Youtube / Toronto Raptors

Ce n’est pas faute de le répéter, la NBA est un business cruel. Les deux meilleurs exemples de ces dernières années sont sûrement les trades de Isaiah Thomas et de DeMar DeRozan, échangés respectivement par Danny Ainge et Masai Ujiri. Le dernier nommé s’est récemment confessé sur cette décision difficile.

DeMar DeRozan est une légende à Toronto, un des meilleurs joueurs de l’histoire de la franchise. Neuf saisons au Canada, cinq campagnes de Playoffs en devenant le meilleur marqueur de l’histoire de la franchise, c’est du lourd. Malheureusement quand nous parlons de postseason pour le boutonneux, nous parlons régulièrement d’une destruction en règle de ses Dinos par une calvoche de l’Ohio répondant au doux nom de LeBron James. Fatigué de se prendre une porte mi-mai, même si dans ce cas précis on est plus sur un frigo américain nouvelle génération, le front-office des Raptors, Masai Ujiri en tête, a décidé de se séparer de sa star pour tenter un coup de poker. En effet, même après une saison régulière propulsant les Canadiens à la première place de l’Est avec 59 victoires, Masai a demandé au Coach de l’Année sortant Dwane Casey d’aller voir si Kyle Lowry n’était pas à Detroit et à DeMar de trouver un gars encore moins souriant que lui pour le remplacer. Ça a été chose faite avec l’arrivée dans le nord d’un Kawhi Leonard en mission pour aller chercher son deuxième titre, la suite on la connaît. Même presque deux ans après, l’arrière qui évolue désormais à San Antonio semble toujours marqué par cette décision et la relation qui l’unit avec le président de son ancienne équipe en est toujours empreinte. C’est en tout cas ce que révèle Ujiri au cours d’une interview avec Ernie Johnson, le célèbre présentateur de TNT.

“Avec Dwane Casey, ça va beaucoup mieux avec lui et sa famille. Avec DeMar en revanche, il reste encore beaucoup de travail à faire. Mais avec la grâce de Dieu tout ira mieux. Nous devons tout de même continuer à prendre ces décisions difficiles. Même si ce n’est pas évident, c’est le business du basketball et c’est notre rôle de les prendre.”

Depuis ce transfert, et même si ce dernier a bien porté ses fruits, le Nigérian porte l’étiquette d’un manager sans cœur prêt à tout pour que son équipe triomphe. Or, même si ce trait de personnalité peut être une qualité dans son travail, le président de Toronto s’en détache un petit peu dans cette interview en expliquant à quel point cette partie de son boulot est compliquée et combien ça le touche personnellement de devoir se séparer d’un de ses joueurs ou de son coach.

“C’est dur, si vous avez cette part humaine en vous, vous le ressentez directement dans votre cœur. Je n’oublierai jamais, je n’oublierai vraiment vraiment jamais le moment où j’ai dû faire ça avec Coach Casey, quand je marchais vers son bureau. J’ai voulu changer de décision à plusieurs reprises, je me demandais si c’était vraiment la bonne. C’était vraiment dur parce que Casey est une personne incroyable et c’est tellement bien de travailler avec lui. Pour DeMar, j’étais dans un hôtel au Kenya et j’ai marché autour de cet hôtel pendant des heures aux environs de 4 ou 5 heures du matin. J’essayais de rassembler assez de force et de courage pour passer ce coup de téléphone, je n’oublierais jamais ça.”

On peut gager que le meilleur ami de Kyle Lowry gardera, lui aussi, toujours le souvenir de ce coup de téléphone reçu alors qu’il était sur le parking d’un fast-food. Mais on sent dans les propos de l’Executive of the Year 2013 que la cicatrisation n’est pas encore totalement finie. Cette décision est encore douloureuse pour lui et ce même si elle a mené au premier titre de l’histoire de la franchise canadienne. Il va encore falloir du temps pour retrouver un relation apaisée avec celui qu’il a dégagé comme un malpropre pour arriver à ses fins. Le travail de président des opérations basket n’est pas facile, les joueurs ne sont pas des simples marchandises qu’on s’échange sans que ça n’ait de conséquence après et cette histoire en est une parfaite illustration. Au fait, pour les curieux qui se demandent comment va la relation entre le manager Nigérian et Kawhi Leonard depuis le départ du MVP des Finales dans la cité des anges, Masai affirme qu’ils sont encore plus proches depuis que le fun guy est parti, Kawhi style.

Même presque deux ans après, ce transfert a laissé une marque qui semble indélébile dans la relation entre le meilleur marqueur de l’histoire de Toronto et son ancien manager. Ce dernier a ouvert un petit peu son cœur. Reste à voir si cette initiative permettra un rapprochement entre les deux hommes. En plus, il semblerait que les jours de DMDR dans le Texas soient comptés.

Source texte : TNT via ESPN