Les Kings, coupés dans leur ascension vers les Playoffs : focus sur une belle fin de saison, dommage que le COVID-19 soit passé par là

Le 28 mars 2020 à 14:47 par Nicolas Meichel

Kings win 27 avril 2021
Source image : NBA League Pass

Pendant une bonne partie de la saison, les Kings étaient en quelque sorte redevenus les Kings. Des résultats décevants, la frustration qui monte au sein de la franchise, et des ambitions de Playoffs qui s’envolent aussi vite qu’elles étaient arrivées. Mais à partir de fin janvier, l’équipe californienne s’est mise à vraiment jouer au basket, jusqu’à devenir un candidat sérieux pour la huitième place de l’Ouest. 

S’il y a bien une franchise qui a été coupée dans son élan par la suspension de la saison, c’est Sacramento. Les Kings étaient en effet l’une des équipes les plus chaudes de la NBA si l’on regarde les résultats des dernières semaines précédant l’arrivée du COVID-19 dans la Grande Ligue. Faisons un petit point comptable avant d’analyser cette belle période plus en profondeur. Au 22 janvier, après une nouvelle défaite assez pathétique du côté de Detroit, la sixième de suite et la 15è en 18 matchs, Sacramento affichait un bilan de 15 victoires pour 29 revers. Moche, très moche, surtout pour une équipe qui avait montré de gros progrès l’an passé et qui voulait s’incruster dans le Top 8 de la Conférence Ouest cette saison. Mais depuis, on a envie dire, “if you don’t like that, you don’t like Kings basketball !”. Grant Napear et Doug Christie ont retrouvé de la voix comme les Kings ont retrouvé leur basket. Sur leurs 20 derniers matchs, les Kings ont décroché 13 succès, se mêlant ainsi sérieusement à la course aux Playoffs. Quand la NBA a décidé de suspendre la saison, l’équipe de la capitale californienne affichait un bilan global de 28 victoires pour 36 défaites, soit 3,5 matchs de retard sur les Grizzlies, huitièmes du Wild Wild West. Avec les Blazers, les Pelicans et les Spurs, les Kings faisaient partie de ce groupe d’équipes toujours en course pour participer à la postseason et vu leur dynamique, ils représentaient peut-être la plus grosse menace pour Ja Morant et ses copains.

Comment expliquer ce renouveau soudain ? Qu’est-ce qui a changé à Sacramento ? Mike Bibby, Chris Webber et Peja Stokajovic ont-ils rechaussé les sneakers ? Le premier réflexe à avoir dans ce genre de cas est de regarder le calendrier de l’équipe en question, afin de voir si les bons résultats récents sont liés à une faible opposition sur la période. Indiscutablement, Sactown a profité d’un programme relativement facile, même si rien n’est vraiment facile au plus haut niveau. Sur les 13 victoires décrochées lors de leurs 20 derniers matchs, les Kings ont gagné à dix reprises contre des équipes possédant un bilan négatif au moment où la NBA a cliqué sur le bouton pause. Les trois autres succès ont été remportés face aux Clippers – une fois sans Kawhi Leonard et une fois sans Paul George – et contre une équipe de Miami privée de Jimmy Butler. Donc oui, les bons résultats des Kings ont forcément un rapport avec leur calendrier, mais ce n’est pas pour autant qu’on doit ignorer d’autres paramètres qui ont également beaucoup pesé dans le succès des hommes de Luke Walton.

La bonne période de Sacramento coïncide notamment avec un changement dans le cinq de départ, à savoir l’intégration de Bogdan Bogdanovic parmi les titulaires à la place de Buddy Hield, mis sur le banc. Le sniper est donc devenu le sixième homme attitré de l’équipe et même s’il n’est pas trop fan de son nouveau rôle, les résultats parlent d’eux-mêmes. Non seulement Buddy est devenu l’un des remplaçants les plus prolifiques et efficaces au scoring de toute la NBA, mais on a vu aussi une équipe de Sacramento qui tournait bien mieux avec un playmaker comme Bogdan sur le poste d’arrière titulaire. Et dans le même temps, De’Aaron Fox a profité de cela pour jouer probablement le meilleur basket de sa saison. Perturbé par les bobos durant la première partie de la régulière, le Renard rapide comme l’éclair est monté en puissance et a emmené ses potes avec lui. Sur ses neuf dernières sorties, le meneur de 22 piges a tourné à 23,4 points, 5,8 passes et 1,3 interception par rencontre, le tout à 50,3% au tir. C’est ce qu’on appelle step up au bon moment. Résultat ? Sept victoires et deux défaites pour Sacramento. Globalement, on peut dire que les Kings ont trouvé un meilleur équilibre collectif ces dernières semaines, équilibre permettant une belle progression des deux côtés du terrain et dans les résultats.

Mais cette progression, elle est liée aussi au recrutement de Kent Bazemore et Alex Len, deux joueurs arrivés avant la trade deadline pour remplacer, en quelque sorte, Trevor Ariza et Dewayne Dedmon. Ces deux-là ont fait beaucoup de bien à Sacramento en sortie de banc, participant ainsi à ce nouvel équilibre. Pendant que l’ami Kent apportait son énergie habituelle en attaque comme en défense tout en contribuant avec 10,3 points de moyenne à plus de 38% de réussite du parking, Len faisait le boulot dans la peinture, tournant à 6,6 points, 7,1 rebonds et 1,4 contre en 16,7 minutes par match. Mais au final, le joueur qui symbolise peut-être le mieux le renouveau des Kings, c’est Harry Giles III. Peu utilisé par Luke Walton voire même scotché sur le banc durant la première partie de saison, le jeune intérieur de 21 ans a apporté un vrai coup de boost à son équipe, profitant notamment des blessures de Marvin Bagley III et Richaun Holmes. Le premier a passé presque toute la saison à l’infirmerie tandis que le second – auteur d’une belle campagne à Sacramento – fut absent pendant deux mois, de début janvier à début mars. Le coach Luke Walton s’est ainsi tourné vers HG III pour le poste de pivot titulaire et ce dernier n’a pas manqué l’occasion pour se montrer, apportant une grosse énergie à son équipe.

Personne ne sait comment cette saison va se terminer. Peut-être que les Kings auront l’occasion de reprendre leur ascension vers les Playoffs, peut-être que la saison s’arrêtera là pour eux. Mais Sacramento a en tout cas proposé un basket séduisant ces dernières semaines, de quoi envisager la suite avec optimisme, sans jamais oublier qu’il s’agit des Kings.


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