Le Jazz et le mois de février, ça coince : 8 défaites sur les 12 derniers matchs, someone please call 911

Le 25 févr. 2020 à 11:26 par Benoît Carlier

Donovan Mitchell
Source image : NBA league pass

La belle série du Jazz à cheval sur les mois de décembre et janvier paraît déjà bien loin et ce n’est pas la nouvelle défaite concédée hier face à Phoenix qui nous fera dire le contraire. Alors qu’ils semblaient partis à la chasse au podium, les troupes de Quin Snyder ont calé depuis un mois à l’instar du Heat dans l’autre Conférence. Alors les gars, il se passe quoi ?

Sur le papier, difficile de trouver une explication rationnelle à ce soudain arrêt. Entre le 11 décembre et le 25 janvier, les Mormons ont remporté 19 matchs en ne laissant que 2 petites soirées de côté pour leurs adversaires. A ce rythme-là, le retard accumulé en début de saison comme c’est le cas chaque année aurait vite pu être comblé à tel point que l’on parlait déjà de podium voire de deuxième place à l’Ouest pour Utah. Sauf qu’à trop se projeter, on dirait que le Jazz en a oublié son jeu. La courte série de victoires enclenchée avant le All-Star Game s’est vite interrompue et le duo étoilé doit vite reprendre les choses en main pour éviter le pire. Il existe un scénario où Rudy et ses copains doivent recroiser la route des Rockets dès le premier tour des Playoffs et sans l’avantage du terrain. On parle de leurs bourreaux des deux dernières années et pas sûr qu’ils résistent à une nouvelle désillusion face au barbu. Pour ceux qui seraient confiants que cette saison est différente, la franchise basée à Salt Lake City a perdu deux de ses trois confrontations avec les Fusées en régulière, à chaque fois à domicile. Mais pour continuer avec les plots catastrophes, le Jazz pourrait chuter encore beaucoup plus bas avec seulement 1,5 match d’avance sur les Mavericks, septièmes à l’Ouest.

Alors qu’est-ce qui coince ? Comment le Jazz a pu perdre huit de ses douze derniers rendez-vous dont plus de la moitié se jouaient à la Vivint Smart Home Arena ? Certes, ils n’ont pas affronté que des peintres. Houston trois fois, Denver, les Spurs et les Blazers à deux reprises et donc Dallas, Miami et Phoenix pour finir. Que des équipes qui rêvent de Playoffs et qui sont plus ou moins toujours autorisées à la faire. Mais sans l’absence de coup de sifflet dans le finish contre Portland, le bilan aurait pu être encore plus violent et il n’y aurait rien eu à dire. Gobert n’arrête pas de s’en plaindre en conférence de presse, son équipe doit mieux rentrer dans ses matchs au lieu de laisser l’adversaire donner les premiers coups sans réagir. Un constat qui nous mène au vrai problème du Jazz depuis quelques semaines – et on ne croyait pas écrire ça un jour : la défense. Où est passée la deuxième meilleure au defensive rating de la saison dernière ? L’arrivée de Mike Conley ne devait faire que renforcer ce secteur de jeu mais c’est tout l’inverse qui est en train de se produire avec seulement un match avec l’adversaire contenu sous les 100 points et trois petites fois en-dessous de 110 lors de cette série compliquée où l’ancien point guard des Grizzlies était présent. Hier, ils en ont carrément lâché 131 sous les yeux de Deron Williams. Du jamais vu cette saison hors prolongation. Y’a une réputation collective et un troisième titre de DPOY consécutif en jeu dans cette histoire quand même.

Alors que certains parlaient déjà de surprise de la saison à l’Ouest avec un effectif renforcé pendant l’été et l’arrivée d’un vrai meneur spécialiste de la défense censé fiter tout de suite avec la philosophie de l’équipe, on se rend compte que le papier et la réalité sont parfois une peu différents. Concrètement, le Jazz a encore un mois et demi pour 1) reprendre les choses en main et aller chercher l’avantage du terrain en vue du premier tour des Playoffs 2) achever proprement l’intégration de Mike Conley dans la deuxième franchise NBA de sa carrière et 3) resserrer le boulon en défense pour redevenir l’équipe sur laquelle on vient se casser les dents à tous les niveaux. Quin Snyder peut déjà compter sur un effectif expérimenté et revanchard car éternellement sous-coté mais il va jouer gros cette fin de saison quand on sait les attentes qui existaient en interne sur ces Playoffs 2020. Une nouvelle gamelle dès le premier tour ferait tâche et le front office n’aura aucun pick de Draft pour se rattraper pendant l’été. Vous pouvez nous rappeler l’objectif de la saison déjà ? Ah oui, la bague, c’est bien ça.

Utah a l’habitude de finir fort en régulière. Ce ne serait pas une mauvaise idée pour rassurer un peu les fans et aborder la postseason avec un peu plus de confiance. La bonne nouvelle, c’est que le calendrier devrait se calmer un peu. La mauvaise, c’est qu’ils n’auront plus aucune excuse s’ils lâchent encore 130 pions à quelqu’un.


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