Le Heat et le mois de février, ça coince : 6 défaites sur les 8 derniers matchs, someone please call 911

Le 25 févr. 2020 à 11:24 par Nicolas Meichel

jimmy butler heat pari Playoffs
Source image : NBA League Pass

L’une des belles surprises de la saison cette année, le retour au premier plan du Miami Heat a pris du plomb dans l’aile lors des trois dernières semaines. Sur une pente savonneuse, la bande à Erik Spoelstra réalise un mois de février bien crade, symbolisé par une nouvelle défaite la nuit dernière à Cleveland. Alors les gars, il se passe quoi ?

Le Heat tousse, le Heat trébuche, le Heat n’y arrive plus. Depuis la démolition des Sixers le 3 février dernier, match dans lequel les Floridiens s’étaient imposés de 31 pions, Miami est vraiment dans le dur. Dans une saison régulière, quasiment toutes les équipes connaissent des petites turbulences voire des trous d’air (cette phrase ne s’adresse pas aux Bucks), même celles qui terminent en haut des classements à la fin. Mais là, on peut presque parler de passage à vide pour les protégés de coach Spo. Sur le plan comptable, ça donne six défaites sur les huit derniers matchs, et les deux victoires, elles ont été obtenues face à Golden State et Cleveland. Pas vraiment le genre de succès référence qui permet à une équipe de se rassurer en période de doute, même si le Heat a complètement explosé les Cavs lors de la fameuse soirée du retrait de maillot de la légende Dwyane Wade. En parlant justement de Cleveland, l’équipe de Sud Plage est tombée en prolongation lundi dans l’Ohio, alors qu’elle menait de 22 points dans le troisième quart-temps. Ça fait vraiment tache, c’est limite honteux, d’autant plus que quelques jours auparavant, c’est Atlanta qui avait pris le dessus sur le Heat. Depuis quand une équipe NBA qui se respecte s’incline contre les deux pires équipes de la Conférence Est ? Certes, les Hawks vont un peu mieux depuis quelque temps, mais va falloir se bouger les mecs. Encore une fois, à Atlanta, Miami n’avait pas réussi à conclure en fin de match (+5 à deux minutes de la fin, puis un 10-0 Hawks pour finir), et puis Trae Young était juste on fire avec pas moins de 50 points marqués. Autres équipes ayant pris le dessus sur le Heat en février, les Clippers, le Jazz, les Kings et les Blazers. Si perdre à Los Angeles et Utah n’a rien de scandaleux, on pouvait s’attendre à mieux du côté de Sacramento et Portland, même si les Kings sont sur une bonne dynamique tandis que les Blazers possèdent un certain Damian Lillard, qui n’était pas encore à l’infirmerie au moment de la confrontation avec Miami.

Quelles sont les raisons qui se cachent derrière les galères floridiennes ? Déjà, on savait que le Heat était plutôt fébrile à l’extérieur. Quasiment imprenables à l’AmericanAirlines Arena, où Miami a remporté 23 de ses 26 matchs, Bam Adebayo et ses collègues ont depuis le début de la saison beaucoup plus de mal loin de leurs bases. On pouvait donc avoir quelques inquiétudes avant ce road-trip de février, avec six déplacements de suite – dont cinq en l’espace d’une semaine – et sept matchs à l’extérieur sur huit rencontres. Pas facile tout ça, et ça n’a pas raté. Pour aller plus en profondeur, on peut mettre en avant l’absence de certains éléments importants. Le leader Jimmy Butler a manqué quatre des huit derniers matchs de son équipe (dont les deux derniers pour raisons personnelles), le prometteur Tyler Herro est absent depuis cette fameuse victoire contre Philly, tout comme Meyers Leonard d’ailleurs. Et pour rester dans le thème des blessures, le rookie Kendrick Nunn est revenu de son bobo au tendon d’Achille début février et il a bien galéré lors des premiers matchs qui ont suivi jusqu’au All-Star Break. Coach Spo n’est pas du genre à chercher des excuses, mais ça compte forcément. Alors oui, dans le même temps, le Heat a réussi à ajouter des pièces à son collectif lors de la trade deadline avec les arrivées d’Andre Iguodala, Jae Crowder et Solomon Hill, sauf que ce n’est pas toujours évident d’intégrer des nouveaux venus. On pouvait penser que le Heat avait franchi un cap supplémentaire dans la hiérarchie de l’Est après ses transactions mais pour l’instant, les résultats montrent tout l’inverse, même si c’est évidemment encore beaucoup trop tôt pour juger et qu’il faut laisser du temps aux Floridiens. Il faudra notamment surveiller les rotations une fois que tout le monde sera opérationnel, et là aussi on risque de voir une nouvelle période d’ajustement.

“On va trouver les solutions. Nous avons amplement le temps. Ça va se terminer très bientôt, mais j’ai confiance en mon groupe. Nous savons ce dont nous sommes capables, comme je le dis à chaque fois. C’est un obstacle sur la route. On va trouver les solutions.”

– Jimmy Butler, via le Miami Herald.

Et la solution, elle doit venir de la défense, un peu en mode portes ouvertes sur ce road-trip de février. 128 points encaissés face aux Clippers, 129 à Atlanta, 125 contre les Cavaliers, ce n’est pas vraiment du Heat basketball ça. Hier, après la défaite à Cleveland, Erik Spoelstra a une nouvelle fois mis en avant l’incapacité que possède son équipe actuellement à faire des matchs réguliers et solides de ce côté-là du terrain. Bam Adebayo a lui pointé du doigt un manque de communication et de discipline collective suite au revers à Atlanta. Le Heat est une franchise qui accorde toujours une grosse importance à la défense, c’est dans la culture et même lors des dernières saisons où Miami n’était qu’une équipe moyenne au niveau du bilan, elle restait vraiment solide dans sa propre moitié du parquet. C’était la base et l’équipe floridienne pouvait compter dessus, peu importe les absents ou les limites offensives. Aujourd’hui, le Heat est seulement dans le milieu de tableau au niveau du defensive rating (108,9 d’après NBA.com) et c’est insuffisant malgré son potentiel offensif. Parfois, quand on voit les Floridiens jouer en déplacement, on a tout simplement l’impression que l’intensité défensive est restée à South Beach, même si le Heat n’est pas non plus une énorme équipe défensive à l’AAA. Donc clairement, trouver cette intensité et cette régularité est la grande priorité pour Miami aujourd’hui, surtout quand l’attaque ne répond pas comme cela a pu être le cas à partir du quatrième quart-temps hier à Cleveland.

En course pour le podium et même dauphin de Milwaukee fin janvier, le Heat est aujourd’hui décroché du Top 3 et se retrouve même menacé par les Sixers, toujours cinquièmes mais avec seulement une défaite de plus au compteur. La bonne nouvelle pour Miami, c’est qu’il y a désormais cinq matchs de suite à la maison au programme. Pratique pour se relancer, même s’il y a les Bucks dans le lot.