John Collins dans les rumeurs de transferts : le pourquoi du comment, à quelques mois d’une extension contractuelle

Le 03 févr. 2020 à 20:16 par Bastien Fontanieu

John Collins
Source image : NBA League Pass

En cette semaine de trade deadline, les Hawks devraient apparaître dans de nombreuses rumeurs compte-tenu de leur situation actuelle. Cependant, entre joueurs étiquetés intouchables et options à considérer tournées vers l’avenir, un nom est apparu et a fait froncer de nombreux sourcils : John Collins.

Attends, quoi ? John Collins transférable ? Voici la phrase qui, en l’espace de quelques heures, a fait le tour des réseaux sociaux sur la planète basket ce lundi. Une rumeur explosive, inattendue, et qui mérite notre attention. La raison est simple, Collins est un jeune talent qui, l’année dernière, tournait à près de 20 points et 10 rebonds de moyenne, en montrant de réels progrès en défense, en étant spectaculaire avec Trae Young, censé représenter le futur à Atlanta. Cette saison, malheureuse suspension oblige, l’ailier-fort des Hawks a été obligé de zapper 25 matchs pendant l’automne, ce qui a notamment plongé sa franchise dans les profondeurs de la NBA. Du coup, tout le momentum qui le suivait cet été a chuté, et son retour dans le lineup de Lloyd Pierce ne s’est pas forcément transformé en révolution pour Atlanta. Quelques signes positifs sur les 10 derniers matchs, de là à se rassurer ? Pas tellement. Mais là n’est pas le sujet principal. La priorité vient dans la façon dont cette rumeur, lancée ce weekend via Shams Charania de The Athletic notamment, a été articulée. Mot pour mot, voici ce qui se passe en ce moment : des équipes, intéressées par John Collins, contactent les Hawks pour savoir quelle est sa valeur, ce qu’il faut lâcher dans un éventuel échange à venir. Il est important de décortiquer cette formule, car elle met souligne un point majeur. Ce n’est pas le management d’Atlanta qui envoie des appels pour savoir qui est intéressé par Collins, c’est la concurrence qui veut savoir s’il est disponible. Et compte-tenu du contexte dans lequel les Hawks sont, il est légitime de répondre au téléphone plutôt que d’envoyer un emoji fuck par texto. Comme dit plus haut, John a du talent, excite beaucoup de monde vu son potentiel, et le joueur approche bientôt une deadline très sérieuse… qui concerne sa prolongation contractuelle.

En effet, c’est cet été que John Collins et son agent auront rendez-vous avec Travis Schlenk, le GM d’Atlanta, pour discuter d’une extension. La question qu’on peut poser aujourd’hui est la suivante : l’ailier-fort est-il un max player ? A-t-il en lui ce next step que des joueurs comme Domantas Sabonis, Jaylen Brown et Pascal Siakam ont montré dans leur cuvée de Draft, et qui peut le faire passer à un niveau All-Star ? Les chiffres disent oui, en partie, mais la certitude dit non, pour le moment. Formidable partenaire de pick and roll pour Trae Young, meilleur en défense au fil des mois, shooteur en développement à trois-points, Collins est tout ça mais il bloque aussi, potentiellement, plans des Hawks dans un futur proche. Les rumeurs récentes vont en ce sens : Andre Drummond, Clint Capela, Steven Adams. Trois pivots qui serviraient de… partenaire de pick and roll avec Trae Young, ce qui pénaliserait notamment Collins dans son efficacité offensive. Tous les observateurs d’Atlanta s’accordent à dire qu’un pivot capable de shooter (Dedmon l’an dernier, saison XXL de John) serait plus pertinent qu’un pivot rim-runner comme les trois cités à l’instant. Sauf que les géants capable de tirer à distance efficacement en étant jeunes et efficaces en défense ne sont pas nombreux, Myles Turner est par exemple une cible que le management d’Atlanta contactera en fin de saison. Avec Turner, imaginons, dans le cinq de départ des Hawks, l’efficacité de Collins serait conservée, une prolongation serait actée, et ses errements défensifs seraient protégés par la protection de cercle naturelle apportée par le pivot des Pacers. La difficulté est aussi celle-ci, à Atlanta, aujourd’hui. Le pick and roll Young – Collins crée énormément de problèmes en attaque pour les adversaires des Hawks… mais ce duo crée aussi énormément de problèmes en défense. Et dans un effectif aussi jeune, sans intimidation défensive, impossible de progresser en prenant 120 points tous les soirs.

Il y a donc un timing (la prolongation de cet été), une suspension (25 matchs), un style de jeu (pick and roll) et une pression en interne (Young et le proriétaire de la franchise veulent de la star pour progresser plus vite) qui jouent dans cette situation actuellement délicate. Jusqu’ici, les décisionnaires d’Atlanta ont été clairs et considèrent Collins comme une pièce centrale de l’avenir des Hawks. Mais quand on se met dans le bureau de Schlenk et qu’on regarde le vestiaire local, quel joueur a le plus de potentiel sur le marché des transferts…? Trae Young est intouchable, c’est le seul à avoir ce statut à Atlanta. Cam Reddish a montré son potentiel et fait partie, à un an de distance, du deal Luka Doncic. Kevin Huerter a progressé dans tous les aspects du jeu, DeAndre Hunter est un 4ème choix de Draft. Ces trois garçons, s’ils sont sympathiques et prometteurs, n’ont pas encore la cote d’un John Collins sur le marché. Le temps ne presse pas pour les Hawks, cette saison est foutue depuis quelques semaines maintenant et l’espoir au sein de la franchise est de réaliser une bonne fin de régulière pour séduire des agents libres cet été (cap space monstrueux). Il est simplement primordial de retenir les points évoqués ci-dessus, car toute flexibilité doit être gardée en perspective des discussions de cet été. Si John Collins et son agent demandent une prolongation max et que les conversations se développent mal, les échanges téléphoniques de février 2020 avec d’autres franchises auront alors tout leur sens et pourront potentiellement reprendre. Mais si on suit la dynamique des Hawks depuis l’arrivée de Travis Schlek et Lloyd Pierce, on a plus droit à du vent qu’autre chose actuellement : la concurrence s’intéresse à Collins, Atlanta ne s’intéresse pas à le transférer.

John Collins, un joueur intouchable dans la construction des Hawks ? Pas sûr. Doué, talentueux, bon coéquipier, l’intérieur représente une pièce qui, collée à un gros pick de Draft, pourrait permettre à Atlanta de récupérer un All-Star respecté à offrir à Trae Young. Cette logique est aussi dangereuse qu’audible. Le prochain rendez-vous aura donc lieu cet été, pour des négociations contractuelles qui en diront plus sur l’avenir entre l’intérieur et sa franchise. Pour le moment, circulez, y’a rien à voir.


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