Gangs of Los Angeles, Épisode 7 : les Lakers ont la main à la mi-saison, mais y’a un mec nommé Kawhi qui monte en puissance
Le 17 janv. 2020 à 12:07 par Nicolas Meichel
Connue avant tout pour ses stars, ses strass et ses paillettes, la ville de Los Angeles est devenue en l’espace d’un été l’épicentre de la NBA. Le transfert d’Anthony Davis chez les Lakers de LeBron James, et les arrivées de Kawhi Leonard et Paul George aux Clippers, ont fait de la Cité des Anges la nouvelle capitale du basket mondial. Tous les yeux seront rivés sur le Staples Center, où les deux franchises de L.A. vont se livrer une guerre sans merci pour prendre le pouvoir à Hollywood, avec comme objectif final de remporter le titre NBA. Vous l’avez compris, la bataille s’annonce particulièrement épique, et TrashTalk a ainsi décidé de mettre les petits plats dans les grands en vous proposant une rubrique bimensuelle spécialement dédiée à la grosse rivalité californienne. Le septième épisode est prêt à sortir du four.
# Que nous dit le hype-o-mètre ?
Dans le monde de la NBA, il y a toujours certains joueurs ou certaines équipes qui sont sur le devant de la scène, qui dominent l’actu, qui créent de nombreuses discussions et qui excitent les fans pour diverses raisons. Dans le jargon, on appelle ça la “hype”. Aujourd’hui, à Los Angeles, elle est évidemment énorme avec la présence de LeBron James et Anthony Davis chez les Lakers, et l’association Kawhi Leonard – Paul George aux Clippers. Mais cette hype est aussi partagée entre les deux rivaux, car ils sont des concurrents directs. Tout au long de la saison, elle va plus ou moins basculer d’un côté ou de l’autre selon les résultats de chaque équipe. Dans une ville comme Los Angeles, on sait que chaque victoire comme chaque défaite peut prendre une ampleur démesurée. On va donc se charger de suivre ça à travers un outil maison, le hype-o-mètre.
- Los Angeles Lakers
- Bilan : 33-8
- Série sur la quinzaine : victoire – victoire – victoire – victoire – victoire – victoire – défaite
- Confrontations directes face aux Clippers : 0-2, défaite 102-112 (22/10), défaite 106-111 (25/12)
VS.
- Los Angeles Clippers
- Bilan : 29-13
- Série sur la quinzaine : défaite – victoire – victoire – défaite – victoire – victoire
- Confrontations directes face aux Lakers : 2-0, victoire 112-102 (22/10), victoire 111-106 (25/12)
C’est l’heure du bilan de mi-saison. La moitié de la régulière est déjà dernière nous et on a nos deux équipes de Los Angeles qui connaissent des parcours assez différents. Les deux franchises ont évidemment été marquées par de gros changements durant la dernière intersaison mais il y en a une qui galère plus que l’autre. D’un côté, les Lakers donnent l’impression de se connaître depuis longtemps, eux qui squattent aujourd’hui la première place de l’Ouest, loin devant la concurrence. Le duo LeBron James et Anthony Davis fait des ravages dès sa première saison, les role players font le taf pour les accompagner correctement (on va en reparler un peu plus bas), et l’équipe de Frank Vogel cartonne des deux côtés du terrain. Si l’on excepte cette série de quatre défaites consécutives en décembre, c’est pratiquement un sans-faute pour la franchise pourpre et or. Alors oui, on peut pointer du doigt une certaine dépendance par rapport à LeBron en attaque car ça manque d’un autre playmaker, mais globalement c’est une grande réussite. Comme un symbole de cette dernière, le manager général Rob Pelinka a récemment été prolongé et promu vice-président des opérations basket. Côté Clippers par contre, c’est un peu plus compliqué. Rien de dramatique hein, car le bilan comptable est quand même très correct, mais bonjour l’irrégularité. Entre les nombreuses absences, les bobos des uns et des autres et le manque d’automatismes, les résultats ne sont pas forcément à la hauteur des attentes et du potentiel de l’équipe. On a un peu l’impression que les Clippers font juste ce qu’il faut en saison régulière, tandis que les Lakers montrent qu’ils ont vraiment la dalle. Parfois, les hommes de Doc Rivers inquiètent un peu, comme quand ils encaissent 140 points contre Memphis, ou 45 pions en un quart-temps par les Knicks, en montrant un “effort” défensif très douteux. Et de l’autre côté du terrain, ça ne tourne pas aussi bien que chez le rival. On a eu quelques succès en mode patron pour LAC (notamment face aux Lakers), mais on a aussi eu des perfs peu convaincantes et des défaites un peu crades. Donc bon, comme dit le proverbe, la patience est mère de toutes les vertus, hein Kawhi.
“On ne peut pas se précipiter. C’est ce que je leur dis. Il faut juste être patient. C’est difficile de gagner un titre. La pression n’est même pas sur nous actuellement. Il faut apprécier le processus et prendre du plaisir.”
– Kawhi Leonard, après la récente victoire contre Cleveland (via ESPN).
Alors, qu’attendre de la deuxième partie de saison ? Déjà, dans un premier temps, il faudra voir si les deux équipes vont bouger lors de la trade deadline, fixée au 6 février prochain. Il y a eu des bruits de couloir concernant un potentiel transfert de Kyle Kuzma chez les Lakers, un dossier à surveiller de près. Chez les Clippers, des noms comme Thaddeus Young et Marcus Morris sont apparus, ce dernier pouvant également intéresser la franchise pourpre et or. Bref, y’a moyen que ça s’active dans les trois semaines qui viennent. Les deux équipes semblent être à la recherche d’un meneur remplaçant, avec comme cible par exemple Darren Collison, visiblement chaud pour sortir de sa retraite. Les Lakers chercheraient également à se renforcer sur les postes de forwards, avec un ailier défensif ou un sniper genre Davis Bertans. Idem pour les Clippers, notamment intéressés pour le poste d’ailier fort. On gardera un œil aussi sur Andre Iguodala, toujours retenu à Memphis actuellement.
Une fois cette trade deadline dépassée, l’objectif pour les deux équipes sera d’arriver en Playoffs en forme, mais aussi avec des certitudes. Et là, on parle surtout pour les Clippers. On attend de la bande à Kawhi Leonard qu’elle monte en puissance durant la deuxième partie de la saison régulière, et ce des deux côtés du terrain. On veut plus de continuité et de régularité, avec un duo Leonard – Paul George qui joue plus souvent ensemble afin d’être plus à l’aise. Touché à l’ischio, PG-13 est actuellement à l’infirmerie et n’a pas joué depuis le 5 janvier dernier face aux Knicks. Pas idéal ça. La bonne nouvelle, c’est que Kawhi est de plus en plus chaud, lui qui enchaîne les cartons et les highlights en ce moment. Concernant les Lakers, il va surtout falloir assurer cette première place à l’Ouest histoire d’avoir l’avantage du terrain pendant les Playoffs. Vu comment ils tournent actuellement et le matelas d’avance sur leurs poursuivants, LeBron et ses copains devraient y arriver mais les défaites dans les grands matchs lors de la première partie de saison, comme face aux Clippers et aux Bucks, restent encore en travers de la gorge. On veut donc assister à quelques victoires de daron dans les semaines à venir afin qu’ils confirment leur supériorité au classement. Juste pour info, il y a un Lakers – Clippers le 28 janvier et un autre le 8 mars, ainsi qu’un Los Angeles – Milwaukee le 6 mars. Vous pouvez entourer ces matchs sur votre calendrier.
Kawhi Leonard (32 PTS, 5 REB, 5 AST) sort un match à +30 PTS pour la 4ème fois consécutive!
Les @LAClippers l'emportent 122-95 avant un #NBASaturdays face aux Pelicans! #ClipperNation
RDV demain soir sur beIN SPORTS à partir de 21H30! pic.twitter.com/6Bj1Nqxvr1
— NBA France (@NBAFRANCE) January 17, 2020
# Le fait marquant : Anthony Davis s’explose le dos
Si la Cité des Anges est devenue en un été le point focal du basket NBA, elle est depuis longtemps un énorme marché médiatique, où tout est filmé, analysé, décortiqué. La rivalité entre les Lakers et les Clippers domine sans aucun doute l’actualité sportive à Los Angeles, et représente la story idéale dans la capitale du cinéma. Alors forcément, les faits marquants vont se succéder au cours de la saison. Des images, des déclarations, des tweets explosifs… bref, impossible de s’ennuyer. Et on est là pour vous faire vivre tout ça à 100%.
C’est l’image qui a fait flipper tout Los Angeles. Le 7 janvier dernier, lors de la rencontre entre les Lakers et les Knicks au Staples Center, Anthony Davis s’est éclaté le dos sur une grosse chute après avoir contesté un shoot de Julius Randle. Le genre d’image qu’on n’aime pas voir, et forcément l’inquiétude était palpable à l’intérieur de la salle de Los Angeles. Le monosourcil est resté au sol pendant quelques minutes, avant de finalement se relever sous les applaudissements du public pour rejoindre doucement les vestiaires.
AD heads to locker room after scary fall on back.
Hope he's ok 🙏 pic.twitter.com/TZgQGuQKnd
— Bleacher Report (@BleacherReport) January 8, 2020
Heureusement, les différents examens n’ont rien révélé de grave. Verdict, une contusion au dos. Ça fait bobo c’est sûr mais on a clairement évité le pire dans la Cité des Anges. On parle quand même du meilleur scoreur, rebondeur, contreur et défenseur de l’équipe. On parle d’un joueur calibre MVP et l’un des favoris pour décrocher le titre de Defensive Player of the Year à la fin de la saison. Bref, c’est pas le mec qui tourne les serviettes au bout du banc et qu’on remplace avec un gars en two-way contract.
Si l’inquiétude a donc laissé place au soulagement, Anthony Davis a tout de même manqué les quatre rencontres qui ont suivi, dont un road-trip pas facile à l’Ouest avec un back-to-back à Dallas et Oklahoma City. En l’absence d’AD, ça s’annonçait un peu tendax mais les Lakers ont impressionné avec un bilan total de trois succès pour une défaite. D’abord, il y a eu cette victoire sur le parquet de Dallas 129-114 sous l’impulsion d’un LeBron James stratosphérique (35 points, 16 rebonds, 7 caviars, au calme). Les Mavericks étaient certes privés de Kristaps Porzingis, mais ça n’enlève rien à cette victoire convaincante de la bande à Frank Vogel, dominatrice du début à la fin. Luka Doncic en a déchiré son maillot, Rick Carlisle a lui été expulsé. Ensuite, plus impressionnant encore, ce succès sur le parquet d’OKC. Pourquoi plus impressionnant ? Car non seulement Davis était absent, mais c’était le cas également pour le King qui avait soi-disant pris froid, sans oublier Danny Green. Et face au Thunder, c’est Kyle Kuzma qui a explosé.
Justement, faisons un focus sur le blondinet. À l’approche de la trade deadline, le nom de Kyle Kuzma revient pas mal dans les rumeurs. Parmi les insiders US, certains ont dit dans un premier temps qu’il faisait partie du projet Lakers, mais d’autres ont ensuite affirmé que la franchise était prête à le transférer. C’était donc un peu le flou mais d’après les dernières infos, Kuz semble loin d’être safe lors des prochaines semaines. C’est donc dans ce contexte-là que Kuzma a cartonné lors du road-trip, où il a été titularisé en l’absence d’Anthony Davis. Déjà auteur de 26 points à Dallas aux côtés du King, le jeune ailier de Los Angeles a planté 36 pions sur la tête du Thunder, avec 7 rebonds en 40 minutes. Un match référence pour lui, et surtout une performance qui rappelle à tout le monde ses talents de scoreur. Avec les pépins physiques du début de saison, un rôle réduit en sortie de banc et maintenant les rumeurs de transfert, la campagne de Kyle Kuzma n’est pas des plus tranquilles mais il a su saisir l’opportunité quand elle s’est présentée. Et quand on lui demande si les rumeurs ont servi de source de motivation pour lui, voilà sa réponse (via Kyle Goon du Southern California News Group).
“Nan. C’est à vous de parler de ça. Je m’en fous. J’ai traversé cela à de multiples reprises. Évidemment, vous les voyez (les rumeurs, ndlr.), mais ça n’a pas d’importance.”
Si Kyle Kuzma a cartonné, c’est toute l’équipe qui a fait le boulot pour rentrer à la maison avec deux victoires. Les joueurs de l’ombre ont brillé lors du road-trip, en particulier face au Thunder. On pense en premier lieu à Rajon Rondo, loin d’être exceptionnel cette année mais essentiel sur le parquet de la Chesapeake Energy Arena avec une perf qui a frôlé le triple-double (21 points, 12 rebonds, 8 assists). On pense aussi à Dwight Howard – désormais en contrat garanti et qui continue sa belle campagne – ainsi qu’à des mecs comme Alex Caruso, Kentavious Caldwell-Pope, Quinn Cook ou encore Troy Daniels (48 points du banc au total face au Thunder). Ces trois derniers ont également brillé lors du tout dernier match des Lakers en cumulant pas moins de 56 points face au Magic, mais ça n’a pas empêché Los Angeles de perdre à domicile dans une rencontre où Kuzma est cette fois-ci complètement passé à côté au niveau du scoring (4 points à 2/10). Cette défaite a mis fin à une série de neuf victoires consécutives. Avant Orlando, les Lakers avaient réussi à taper Cleveland au Staples Center, avec notamment un Dwight version vintage (21 points, 15 rebonds).
# Zoom sur une rivalité dans la rivalité : Steve Ballmer contre Jeanie Buss
Cette saison, pour la première fois depuis 1984 et l’arrivée des Clippers à Los Angeles, on peut véritablement parler de rivalité entre ces derniers et les Lakers. Jusqu’ici, ce terme était inapproprié à cause de la grosse différence de succès entre les deux équipes de la Cité des Anges. Les Lakers ont enchaîné les titres et les Finales NBA depuis les années 1960, tandis que les Clippers ont longtemps été synonymes de médiocrité. Et quand les Voiliers ont commencé à vraiment faire du bruit à partir de 2011, c’est la mythique franchise pourpre et or qui a violemment décliné. Aujourd’hui, la dynamique est complètement différente. On a deux équipes qui visent le titre suprême en même temps, dans la même ville, et dans la même salle. La rivalité est donc naturelle, mais elle regorge en plus de nombreuses petites histoires passionnantes qui ajoutent du piment à celle-ci. Sans plus attendre, on fait un zoom sur l’une d’entre elles.
Steve Ballmer contre Jeanie Buss. Difficile d’avoir deux personnalités plus opposées. Leur point commun ? Steve comme Jeanie sont propriétaires d’une franchise NBA. Ballmer contrôle les Clippers, Buss les Lakers. Mais à part ça, c’est comme le jour et la nuit. D’un côté, on a un mec comme Steve Ballmer qui est très exubérant, qui n’hésite pas à faire le fou-fou au bord du parquet et à hyper tout le monde. Un véritable personnage. Vous vous souvenez de son “show” quand les Clippers ont fait la présentation de Kawhi Leonard et Paul George l’été dernier ? C’était du Steve Ballmer tout craché. De l’autre côté, on a Jeanie Buss, bien plus discrète et beaucoup moins démonstrative. Elle brille plutôt par son style, son sourire et ses longs cheveux blonds. On parle d’une femme qui a posé pour Playboy il y a 25 ans, vous imaginez Stevie dans un magazine érotique vous ? Voilà, rien à ajouter. Elle est plus du genre à travailler en coulisses plutôt qu’à faire le spectacle sur le bord du terrain en supportant son équipe, même si elle aime bien se faire voir également. À Los Angeles, c’est important.
Steve Ballmer is HYPED at the Clippers press conference 🤣😭 pic.twitter.com/LwUJ4YlNAb
— NBA on TNT (@NBAonTNT) July 24, 2019
Mais ce qui différencie aussi Ballmer et Buss, c’est la manière avec laquelle les deux proprios ont pris le contrôle de leur franchise respective. Steve, ancien patron de Microsoft, a rebondi sur le scandale des commentaires racistes de Donald Sterling en 2014 pour racheter les Clippers en déboursant pas moins de deux milliards de dollars. Pour Jeanie par contre, c’est une affaire de famille. Elle a hérité des Lakers à la mort de son père Jerry Buss en 2013, de façon équitable avec les cinq autres enfants de Jerry à travers un trust. Nommée vice-présidente des opérations business en 1999, elle a grandi au sein de la franchise et c’est elle qui a obtenu le statut de présidente et de représentante des Lakers auprès du NBA Board of Governors, avec la gestion du côté business tandis que son frère Jim obtenait les responsabilités du côté sportif. C’était elle la patronne désignée, même si elle n’était pas du genre à se mêler de la partie basket. Sauf qu’avec les résultats catastrophiques des Lakers, Jeanie Buss a viré Jim et le manager général Mitch Kupchak en février 2017, pour laisser la place à son ami proche Magic Johnson et Rob Pelinka. On a ensuite assisté à une bataille juridique entre Jeanie et ses deux frères Jim et Johnny, qui avaient tenté un genre de coup d’état pour évincer leur sœur de ses fonctions. La bataille a finalement été remportée par Jeanie, consolidant ainsi son pouvoir et son statut de propriétaire détenant le contrôle au sein de la mythique franchise californienne.
Deux personnalités opposées, deux parcours différents pour prendre le contrôle d’une franchise, mais en quoi est-ce vraiment une rivalité ? On y vient. Si Stevie et Jeanie sont mignons sur la photo du dessus, attention aux apparences. Il y a quelques mois, en mars 2019, un échange de mails assez compromettant a fuité via le Los Angeles Times. Cet échange de mails, il s’est fait entre Jeanie Buss, sa conseillère Linda Rambis et Irving Azoff, l’homme d’affaires du groupe Madison Square Garden Company. Il datait de 2017 et avait comme thème un potentiel retour des Lakers dans leur ancienne salle du Forum à la fin de leur engagement avec le Staples Center en 2025. L’idée est venue d’Azoff, mais vous vous demandez sûrement pourquoi un retour au Forum a été discuté. C’est là que Steve Ballmer rentre en piste. Comme vous le savez sans doute, le proprio des Clippers veut construire une nouvelle salle à Inglewood. Ça permettrait aux Clippers de quitter le Staples Center et d’avoir ainsi leur propre arène, mais elle rentrerait en concurrence directe avec le Forum, situé aussi à Inglewood et détenu justement par The Madison Square Garden Company. Forcément, ce n’était pas du goût d’Azoff, inquiet par rapport à l’impact potentiel du projet de Ballmer d’un point de vue business. Une action en justice a notamment été entamée par MSG contre la ville d’Inglewood pour empêcher la construction de la salle. En ramenant les Lakers au Forum, l’objectif était de plomber le projet de Steve. Et dans l’échange de mails, on a vu Jeanie Buss se moquer clairement de Steve Ballmer, en le surnommant “Ballz”. En français, ça donne “boules”, voire “couilles”. Pas gentil ça. Elle a aussi fait référence à l’épisode Jim Buss mentionné à la fin du paragraphe précédent, en disant, “Ballz n’a pas vu ce qu’on a fait à mon frère ? Il n’aura rien à part les Clippers. Youpi.” Depuis, l’idée d’un retour des Lakers dans la salle mythique du Showtime n’est plus d’actualité et Jeanie Buss a appelé Steve Ballmer pour s’excuser. Pas rancunier, le proprio des Clippers a accepté les excuses de la patronne de la franchise rivale, et a plutôt pris cette histoire “bizarre” (selon lui) avec la bonne humeur qui le caractérise.
# L’instant culture : le séisme de 1994 à Northridge
Aussi énorme par sa superficie qu’importante à travers sa place dans la culture américaine, Los Angeles est une ville vraiment pas comme les autres. Une ville qui a connu beaucoup d’événements marquants et de personnages légendaires dans sa riche histoire. On a ainsi voulu élargir un peu notre rubrique pour s’intéresser à des aspects qui dépassent le cadre du basket, tout en gardant évidemment ce lien avec la balle orange et les deux franchises de la Cité des Anges. Au menu du jour, le gros séisme du 17 janvier 1994, qui a eu un impact direct sur les Lakers et les Clippers.
C’était il y a 26 ans jour pour jour. Le lundi 17 janvier 1994, Los Angeles a connu l’un de ses plus grands tremblements de terre, aux alentours de 4h30 du matin. On sait à quel point la Californie est sujette aux séismes avec la fameuse faille de San Andreas. Vous savez, cette faille qui devrait provoquer un jour le “Big One”, ce tremblement de terre XXL capable de tout détruire sur son passage. Le séisme de Northridge en 1994 n’était pas le “Big One” mais il a tout de même fait énormément de dégâts, autant sur le plan matériel qu’humain. D’une magnitude de 6,7 avec comme épicentre Reseda (un quartier de Los Angeles qui se trouve dans la vallée de San Fernando), le tremblement de terre a tué une soixantaine de personnes pour environ 8 000 blessés, et a provoqué des dommages estimés à 20 milliards de dollars. Terrible.
Si le basket passe évidemment au second plan dans ce genre de catastrophe, on peut tout de même souligner l’impact sur les deux équipes de la Cité des Anges. Les Lakers ont été contraints de reporter un match face aux Kings, prévu au Forum le soir du 17 janvier 1994. Quant aux Clippers, ils ont été obligés de disputer deux rencontres en dehors de leur salle habituelle, la Los Angeles Memorial Sports Arena, touchée par le séisme. Les Clippers ont ainsi accueilli les Cavaliers dans l’antre des… Lakers à Inglewood (le Forum avait été épargné) le 21 janvier, avant d’affronter les Knicks quelques jours plus tard du côté d’Anaheim, à l’Arrowhead Pond. Pour la petite histoire, ça a donné deux défaites. Pas facile de jouer des matchs “à domicile” dans une infrastructure étrangère.
“Gangs of Los Angeles”, c’est la série à suivre pour vivre à fond la grosse bataille de la Cité des Anges entre les Lakers et les Clippers. Sur comme en dehors du terrain, vous saurez tout. On vous donne désormais rendez-vous le vendredi 31 janvier prochain pour la sortie du huitième épisode, qui réservera sans aucun doute beaucoup de surprises.