C’était un 6 janvier : retour sur le match le plus long de l’Histoire de la NBA, meilleur somnifère all-time

Le 06 janv. 2020 à 12:57 par Theo Boxberger

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Les Indianapolis Olympians et Rochester Royals ont offert aux tous premiers spectateurs de la NBA un match record ne comptant pas moins de 78 minutes de jeu. Avec les pauses entre les quart-temps, les temps morts, et les nombreuses prolongations, cela leur a bien pris la soirée… Alors pas le temps de rentrer à la maison, ça file au boulot direct après le match.

Nous sommes en 1951, et c’est seulement la deuxième année que la Ligue s’appelle la NBA. Les champions en titre basés à Rochester dans l’Etat de New York (les descendants des Kings savaient gagner) reçoivent une modeste équipe d’Indiana. Ils sont censés s’imposer et ils le feront en fin de compte mais… au terme de six prolongations. Non, ce n’est pas une faute de frappe, et oui vous avez bien lu. Not one, not two, not three, not four, not five, but six overtimes qui se sont jouées à la Edgerton Park Arena le 6 janvier 1951. Parce que si Indianapolis démarre bien et prend jusqu’à 10 points d’avance à la fin du premier quart, les Royals remporteront les suivants pour recoller. 65 partout, tout le monde en prolongation. Et alors là… c’est la régalade. Le score à la fin de la première rallonge ? 2-2. Le reste est tout aussi honteux avec deux prolongations qui se terminent sur un joli 0-0. Jamais une équipe ne marquera plus de 4 points dans l’overtime. Heureusement, les Royals finissent par l’emporter 2-0 dans la sixième prolongation, synonyme de victoire sur un score de 75-73. Tous les enfants qui devaient se lever pour aller à la messe le lendemain étaient déjà en train de dormir à poings fermés et les Ricains n’ont peut-être jamais aussi bien compris ce que cela faisait de suivre la NBA tard dans la nuit comme nous le faisons au quotidien.

Sérieusement, comment un tel désastre peut arriver ? 10 Andre Roberson sur le terrain, 4 Ben Simmons en sortie de banc, un ballon plus gros que l’arceau pour la deuxième et la quatrième prolongations ou un match se jouant en 4×8 et 1 minute pour chaque OT ? C’est un petit mystère puisque peu d’infos existent encore sur ce match, 69 ans plus tard. Alors grosse défense, joueurs maladroits, des joueurs jouant la montre puisqu’il n’y avait pas encore de shot clock et des coachs s’inspirant du Catenaccio italien, tout cela peut être des explications. Et dire qu’aujourd’hui les Wizards et les Rockets réussissent à en encaisser le double dans les 48 premières minutes. Pour remettre un peu ce match dans son contexte, c’est aussi cette saison qu’une rencontre se termina sur un 19-18 au terme de deux prolongations (non on déconne, juste en quatre actes mais c’est déjà beaucoup trop). L’année dernière nous avons eu la chance d’avoir plusieurs match en quadruple prolongations. Un en régulière, le Hawks – Bulls (161-168), et un autre en Playoffs, Blazers – Nuggets (140-137). Deux matchs exceptionnels avec de l’intensité, du scoring, des rebondissements et du suspens, et surtout l’importance d’un match de Playoffs pour le Game 3 à Portland. En somme, des matchs un tout petit peu plus passionnant. Juste un peu…

78 minutes de jeu et six prolongations, c’est un record en NBA. Pas sûr que ce soit un si bon moment passé par les spectateurs de l’époque. Si personne n’a pu réitérer une telle prestation dans la Ligue, le UConn de Kemba Walker et Syracuse avaient pu se départager qu’au terme d’autant de prolongations en 2009. Contrairement au match de 1951, il s’agit de l’un des plus grands matchs de l’histoire du basket universitaire.