Hassan Whiteside ne veut pas être tradé à Cleveland : le jour où Kevin Love pose 2 contres par match on en reparle

Le 14 déc. 2019 à 15:43 par Thomas Gaudet

Hassan Whiteside
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Impliqué dans des rumeurs de transfert pour un certain Kevin Love, Hassan Whiteside en a placé une pour l’intérieur des Cavaliers. Il n’a pas l’air d’avoir apprécié qu’on le compare à K-Love et que les Blazers puissent envisager de l’envoyer voir ailleurs alors qu’il commence à peine à se sentir chez lui dans sa nouvelle franchise.

Hassan Whiteside est ce genre de joueur qu’on ne peut pas juger simplement en regardant une feuille de match. Si on se contentait d’analyser ses statistiques, on pourrait facilement conclure qu’il s’agit d’un des poste 5 les plus dominants du circuit : 16,2 points à 61,8% de réussite au tir, 12,4 rebonds et 2,4 contres en moyenne cette saison. Ce sont des chiffres que beaucoup de GM aimeraient voir leur propre intérieur afficher. Cependant, il suffit de regarder quelques minutes d’un vrai match pour se rendre compte que “dominant” n’est pas le terme exact. Ces statistiques masquent bien trop souvent un investissement quasiment nul de la part du géant de 2m15. On le voit régulièrement marcher pépère pour rejoindre ses collègues en attaque et oublier des rotations défensives plus par flemme qu’autre chose. Pour un joueur payé 27 millions de roupies cette saison, il donne parfois l’impression de se foutre royalement du jeu autour de lui. Mais il faut bien reconnaître qu’Agent Block (le surnom qu’il s’est auto-attribué) fait preuve de beaucoup d’efficacité ces derniers temps. Après la rencontre contre les Knicks mardi dernier, durant laquelle il a claqué un sympathique 17 points, 15 rebonds et 5 contres, on l’aurait entendu glisser à l’oreille de Carmelo Anthony la phrase suivante :

“Kevin Love ne prend pas des rebonds comme ça !”

Suite à sa nouvelle grosse perf – 33 points (record en carrière), 11 rebonds et 4 crêpes – dans la défaite contre les Nuggets jeudi soir, il ajoutera à ce commentaire la remarque suivante, au micro de Jason Quick de The Athletic :

“Kevin Love ne contre pas comme ça non plus. Les rumeurs de transfert… ça ne me préoccupe pas beaucoup. C’était plus une blague que je faisais à Melo. Je n’y pense pas. Si on a des difficultés en défense et que vous voulez m’échanger contre lui, je veux dire, bonne chance. Bonne chance avec ça.”

Message envoyé donc : Kevin Love en défense, ça ne vaut pas un clou. Je prends plus de rebonds. Je mets plus de contres. Ne m’envoyez pas à Cleveland, par pitié. Il ne le dit pas ouvertement mais on peut imaginer que ça ne lui ferait pas très plaisir de se retrouver chez les Cavs si c’est pour prendre encore plus de volées qu’avec Rip City. Cela dit, il marque quelques points intéressants. Du temps où il évoluait dans le Minnesota, Kevin Love était un aimant à rebonds. En 2010-11, il en gobait 15,2 par match dont 4,5 rebonds offensifs (leader cette saison). Mais depuis quelques années, l’intérieur de 31 ans a vu son impact dans la peinture baisser légèrement avec seulement 10,8 prises par rencontre, contre 12,4 pour Whiteside. En outre, Whiteside a raison de signaler que la défense des Blazers n’est pas en grande forme : ils encaissent 114,3 points par match, 23ème dans cette catégorie. Et ce brave Kevin, avec tout le respect qu’on lui doit et malgré sa défense héroïque sur le Chef Curry en fin de Game 7 en 2016 (pour les pointilleux), ne dispose pas des mêmes qualités défensives et athlétiques que le nouveau meilleur pote de Melo. Car même en ne fournissant que le minimum syndical en termes d’énergie et d’effort, Hassan scotche toujours 2,4 ballons sur la planche tous les soirs. Kevin Amour, lui, affiche un très pauvre 0,4 contre par match.

On a donc ici affaire à du trashtalking un peu gratuit, mais pas complètement infondé. Les dirigeants des Blazers devront y réfléchir à deux fois avant de se séparer de leur meilleure arme de dissuasion défensive. Kevin Love possède évidemment des atouts que ne possède pas Hassan Whiteside mais il faut voir s’ils correspondent effectivement à une équipe qui a plus besoin de stops défensifs que tirs de la buvette.

Source texte : The Athletic