Preview des Portland Trail Blazers 2019-20 : l’objectif c’est de faire mieux cette saison, bon courage les kheys

Le 11 oct. 2019 à 11:56 par Giovanni Marriette

Terry Stotts

C’est reparti pour un tour après une saison 2018-19 exceptionnelle, ponctuée par une élimination sèche mais avec les honneurs en Finale de Conférence. Le duo Lillard / McCollum a assisté à une petite révolution cet été mais revient avec des ambitions qui débordent, mais le défi de faire aussi bien (mieux ?) que la saison passée est immense. Trop grand pour eux ? Les Blazers ont déjà prouvé que rien n’était trop grand… mais attention, car c’est toute la Conférence Ouest qui a fait une fois de plus sa mue depuis trois mois.

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Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Kent Bazemore, Hassan Whiteside, Mario Hezonja, Anthony Tolliver et Pau Gasol
  • Ils prolongent : Damian Lillard, C.J. McCollum et Rodney Hood
  • Ils sont partis : Enes Kanter, Meyers Leonard, Moe Harkless, Evan Turner, Al-Farouq Aminu, Seth Curry et Jake Layman

Si la colonne vertébrale de la franchise (Stotts, Lillard, McCollum, Nurkic, Hood) n’a pas bougé, tout autour les départs et arrivées se sont succédé. Les soldats de l’ombre ont déserté, Enes Kanter est parti ouvrir son cœur à une nouvelle ville et les nouveaux arrivants sont loin d’être des garanties de réussite. De beaux paris tout de même, on pense notamment à Hassan Whiteside, et des mecs capables de se glisser dans le moule à la perfection comme… de ne pas faire le fit. Ça reste de vrais basketteurs, avec un vrai coach et une identité restée intacte autour des leaders. Mention assez bien pour ce marché de l’été, à confirmer très vite cependant car la Conférence Ouest ne pardonnera rien aux perdants mais ça, les Blazzous commencent à le savoir.

Effectif pour la saison 2019-20

  • Meneurs : Damian Lillard et Anfernee Simmons
  • Arrières : C.J. McCollum, Rodney Hood, Kent Bazemore, Gary Trent Jr. et Mario Hezonja
  • Ailiers : Nassir Little
  • Ailiers-forts : Anthony Tolliver et Skal Labissiere
  • Pivots : Hassan Whiteside, Zach Collins, Pau Gasol et Jusuf Nurkic

Pas mal d’interrogations concernant ce roster. Un gros rassemblement de postes 2 quand on sait que Simmons est davantage un arrière qu’un meneur, mais Anfernee tout comme l’ensemble des ses teammates du backcourt est capable de se muer en forward si le small-ball en exprime le besoin. On devrait partir selon les dernières rumeurs sur une doublette Whiteside / Collins dessous, duo terriblement excitant mais que l’on n’enverrait pas forcément passer un diplôme d’état. Rodney Hood a été prolongé pour être un leader et aura une place dans le starting five à disputer à Kent Bazemore, voire Mario Hezonja. On suivra également les progrès des deux pépites Simmons et Trent Jr., en attendant tranquillement le retour de Jusuf Nurkic et un casse-tête (intéressant) à prévoir pour Terry Stotts. Savant mélange entre All-Stars, lieutenants solides et jeunes joueurs à développer, on part donc sur une mention bien pour cette saison 2019-20.

Question de la saison : est-ce que faire mieux que la saison passée n’est pas un objectif un peu… utopique ?

Difficile de surfer sur une saison à 53 victoires sans se dire que l’on peut faire encore mieux, difficile de se refaire le film des derniers Playoffs sans se dire qu’on a envie de regoûter à tout ça. Annoncé l’an passé comme un outsider “sans plus” à l’Ouest, comme d’hab, Damian Lillard et ses sauces ont fait sensation en lâchant une énorme saison, ponctuée comme vous le savez tous. Aujourd’hui ? La logique voudrait que tout autre résultat qu’une finale de conférence soit un échec, du moins un coup de frein dommageable, mais il est l’heure… d’altérer un peu cette pensée. Car les Blazers ne sont pas pas la seule franchise NBA à avoir opéré leur mue cet été. Les Lakers et les Clippers se sont (il paraît) renforcés, le Jazz également, les Rockets aussi (en apparence), quatre franchises qui avaient terminé leur saison 2018-19… derrière Portland. Comme chaque année il faudra donc batailler, très dur, pour se sortir du Western Bourbier, et si une troisième place n’est peut-être pas “utopique”, elle demeure compliquée à aller chercher et cette saison 2019-20 ne devra pas être un acte manqué en cas de régression dans les chiffres. On sait que ces Blazers sont une équipe de Playoffs, et une place dans les 8 (quelle qu’elle soit) doit finalement être l’objectif principal des troupes de Stotts, car on sait que peu importe l’adversaire en Playoffs, c’est une autre histoire qui démarrera en avril. Le passé récent a prouvé que la place et la forme des Blazers en régulière n’était pas gage de résultat en Playoffs (le Thunder, les Nuggets mais aussi… les Pels) et c’est un nouveau chifoumi qui aura lieu en avril prochain, avec son dénouement propre. Pour résumer ? Assurer en régulière, sans se cramer, et tenter un nouveau coup au printemps, tout simplement. Et si ça n’arrive pas… ce ne sera pas “forcément” synonyme d’échec.

Candidat sérieux au transfert : Hassan Whiteside

Hassan Whiteside

On en a parlé en long et en large dans un papier dédié à son parcours et à ce à quoi pourrait ressembler sa saison et la suite de sa carrière… mais aujourd’hui le statement est celui-ci : Hassan Whiteside reste un sale gosse de 30 ans qui pense à son bien-être avant celui de sa franchise. Le talent est immense, le poil de la main l’est encore plus, et lorsque Jusuf Nurkic sera de retour pour briser des nuques Hassan aura tout intérêt à avoir prouvé qu’il est capable de s’intégrer à une rotation, à avoir prouvé qu’il est capable de remplir le rôle qu’on lui donne en ne mouftant pas. Pour l’instant on parle d’un retour du Bosnian Beast en février, et d’ici-là les dirigeants des Blazers auront probablement eu le temps de réfléchir à plusieurs cas de figure. Selon toute vraisemblance Hassan retrouvera le banc, le vivra-t-il avec le sourire, et si jamais ça boude de trop avant, pendant et après, on ne parierait pas que le board ne tentera pas de récupérer un package pour se débarrasser du grand zozo, qui pourrait du coup aller jouer les Playoffs ailleurs pour fêter la fin de son contrat et se redorer une image qui aurait pris encore un peu plus de plomb dans l’aile.

Candidat sérieux pour la surprise : Mario Hezonja

mario hezonja

Ça commence comme une blague, mais on pense pourtant vraiment les lignes qui suivent. Car le n°5 de la Draft 2015 a peut-être connu un début de carrière compliqué, plus souvent dans le Shaqtin’ A Fool et chez le CPE que dans les Top 10, il n’empêche que le talent du Croate est réel et que le défi Blazers pourrait lui permettre de mettre enfin ce talent à contribution d’une franchise NBA. “Pas super” Mario l’a annoncé, il est prêt à se sacrifier pour ses nouveaux employeurs, prêt à exécuter les basses tâches afin de faciliter la vie de ses leaders. première bonne nouvelle, Mario sait qu’il n’est pas le leader, et on a donc fait une bonne partie du chemin. Fini le temps où l’on (sa famille) pensait que le gamin pouvait dominer le monde, l’homme qui a contré LeBron au buzzer est désormais un role player qui aspire à être un chouïa plus que ça. Mais un chouïa, pas plus. Poste 2, poste 3 voire poste 4 pour le lol, on espère cette année voir l’émergence d’un two-way player solide, pas trop gourmand, juste utile quand le chef de meute en a besoin. Dans un moule géré de main de maître et ce pour la première fois de sa carrière, on imagine donc qu’il est l’heure pour Mario de devenir un vrai joueur de basket. Dans le cas contraire ? On se fait la bise et on se retrouve la saison prochaine à l’Astroballe.

Meilleur et pire scénario possible

  • Première bonne nouvelle, la greffe Hassan Whiteside prend très vite. Dès le deuxième match de la saison, le banni du Heat envoie un 17/18/12 sur les Kings, parfait pour aller avec les 62 points de Damian Lillard. Un duo est né, C.J. McCollum se régale toujours autant des espaces et le collectif des Blazers est léché, avec notamment un Tolliver qui se prend un peu trop pour Tim Duncan. Le podium de l’Ouest est squatté d’octobre à avril, et le retour de Jusuf Nurkic fin mars est une bonne nouvelle de plus dans cette formidable saison. 56 wins au 13 avril, une deuxième place de la Conférence, un Damian Lillard meilleur marqueur de la Ligue et… MVP, des Spurs effacés en cinq manches au premier tour mais des Lakers trop forts en demi-finale de Conf ? Exemple typique de ce que l’on disait un peu plus haut. Car si les Blazers ont échoué une marche plus bas qu’un an auparavant, leur saison 2019-20 reste… meilleure que la précédente.
  • Le début de saison est juste correct à Portland. La barre des 50% à peine passée à Noël, un Hassanou qui n’en fait qu’à sa tête et qui perd sa place de titulaire au profit de Skal Labissière, et c’est toute une franchise qui vacille. Le Top 8 n’est même pas assuré quand le mois de mars fait son apparition, et c’est finalement grâce à la chute subite des Kings que les Playoffs seront arrachés à deux jours de la fin de la régulière. 43 victoires, dix de moins que la saison passée, pas de quoi fouetter un chat, mais de quoi fouetter un Whiteside qui réussit l’exploit de ne rentrer aucun tir en Playoffs. En même temps ce fut rapide, cinq petits matchs face aux Rockets et puis s’en va… Dame time, time to go home, Russell Westbrook tient sa revanche.

Pronostic de la rédaction

Équipe partagée en ce qui concerne le crush du printemps dernier. deux d’entre-nous prédisent un meilleur bilan, quatre prévoient un léger ralentissement, mais on s’accorde tous pour dire… que ces enfoirés pourraient une nouvelle fois nous faire passer pour les pires boookmakers au monde. Comme souvent les Blazers auront comme défi de contester les pronostics, alors rendez-vous en avril pour se taire tous ensemble ?

Rédacteur

Bilan

Alexandre M.48-34
Alexandre T.51-31
Bastien48-34
Benoît55-27
David55-27
Giovanni49-33
Nicolas50-32

Une saison 2018-19 magnifique, et le besoin de confirmer que Portland est désormais une top équipe NBA, de celles qui sont capables de gagner… un titre ? Pas si vite mais… attention quand même, ces mecs sont capables de tout. Énorme point d’interrogation, énorme pression, énorme… excitation.