L’Équipe de France a eu chaud mais l’Équipe de France est en quarts : victoire étouffante face à la Lituanie, cocoricoskas !

Le 07 sept. 2019 à 16:58 par Giovanni Marriette

C’était assurément le rendez-vous qu’il ne fallait pas manquer cet après-midi à Nankin. Au bout du tunnel une qualification pour les quarts de finale d’un Mondial, mais aussi le spectre d’une défaite qui aurait obligé nos Bleus à battre les Australiens lundi sous peine de rentrer au pays précipitamment et plein de regrets. Mission finalement accomplie, et merci pour les quatre changements de tee-shirt.

L’équation était donc simple. Vaincre pour souffler, ou perdre et voir sa tension monter à 19/13 pour les 48 prochaines heures. Pour cela il fallait donc taper fort et d’entrée de jeu, et c’est ce que les Bleus de Collet ont eu la bonne idée de faire. Evan Fournier superstar, Nicolas Batum qui redevient enfin le Batman qu’on aime, et surtout une défense é-tou-f-fante limitant les Lituaniens à quelques miettes de tirs dans les premières minutes. Y’a du rythme, et quand il y a du rythme les paniers rentrent tout seul, c’est tellement simple le basket. 26-14 après un premier quart absolument parfait, et rapidement 16 points d’avance puisqu’à la verve des starters s’ajoutait immédiatement le talent de Nando De Colo en sortie de banc. Seule ombre au tableau, les refs rappellent à Nando De Col qu’en 2019 on ne trashtalke plus sur un terrain de basket. On se dit donc à ce moment-là que rien ne peut arriver à l’Équipe de France aujourd’hui, et on arrête donc ce récap dès à présent, victoire facile de la France, on se retrouve lundi.

Oui mais non.

Oui mais non car on sait la force de cette équipe lituanienne, oui mais non car pour les plus avertis d’entre vous un match de basket se joue en 40 minutes, ah bon, sans blague. Le deuxième quart sera ainsi beaucoup plus équilibrée que le premier puisque les Baltes trouveront enfin cette alternance entre les tirs extérieurs de Grigonis ou Lekavicius et les points d’ancrage à l’intérieur avec le bûcheron Valanciunas et le soyeux Sabonis. A la mi-temps les Français sont toujours devant (50-40), le quatuor Rudy-Vavane-Nando-Batman a planté 44 des 50 points français, et le peuple tout entier lâche le célèbre attention au début du troisième quart. Comme dans un rêve les Français attaqueront la deuxième mi-temps par deux nouveaux tirs primés, c’est bon bon bon pour le moral, mais paraît-il que la Compagnie Créole n’a pas pignon sur rue à Vilnius ou Kaunas… et c’est donc le moment choisi par les hommes d’Adomaitis pour nous intimer le droit de changer une première fois de tee-shirt. Car le troisième quart est étouffant. Hormis ces deux premiers tirs primés de Fournier et M’Baye ? Neuf petits points seulement seront marqués par les Bleus, qui continuent à survivre grâce à une défense toujours aussi propre, sanctionnée toutefois par de très très (trop ?) nombreux coups de sifflet. Evan trois fautes, Rudy trois fautes, Nando trois fautes, Nico trois fautes, Macron trois fautes, et Vincent Collet qui commence à se ronger les milligrammes d’ongles qui lui reste. Allez, envoyez le dernier quart, il fait de plus en plus chaud comme disait à l’époque notre bon vieux Passi.

Le dernier quart ? Il verra les Lituaniens revenir, revenir, revenir, puis repasser devant, sa mère, après une série de shoots extrêmement couillus de Kalnietis et Maciulis notamment. Le duo de grandes courgettes nous fait toujours aussi mal dessous, les Français sont sifflés à chaque contact (pas honteux), mais n’obtiennent par contre aucune faute de l’autre côté du terrain (moins cool). A trois minutes de la fin du match s’engage un ping-pong scoral intense qui nous oblige à de nouveau changer de tee-shirt, et puis merde finissons le match en slip dans le canap’, après tout y’a pas de vis-à-vis. Les lancers font clang côté Bleu, les cauchemars du passé ressurgissent, mais en face le taf est fait et Nando à 3-points, puis Evan Fournier ensuite et Nando again sur un ÉNORME tir redonnent de l’air à la France, si tant est qu’on laisse de côté le trou de la Sécu, le taux de chômage ou Benalla qui réclame des octogones.

Le match sera finalement remporté 78-75, sous assistance respiratoire, dans ce que l’on peut probablement estimer être le meilleur match du Mondial jusque-là. Un très bon signe mathématiquement parlant tout d’abord puisque les Bleus passent à 4-0 et officialisent ainsi leur place dans le Top 8 mondial, mais psychologiquement aussi car les mecs ont répondu présent le jour où il le fallait. Prochaine étape ? Lundi après-midi face à l’Australie, et là non plus il ne faudra pas reculer dans les rucks. Allez, quatre sur quatre, on enchaîne, feel the magic in the air.

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