Giannis Antetokounmpo à la conquête de l’Olympe : après des débuts timides, le Freak est-il prêt à dominer le monde ?

Le 07 sept. 2019 à 11:04 par Nicolas Meichel

Source image : YouTube/FIBA

Pendant 15 jours, les yeux du monde entier seront fixés sur la Chine, où 32 équipes vont se battre pour accéder au sommet du basket international. 32 équipes, dont la Grèce, portée par un monstre de la balle orange nommé Giannis Antetokounmpo. MVP de la dernière saison NBA, le Greek Freak est la grande star de ce Mondial et il va tout donner pour mener son pays le plus haut possible. On a donc décidé de le suivre de près tout au long de la compétition, une compétition très ouverte durant laquelle Giannis pourrait bien décrocher le statut de dieu vivant dans son pays. Retour sur son premier tour et les échéances à venir.

On l’attendait, le monde entier l’attendait. Superstar de ce Mondial, Giannis Antetokounmpo attire forcément tous les regards. Mais le principal intéressé ne peut pas se laisser perturber par toute cette attention à son égard. Quand vous êtes à la conquête de l’Olympe, que vous essayez de porter votre nation au sommet de la planète basket, il faut rester focus comme jamais. Parce que personne, personne n’est en Chine pour lui faire le moindre cadeau. Quand vous êtes le MVP de la NBA, vous possédez un statut spécifique, vous êtes évidemment ciblé par tous vos adversaires. Et le Freak s’est vite rendu compte que son ascension allait être semée d’embûches, et ce dès le premier tour. Si certaines équipes se sont véritablement baladées lors de la phase initiale (coucou la Serbie), d’autres ont dû s’employer pour se qualifier. La Grèce d’Antetokounmpo fait clairement partie de la seconde catégorie, et il faut bien dire que Giannis a connu des débuts timides dans cette Coupe du Monde 2019. Contre le Monténégro lors du premier match, il n’a pas été beaucoup utilisé (16 minutes de jeu pour 10 points et huit rebonds) car les Grecs ont rapidement pris le dessus sur leur adversaire (+26 à la mi-temps) pour finalement s’imposer 85-60. Par contre, face au Brésil, le Freak a connu son premier vrai accrochage, et la Grèce est tombée. Fortement limité par la défense brésilienne (13 points à 3/7 au tir) et exclu pour cinq fautes en fin de match, Antetokounmpo s’est même fait trashtalker par le coach adverse Aleksandar Petrovic. Une soirée très compliquée pour lui, durant laquelle il a galéré contre un papy comme Alex Garcia. De moins en moins utilisé offensivement au fur et à mesure que le match avançait, Giannis a été quasiment invisible en deuxième période et les Grecs se sont inclinés d’un petit point.

Le basket FIBA et le basket NBA sont très différents. Jouer pour la Grèce et pour les Bucks également. Autres règles, autres systèmes de jeu, ce n’est pas vraiment le même délire et ça explique en partie le manque d’impact de Giannis Antetokounmpo sur le début du tournoi. Avec l’équipe nationale, le Freak n’est pas vraiment au centre du système offensif de l’équipe comme c’est le cas à Milwaukee par exemple. Il a moins le ballon dans les mains, il se retrouve au cœur d’un collectif plus traditionnel alors qu’aux Bucks, le collectif tourne autour de lui avec notamment une armée de shooteurs qui profitent de sa capacité de création. Et puis dans le basket FIBA, la raquette est plus souvent bouchée étant donné que la règle des trois secondes dans la raquette n’existe pas comme en NBA. Giannis a globalement moins d’espace pour évoluer et c’est donc plus difficile pour lui. Ceci étant dit, Antetokounmpo est toujours aussi effrayant en transition et quand une opportunité se présente, ça fait mal. Lors du dernier match de poule contre la Nouvelle-Zélande, un must-win pour la Grèce, le Freak semblait particulièrement revanchard et a tout de suite donné le ton pour son équipe. Deux dunks remplis de rage au cours des trois premières minutes, fallait pas l’énerver le bonhomme. Dans cette rencontre, on a vu un Giannis plus à l’aise, plus responsabilisé, en particulier lors de la première période, où il a souvent trouvé ses coéquipiers quand la défense adverse montait sur lui à plusieurs joueurs. Certes, la Nouvelle-Zélande n’est pas vraiment ce qu’on peut appeler un poids lourd du Mondial, mais la Grèce a dû batailler pour l’emporter 103-97 derrière les 24 points, 10 rebonds et 6 assists du Freak.

Une première phase pas facile donc pour Giannis et les siens, mais ils sont au deuxième tour et un gros challenge attend la bande du MVP ce samedi après-midi. Ce challenge, il se nomme Team USA. Pour espérer continuer son ascension vers le Mont Olympe, Antetokounmpo devra enfiler son costume de Freak. Avec son bilan de deux victoires pour une défaite, la Grèce part avec un petit retard sur le Brésil et les Stazunis, invaincus depuis le début de la Coupe du Monde, et est à égalité avec la République Tchèque, qu’elle rencontrera lundi. En cas de défaite face aux Ricains, avec une victoire potentielle des Brésiliens sur les Tchèques plus tôt dans la journée, la Grèce serait tout simplement éliminée de la compétition. Ce scénario catastrophe, Giannis veut à tout prix l’éviter et ça passe par une victoire contre la nation référence du basket mondial. Lorsqu’on veut devenir un dieu vivant et rejoindre les 12 divinités olympiennes, il faut réaliser des exploits, surtout quand on est dos au mur. Après un premier tour mitigé, le Greek Freak a-t-il les épaules pour véritablement lâcher les chevaux face aux hommes de Gregg Popovich ? Il connaît tout le monde en face, et les Américains le connaissent très bien aussi. Ça promet une sacrée opposition, le genre de match qu’on ne peut pas rater. Une victoire face à Team USA donnerait un énorme coup de boost aux Grecs en vue des quarts de finale, tandis qu’une défaite pourrait les condamner. Vous l’avez compris, l’enjeu est énorme, en particulier pour un mec comme Giannis qui porte un peu les espoirs de tout un pays. Se faire sortir au deuxième tour serait un véritable échec pour un monstre aussi ambitieux.

Giannis Antetokounmpo et la Grèce contre Team USA, c’est le genre de rencontre où tout peut se passer. S’il y a bien un moment pour véritablement enclencher le mode Freak, c’est maintenant. Pour rappel, la dernière fois que les Américains ont perdu en compétition officielle, c’était contre les Grecs en 2006. C’est désormais au tour de Giannis de réaliser l’exploit.