Tony Parker et sa dernière danse à Charlotte : une fin chelou, mais on s’en contentera

Le 10 juin 2019 à 21:24 par Nicolas Meichel

Tony Parker
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C’est donc en ce 10 juin 2019 que Tony Parker a définitivement décidé de raccrocher les sneakers après 18 saisons en NBA. 18 saisons au plus haut niveau, 17 du côté de San Antonio et… une à Charlotte. Une dernière campagne qui ne représente pas vraiment la fin rêvée mais il faudra s’en contenter. 

Pendant longtemps, très longtemps, Tony Parker et les Spurs étaient synonymes. On n’imaginait pas notre Frenchie jouer sous les couleurs d’une autre équipe en NBA et dans le même temps, on avait aussi du mal à imaginer la franchise de San Antonio sans son numéro 9. Certes, on savait que ça allait arriver tôt ou tard étant donné que Tony Parker n’est pas éternel, mais on ne voulait tout simplement pas y penser, comme si on avait peur du vide et de l’inconnu. Mais ce jour est arrivé, peut-être un peu plus tôt que prévu. C’était le 6 juillet 2018, date à laquelle TP a officiellement décidé de quitter le Texas pour rejoindre la Caroline du Nord et les Charlotte Hornets. Ce fut un choc énorme pour tous les fans de basket, en particulier chez nous en France, tellement habitués à voir Tony sous le maillot des Spurs. Mais pour le principal intéressé, c’était l’occasion de voir autre chose, de s’attaquer à un nouveau challenge, de sortir de sa zone de confort, tel le compétiteur qu’il a toujours été et qu’il sera toujours. On ne pouvait évidemment rien lui reprocher par rapport à cette décision, même si on aurait aimé voir le plus grand basketteur français de l’histoire faire toute sa carrière dans une seule et même franchise, celle où il a grandi, en tant que joueur évidemment mais aussi en tant qu’homme, pendant 17 ans.

En signant à Charlotte, il a rejoint un autre Frenchie en la personne de Nicolas Batum, un nouveau coach après tant d’années sous les ordres de Gregg Popovich, à savoir un ancien assistant des Spurs nommé James Borrego et puis évidemment, il a rejoint la franchise de son idole, Michael Jordan. Quand on connaît l’histoire de TP, on sait à quel point MJ a marqué son parcours. Comme pour beaucoup d’autres, Jordan a inspiré ce gamin qui avait des rêves de NBA plein la tête. Sans Michael, il n’y aurait pas eu de Tony, point barre. Jouer pour son héros, c’était une façon pour Parker de boucler la boucle. Il y avait donc une certaine part d’émotion dans cette prise de décision, mais ce n’est pas pour autant que l’ancien meneur des Spurs était venu aux Hornets pour faire de la figuration. A son arrivée, la franchise de Charlotte restait sur deux saisons à 36 victoires, sans qualification en Playoffs. Pour TP, c’était donc l’occasion d’apporter son expérience, son leadership, son professionnalisme pour permettre à sa nouvelle équipe de franchir un cap et retrouver la postseason pour la première fois depuis 2016. Un vrai challenge, avec des bons éléments à ses côtés comme Kemba Walker évidemment, mais aussi quelques jeunots à qui il fallait montrer la voie à suivre. Bref, un rôle parfaitement adapté à un vétéran possédant un ADN de champion.

Malheureusement, ça ne s’est pas vraiment passé comme espéré pour lui et sa nouvelle équipe. Déjà parce que sur le plan collectif, les Hornets ont une nouvelle fois raté la case Playoffs. Ils ont gagné trois matchs de plus par rapport aux deux saisons précédentes mais avec un troisième bilan négatif en trois ans, Charlotte a terminé à la neuvième place de l’Est. Et ça forcément, ce n’était pas vraiment dans les plans de Tony, qui restait sur 17 qualifications consécutives en postseason quand même. Pour lui, être en vacances à la mi-avril, ce n’était pas du tout dans ses habitudes, mais alors pas du tout. Individuellement, difficile de reprocher grand chose à Parker, qui a fait le taf en sortie de banc, même s’il n’a pratiquement plus joué lors des ultimes semaines de la saison. Il avait déjà goûté à la second unit durant sa dernière année à San Antonio, et c’est ce rôle-là qu’il a occupé en Caroline du Nord en 2018-2019. 56 matchs joués, tous en tant que remplaçant, pour des moyennes honorables de 9,5 points, 3,7 passes décisives à 46% au tir. Pour un mec de 37 piges dans sa 18è campagne NBA, c’est plus que correct. Il a même sorti quelques performances vintage, histoire de rappeler à tout le monde qu’il était loin d’être cramé. 24 pions et 11 caviars face au Heat fin octobre, vous vous rappelez ? On pense aussi à d’autres rencontres où il a franchi la barre des 20 unités, comme contre Detroit en novembre ou Brooklyn en février. C’était du pur Tony comme on l’aime. Et puis évidemment, l’autre grand moment de sa dernière danse, c’était son fameux retour à San Antonio mi-janvier, avec un paquet d’émotions.

La déception globale de cette saison a peut-être poussé un peu Parker vers la sortie. Il y a un mois, il avait annoncé qu’il voulait jouer pour une équipe ambitieuse capable de jouer au moins les Playoffs, voire plus, s’il venait à prolonger sa carrière pour une année supplémentaire. On ne peut pas dire que Charlotte soit l’endroit idéal pour cela, surtout avec l’incertitude entourant l’avenir du All-Star Kemba Walker. Au final, Tony Parker a donc décidé de dire stop et de ranger les sneakers. Pour les fans français, c’est évidemment une grosse page qui se tourne et on ne peut pas s’empêcher d’avoir la larme à l’œil, surtout quand on sait qu’il y a un Hornets – Bucks prévu à Paris en janvier 2020. Le retour de la NBA sur notre sol se fera donc sans le plus grand joueur de l’histoire du basket français. Forcément, c’est un peu dommage car s’il y a bien un mec qui symbolise cette réussite, c’est Tony. On a conscience de tout ce qu’il a fait pour la balle orange en France. Si la NBA a pris une telle place dans l’Hexagone, c’est en grande partie grâce à lui. Premier joueur français à remporter une bagouze, premier joueur français à participer au All-Star Game, premier et seul joueur français à avoir remporté le titre de MVP des Finales, TP n’a cessé de repousser les limites et ce n’est pas cette dernière saison à Charlotte qui changera quoi que ce soit.

L’ultime campagne de Tony Parker en NBA ne restera pas dans les mémoires. Une fin chelou, avec un maillot qui ne lui va pas vraiment. Mais au final, peu importe. Tony Parker est une légende du sport français, et il aurait pu terminer sa carrière à Châteauroux que ça n’aurait pas changé grand chose.