Tony Parker se tourne déjà vers la suite : des projets plein la tête, avec l’ASVEL tout en haut de la liste

Le 10 juin 2019 à 20:57 par Benoît Carlier

Tony Parker
Source image : Infinity Nine Media via YouTube/ASVEL TV

Officiellement retraité depuis à peine quelques heures, Tony Parker a déjà plein de projets en tête pour la suite. Au sommet de cette liste ? L’ASVEL, évidemment, club dont il est le président et le principal actionnaire et qui risque de bien occuper son quotidien à partir de… ce weekend.

De retour dans notre bon vieil Hexagone dès la fin de la saison régulière, sa dernière en carrière, avec les Charlotte Hornets, TiPi n’a pas tardé à prendre la direction de l’agglomération lyonnaise pour régler quelques dossiers urgents. Devenu actionnaire majoritaire depuis 2014, le meilleur français de l’histoire va pouvoir se dédier pleinement à son rôle de président maintenant qu’il ne doit plus s’exiler aux States pendant les deux tiers de l’année. La formule reste évidement à déterminer pour celui qui n’a pas souhaité se séparer de sa villa à San Antonio, même en partant des Spurs l’été dernier. Dès qu’il avait un moment, Tony se rendait encore dans sa fabuleuse baraque texane où sont restés sa compagne et ses enfants durant la saison. Alors le rapatriement à plein temps sur le sol français n’est pas totalement une évidence même si sa présence devrait forcément être beaucoup plus forte que par le passé dès la saison prochaine. On le sait, le numéro 9 est un véritable businessman qui sait mener plusieurs projets de front en même temps. La ligne aérienne Lyon – San Antonio risque d’exploser mais si vous habitez dans la région lyonnaise vous aurez désormais des chances de croiser le GOAT du basket français en pyjama en allant faire vos courses le samedi matin. On le sait, au milieu de toutes ses occupations, c’est bien LDLC ASVEL (contrat de naming depuis un an) qui va prendre le plus de place dans la vie du jeune retraité. Après avoir confié le bébé à Gaëtan Muller (président adjoint) et à Marie-Sophie Obama (présidente du Lyon ASVEL Féminin), il revient pour réaliser un second rêve : celui de diriger un club de basketball professionnel français pour le mener vers les sommets européens.

Il y a ceux qui profitent de leurs premières années pour se la couler douce sur un transat, ceux qui décident de faire le tour du monde sur leur voilier (ça c’est notre Boris national), ceux qui entament directement une reconversion dans le coaching ou encore ceux qui basculent dans un autre secteur d’activité. Tony, lui, aimerait continuer à construire sa légende dans le basketball tricolore en parvenant à emmener l’un de ses clubs les plus mythiques à un niveau jamais atteint dans notre championnat. Muni de ses contacts, celui qu’on doit désormais appeler Monsieur le Président va aussi se servir de son expérience du sport pro accumulée tout au long de sa carrière ainsi que de ses qualités de businessman, pour mener un projet ambitieux à son image. Depuis cinq ans, il a eu le temps de poser ses pions en observant l’échiquier avec un point de vue mi-critique, mi-impliqué afin de construire sa vision à suivre à moyen et long terme. En interne, il bénéficie déjà du soutien unanime de ses collaborateurs et employés. On remarque d’ailleurs une multitudes de têtes familières aux différentes positions de la structure. Que ce soit Nicolas Batum, co-actionnaire et GM, T.J. et Pierre Parker, membres du staff de l’ASVEL, ou le duo de présidents mentionné plus haut, Tony P s’est entouré de gens de confiance pour mener ce projet d’envergure et poser les bases avant son arrivée à temps plein.

Sportivement, tout roule pour LDLC ASVEL actuellement. Les filles viennent de remporter leur premier titre de LFB après un parcours honorable en Eurocup (défaite en quart de finale contre Girone). Les garçons ont vécu quelques désillusions avec une élimination prématurée à la Leaders Cup et en passant à un cheveu de Tony du Final Four en Eurocup mais les hommes de Zvezdan Mitrović se sont bien rattrapés en allant décrocher la neuvième Coupe de France de l’histoire du club puis en se qualifiant pour les Finales de Jeep Elite contre Monaco qui débuteront ce samedi. Tony Parker devrait probablement être présent pour ce dénouement qu’il espère noir et blanc… comme les Spurs. Et s’il a avant tout un rôle de gestion du haut de son statut de président, la légende de notre sport n’hésite jamais à descendre quelques marches pour venir donner un discours façon France – Espagne en 2013 pour remobiliser ses troupes à la mi-temps d’un match important. Déjà présent durant les Finales victorieuses en 2016, il a refait le coup cette année à l’AccorHotels Arena lorsque Villeurbanne était en fâcheuse posture à la mi-temps de la finale de Coupe de France face au Mans. Résultat ? Une équipe transfigurée au retour des vestiaires allant chercher le premier trophée de sa saison. S’il pourrait certainement faire basculer cette ultime série en montant sur les planches une dernière fois dans sa carrière de joueur, il va devoir se contenter d’encourager son équipe et de la préparer psychologiquement avant le combat. Autant qu’il s’habitue tout de suite car, malheureusement, il n’y a pas de retour en arrière possible.

Pour continuer à réussir dans tout ce qu’il entreprend avec l’insolence et la classe qui le caractérisent, Parker va ainsi devoir se tourner vers d’autres objectifs tout aussi excitants. Avec la récente wild card acquise pour jouer en Euroligue durant les deux prochaines saisons, le club n’est que dans la première étape du processus qui fera de lui l’un des plus gros clubs européens au même titre que le CSKA Moscou, le Real ou le Barça. En effet, c’est durant cette période de deux ans que LDLC ASVEL va devoir accélérer son développement pour prouver qu’il peut devenir un membre à part entière de la plus grosse compétition européenne et cela avant qu’elle ne devienne potentiellement une ligue complètement fermée à l’instar de la NBA. Pour l’aider dans cette voie, la construction d’une nouvelle enceinte polyvalente de 12 000 places est prévue à Villeurbanne. Une promesse a déjà été formulée mais Tony Parker s’est aussi rapproché de Jean-Michel Aulas, qui a également un projet de salle à Décines, afin de trouver la solution la plus profitable pour le club. Quand les Playoffs battaient leur plein en NBA, TP était au Vélodrome pour assister à OM-OL avec JMA et discuter business. Désormais, c’est sur ce genre de terrain que l’on verra celui qui nous a tant fait rêver avec un ballon entre les mains.

Il va falloir s’y habituer, Tony Parker laisse tomber les jerseys pour les costards cravate. A moins qu’il ne soit plutôt un président à la cool façon Mark Cuban avec les Mavericks. Toujours est-il que maintenant qu’il a raccroché les sneakers, TiPi est de retour en France et on n’a pas fini d’entendre parler de lui avec le projet qui est en train de se monter à Villeurbanne. Il faut voir le positif, au moins on a réussi à récupérer notre bijou pour nous.