Bilan de la saison 2019, version Bucks : cela faisait longtemps que l’on n’avait plus autant craint le Cerf

Le 29 mai 2019 à 15:42 par Arthur Baudin

Giannis Antetokounmpo
Source image : NBA League Pass

L’arrivée de Mike Budenholzer dans le Wisconsin se voulait marquer une rupture dans l’histoire de la franchise pour repositionner les Bucks en haut de la hiérarchie au sein de la Conférence Est et franchir un tour de Playoffs pour la première fois depuis 2001. Finalement, Milwaukee a fait encore mieux que ça.

Ce que Trashtalk avait annoncé

En  octobre dernier, nous nous demandions si l’association de Bud et Giannis Antetokounmpo allait fonctionner. Pour nous, deux scénarios étaient alors envisageables. D’un côté, un Greek Freak qui poursuivait sa progression en confirmant être le résultat d’une expérience qui a mal tourné dans un laboratoire en Grèce. Le géant vert remporte le trophée de MVP et assoit sa domination sur la Grande Ligue. Bien aidé par la science du jeu du Bulldozer et un Khris Middleton All-Star, il emmène ses potes jusqu’en Finale de Conférence après avoir sorti les Wizards (oh shit) et les Toronto Raptors. Néanmoins les Celtics restent trop fort et le MVP part rendre visite à son clan vers la Méditerranée. Le deuxième scénario était plus lambda. 51 victoires et une place correcte à l’Est mais aucune surprise, pas de Freak MVP, un Bud limité et une nouvelle élimination prématurée en postseason. C’est d’ailleurs plutôt ce deuxième cas de figure qui semblait privilégié avec un bilan annoncé de 51 wins pour 31 défaites par l’ensemble de la rédaction.

Ce qu’il s’est vraiment passé

Même dans nos rêves les plus fous, nous étions loin d’imaginer cela. Le 26 février 2019, une Woj Bomb est lâchée et la NBA se retrouve en PLS : les Bucks signent Isaiah Canaan. Plus sérieusement, la Grande Ligue a bien connu la PLS, mais pas à cause de l’arrivée de Lil’ Sip. À l’image de Giannis opposé à n’importe quel adversaire en contre-attaque, les Daims font chuter la Conférence Est et terminent la saison régulière le meilleur bilan de la Ligue. 60 victoires, une campagne d’une violence rare avec un Grec en mode MVP qui claque tomar sur tomar en s’élançant de la ligne des lancers. Avec un Mike Budenholzer au summum de son art et potentiel COY, les Bucks deviennent la meilleure défense de la Ligue avec des valeurs collectives rares à ce niveau. Khris Middleton est enfin apprécié à sa juste valeur et devient All-Star pour la première fois de sa carrière tandis que Malcolm Brogdon continue sa progression entre deux blessures. A peine arrivé, Brook Lopez met sa tête rectangulaire au service du collectif et apporte un peu de spacing à une équipe qui en manquait terriblement ces dernières années alors que Eric Bledsoe s’est remis de la mixtape de Terry Rozier avec la saison de quelqu’un qui est content d’être là où il est (15,9 points, 5,5 assists et 4,6 rebonds de moyenne ainsi qu’une place dans la NBA All-Defensive First Team). Premiers à l’Est, tout est en place pour que les Bucks passent enfin un tour de Playoffs. Bingo, les Pistons ne sont qu’une formalité et une page de 18 ans se tourne (4-0). En demi-finale de Conférence, ce sont les Celtics qui se dressent sur leur chemin. Sortis d’une saison moyenne compte tenu de leur effectif (49-33), des derniers vont recevoir une leçon de basket face à leurs anciennes victimes (4-1). Rico tient sa revanche face à Scary Terry et les Finales ne sont plus très loin pour Milwaukee ! Malheureusement pour les locataires du Fiserv Forum, c’était sans compter sur les Raptors et un Kawhi Leonard stratosphérique qui vont assommer la troupe de Bud après avoir lâché les deux premiers matchs de la série (4-2). La déception est grande tant la saison a été dominée par les Bucks mais cette campagne devrait marquer le début d’une période faste pour Milwaukee comme le premier scénario l’imaginait. Le Greek Freak sait qu’ils auront d’autres chances de titre, à commencer par l’an prochain si le front office fait le nécessaire pendant la Free Agency. La défaite face aux Raptors fait partie de l’apprentissage et le groupe des Bucks n’avait jamais connu une Finale de Conférence hormis George Hill. Le bilan final est très satisfaisant pour l’institution du Wisconsin. Les enfants ont appris et donnent déjà rendez-vous aux meilleurs dans un an.

L’image de la saison

BucksPlus qu’un groupe, c’est une famille. On espère que Jon Horst a bien entendu.

On ne l’attendait pas et il a cartonné : Malcolm Brogdon

On devrait commencer à s’en douter, chaque année le natif d’Atlanta nous impressionne par sa capacité à progresser. Quand il est arrivé dans la Ligue à 23 ans bien passés en étant choisi en 36ème position à la Draft, on n’attendait pas grand-chose de ce diplômé de Virginia. Un trophée de Rookie of the Year plus tard, on admettait notre erreur. Après une saison sophomore marquée par les blessures, Malcolm Brogdon revenait avec la dalle cette année. Directement intégré au cinq majeur par Bud, il en a aussi profité pour améliorer ses stats (15,6 points, 4,5 assists et 3,2 rebonds). Mais le sniper a fait mieux que ça puisqu’en terminant tireur de lancer le plus adroit de la saison, il a également rejoint le club très fermé des 50-40-90 cette année. On ne peut que regretter sa blessure à la mi-mars. Car même s’il est revenu en forme pendant les Playoffs, qui sait comment la série aurait pu tourner s’il avait pu tenir son rang de starter dès le début de l’affrontement avec les Raptors.

On l’attendait au taquet, il a abusé : George Hill

Oui, on sait que le vétéran n’était pas dans le Wisconsin pour débuter la saison et que son trade en provenance des Cavaliers était de fait inattendu. Mais à part son expérience pour encadrer les jeunes, Jojo n’a pas apporter grand-chose sur le plan statistique : 6,8 points, 2,6 rebonds et 2,1 assists en 47 matchs avec les Bucks, ça fait cher le caviar sachant qu’il touchait 19 millions de dollars cette saison. Du coup, le management ne devrait pas hésiter très longtemps sur son sort cet été. Avec seulement un million de dollar garanti sur sa dernière année de contrat, il peut déjà commencer à chercher une autre franchise.

La vidéo de la saison 

Il y a pire pour se réveiller tous les matins.

Ce qu’il va bientôt se passer

Pendant que Giannis Antetokounmpo va partir aux Bahamas siroter un jus de mangue avec son futur trophée de MVP sous le bras, Jon Horst va avoir du boulot pour conserver son groupe en l’état. En effet, Khris Middleton, Malcolm Brogdon, Nikola Mirotic et Brook Lopez sont tous les quatre agents-libres cet été. Quand on voit ce dont cette équipe est capable, ce serait dommage de les séparer. C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré The Alphabet qui compte bien retrouver toutes les mêmes têtes au camp d’entraînement en début de saison prochaine. Peut-être qu’il faudra sortir la mallette à billets et payer la luxury tax, mais c’est seulement à ce prix que les Bucks satisferont leur franchise player et se donneront le plus de chances de construire un projet solide et sur la durée avec le Grec. Normalement, après ce qu’on a vu tout au long de la saison, ça ne devrait pas être trop dur de convaincre les propriétaires de filer un peu de thunes pour voir jusqu’où ce groupe peut aller.

Les fans de Milwaukee peuvent sourire. L’avenir de leur franchise s’annonce radieux avec un franchise player qui n’arrête pas de répéter son attachement à la ville et qui souhaite gagner avec les Bucks. On se souviendra longtemps de la première saison au Fiserv Forum.