La dernière fois que Portland était en Finale de Conférence : les futurs Jail Blazers ne faisaient déjà pas rire en 2000

Le 13 mai 2019 à 20:27 par Matthieu Angosto

Rasheed Wallace
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Avant les Damian Lillard ou C.J. McCollum, mais après les Clyde Drexler ou Terry Porter, les Trail Blazers ont connu une autre belle période. En 1999 puis 2000, Portland a atteint deux fois de suite les Finales de Conférence. Et il y avait du beau monde dans l’Oregon.

Quand on pense Portland, les plus anciens pensent tout de suite à Clyde Drexler, le membre de la Dream Team, qui a mené son équipe aux Finales NBA en 1990 et 1992. D’autres se remémorent avec nostalgie l’époque de Brandon Roy, équipe souvent maudite par les blessures et par conséquent incapable d’atteindre son plein potentiel. Les fans les plus récents, eux, imaginent immédiatement Damian Lillard, ses énormes couillasses et ses game-winners pour clore des séries de Playoffs. Mais les vrais fans des Blazers, eux se rappellent également de 1999 et 2000. À l’époque, il n’y a plus de Drexler depuis un bout de temps, et Brandon Roy n’est pas encore arrivé. Et pourtant, cette équipe de Portland, drivée par Mike Dunleavy, a été l’une des meilleures de l’histoire de la franchise. Back-to-back Finales de Conférence, rien que ça, et sans le moindre joueur à plus de 17 points de moyenne. Cette équipe s’appuyait sur son collectif, en attaque comme en défense. En 1999-00, on parle d’une franchise Top 5 en termes d’offensive rating et de defensive rating.

À l’époque, le leader au scoring s’appelle Rasheed Wallace. Un nom vaguement familier pour tous les amateurs de fautes techniques, mais un pur joueur, qui tournait à 16,4 points et 7 rebonds de moyenne. Derrière lui, le reste du cinq majeur faisait également le café. Au poste 2, Steve Smith apportait 14,9 points, 3,8 rebonds et 2,5 passes décisives par soirs. Scottie Pippen et son exceptionnelle expérience du très, très haut niveau, faisait office de couteau-suisse de l’équipe. Du haut de ses 34 ans, l’ancien Bull affichait encore 12,5 points, 6,3 rebonds et 5 passes décisives de moyenne. À la mène, Damon Stoudamire n’était peut-être plus le type à 20 points de moyenne qu’il était à Toronto, mais ses 12,5 points et 5,2 passes décisives, ainsi que son 37,7% du parking, faisait du bien. Enfin, pour compléter ce cinq de la mort, le vieux monsieur Arvydas Sabonis, le père de. 11,8 points et 7,8 rebonds au compteur pour le Lituanien. Et derrière, du Bonzi Wells, du Detlef Schrempf, du Brian Grant, du Greg Anthony et même un jeune Jermaine O’Neal. Globalement, on avait affaire à un mix parfait entre vieux briscards expérimentés (Sabonis, Pippen, Schrempf), joueurs dans leur prime (Smith, Stoudamire, Grant) et jeunes aux dents longues (Wells, Wallace, O’Neal). Et l’alchimie se traduisait dans le bilan : 59-23, deuxième meilleur record de la Ligue derrière les Lakers et leur 67-15.

Et une fois arrivée en Playoffs, ces Blazers-là n’étaient pas du genre à se faire caca dessus. Sweepés en Finales de Conférence par les Spurs en 1999, les hommes de Mike Dunleavy s’étaient pointés en postseason le couteau entre les dents. Au menu du premier tour, les Timberwolves de Kevin Garnett et Terrell Brandon. À l’époque, on joue encore au meilleur des cinq manches pour se chauffer. Résultat : 3-1 pour Portland, avec un Scottie Pippen prêt à step-up sur la plus grande scène. L’ailier boucle les quatre matchs à 18,8 points, 7 rebonds et 4,3 passes décisives de moyenne, avec un 42% du parking. Dans son sillage, le cinq majeur des Blazers conserve son efficacité redoutable pour contrer KG, limité à 38% sur la série. Viens ensuite le Jazz des vieillissants Karl Malone et John Stockton (36 et 37 ans). Une équipe de vieux briscards, où quatre des cinq joueurs les plus sollicités ont plus de 35 balais. Là encore, pas de soucis pour Portland, qui passe en cinq manches (4-1) avec, cette fois, un Steve Smith meilleur marqueur (16,2 points). Mais ce qui nous intéresse tout particulièrement, c’est la Finale de Conférence face aux Lakers.

L’affiche a des airs de Finales NBA. Les deux meilleurs bilans de la saison face à face. Prime Shaquille O’Neal et Young Kobe Bryant contre les Blazers et leur profondeur inégalée. Les fans en auront pour leur argent. Une série qui se termine en sept matchs, au bout du suspense, et avec une action entrée dans la légende : le alley-oop entre Kobe et Shaq, dans la dernière minute du Game 7. Avant ça, Portland était revenu des tréfonds de l’enfer, menés 3-1 avec un Game 5 au Staples Center, les coéquipiers du Sheed, monstrueux sur la série avec ses 23,3 points et 7,3 rebonds, à 49,6% au tir et 63,6% du parking, ont su trouver les ressources pour égaliser à 3-3 et forcer une manche décisive. Une guerre des tranchées, qui se terminera à 89-84 pour les Lakers, forts des 25 points, 11 rebonds et 7 passes décisives de Kobe Bryant. Les Purple and Gold iront ensuite remporter le premier titre de leur three-peat, pendant que les Trail Blazers deviendront les Jail Blazers. En apparence plus forts que jamais, les coéquipiers de Rasheed Wallace se feront sweeper (3-0) dès le premier tour des Playoffs 2001… par les Lakers. S’ensuivront deux nouvelles défaites au premier tour, d’abord contre ces mêmes Lakers (3-0, encore), puis face aux Mavericks (4-3).

Avant de marquer l’histoire à leur manière, avec l’ère sombre des Jail Blazers, Portland a tutoyé les sommets pendant deux saisons, avec deux Finales de Conférence perdues face aux futurs champions. Une équipe menée par Rasheed Wallace, entouré de vieux briscards comme Scottie Pippen ou Arvydas Sabonis, qui aura évidemment laissé de grands souvenirs aux fans de la franchise.