Au cœur du cirque Lakers – Chapitre #7 : où s’arrêtera la chute ?
Le 27 janv. 2019 à 14:37 par Nicolas Meichel
The Lakers are back ! Après plusieurs années de vaches maigres, la mythique franchise de Los Angeles est de retour sur le devant de la scène. L’arrivée de LeBron James durant l’intersaison a immédiatement recentré l’attention sur la Cité des Anges, qui détient désormais la plus grande star du basket mondial. Mais outre le King, les Lakers possèdent également un sacré mélange de jeunots aux dents longues et d’anciens un peu tarés. Sans aucun doute, l’équipe californienne mérite d’être suivie de près cette année, sur comme en dehors du terrain. C’est pourquoi TrashTalk vous propose cette rubrique bimensuelle spécialement dédiée au cirque de Los Angeles. C’est l’heure du septième chapitre !
# SUR LE TERRAIN
Résultats :
- 13 janvier vs Cleveland : défaite 101-95
- 15 janvier vs Chicago : victoire 107-100
- 17 janvier @ Oklahoma City : victoire 138-128
- 19 janvier @ Houston : défaite 138-134
- 21 janvier vs Golden State : défaite 130-111
- 24 janvier vs Minnesota : défaite 120-105
Là, ça commence vraiment à être tendu. Alors que le mois de janvier est sur le point de se terminer, les Lakers se retrouvent à la place du con, c’est-à-dire neuvièmes de la Conférence Ouest. Le bilan ? Tout juste positif avec 25 victoires pour 24 défaites au compteur, soit deux matchs de retard sur les Clippers, qui occupent actuellement le dernier spot qualificatif pour les Playoffs. Pour en arriver-là, les hommes de Luke Walton se sont débrouillés comme des grands pour perdre quatre de leurs six matchs joués au cours des deux dernières semaines. Si s’incliner à Houston face à un barbu sur une autre planète, ou contre la dream team de Golden State à la maison, n’a rien de scandaleux, on ne peut pas en dire autant des défaites face à Minnesota et surtout Cleveland. Oui, les Lakers ont réussi l’exploit de lâcher une rencontre face aux pauvres Cavaliers, derniers de l’Est, le tout devant leur propre public. Dans le genre défaite bien crade, celle-là est particulièrement moche, surtout lorsqu’on sait que les Cavs restaient sur douze défaites consécutives avant le match et qu’ils n’ont toujours pas gagné depuis. Autrement dit, tout le monde tape Cleveland, sauf les Lakers. Le revers contre les Wolves au Staples Center il y a quelques jours fait tâche également, puisqu’on parle quand même d’une équipe concurrente dans la course aux Playoffs. Perdre comme ça à domicile, en se faisant dominer physiquement et dans l’envie, ça fait désordre vu l’urgence de la situation.
Alors oui évidemment, LeBron James n’est pas là. Il est toujours à l’infirmerie, lui qui a désormais manqué les quinze derniers matchs de son équipe, un record pour lui. Quand vous perdez un monstre tel que LBJ, qui fait tellement de choses et qui est capable de porter les siens tous les soirs, c’est tout à fait logique de voir les résultats en prendre un coup, d’autant plus que Rajon Rondo était également sur la touche à partir de Noël. Faut être honnête, quasiment personne ne s’attendait à voir Los Angeles rester dans le Top 4 de l’Ouest avec le King en civil. La concurrence est trop forte et la marge d’erreur trop faible de ce côté-là des Etats-Unis. Mais perdre face à des équipes moisies comme Cleveland ou New York en tout début d’année, c’est juste inexcusable, avec ou sans James. Inexcusable parce que les Lakers sont capables de faire beaucoup mieux que ça. On peut dire ce qu’on veut, on peut parler de cette LeBron-dépendance qui s’installe dans toutes les équipes où évolue le King, mais il y a trop de talent dans cette équipe pour qu’on puisse se contenter d’un bilan de cinq victoires pour dix défaites en l’absence du numéro 23. Quand vous êtes capables d’aller gagner à Oklahoma City et que vous passez à un shoot de l’emporter sur le parquet de Houston, c’est que vous avez un certain potentiel. La magnifique victoire décrochée face au Thunder il y a dix jours est peut-être la plus belle de toute la saison avec celle de Golden State le soir de Noël. Grâce notamment à un grand Kyle Kuzma, un Ivica Zubac très dominant dans la raquette et un Lonzo Ball décisif, les Lakers ont montré leur meilleur visage à OKC, celui d’une équipe conquérante portée par des jeunots qui en veulent et surtout un superbe effort collectif. Deux jours plus tard, contre les Rockets, ils ont montré ce même visage avec encore des belles performances de Kuz, Zu (désormais titulaire) et Brandon Ingram en fin de match, mais ils ont fini par s’incliner les armes à la main en prolongation. Une défaite cruelle mais surtout encourageante pour la suite, même si elle a été marquée par un gros coup dur.
Lonzo had to be carried off the court after injuring his left ankle. pic.twitter.com/t4ULQo0Sle
— SportsCenter (@SportsCenter) January 20, 2019
Au début du troisième quart-temps de ce match à Houston, Lonzo Ball s’est méchamment tordu la cheville. Obligé de laisser ses coéquipiers, le fils de LaVar a été diagnostiqué avec une grosse entorse et sera absent au moins jusqu’à la fin du mois de février. On peut se moquer de son shoot, on peut mettre en avant le nombre de briques qu’il balance aux lancers francs, mais Zo reste un playmaker de grande qualité qui sait mettre ses coéquipiers dans de bonnes conditions tout en apportant sa défense et son hustle. On a vu à quel point son absence pouvait faire mal face aux Rockets puisque c’est à partir du moment où il s’est blessé que les Lakers ont commencé à dérailler en attaque, ce qui a permis aux Fusées de grignoter progressivement leur retard. Ball représente donc une perte non négligeable, qui sera heureusement compensé en partie par le retour de Rajon Rondo. Le vétéran vient en effet de revenir sur les parquets lors du dernier match face aux Timberwolves, et il a montré qu’il était déjà en jambes avec une belle petite perf’ individuelle. En attendant que BronBron rechausse les baskets, Rondo fera beaucoup de bien niveau leadership et playmaking, lui qui va reprendre les rênes de l’attaque et ainsi soulager le meneur intérim Brandon Ingram. Les Lakers auront en tout cas bien besoin de sa contribution étant donné qu’un autre joueur important de l’effectif connaît des pépins physiques actuellement. A l’image de Lonzo, Kyle Kuzma n’est pas ressorti indemne du déplacement à Houston puisqu’il galère avec des douleurs à la hanche depuis ce match-là. Et ça se voit dans ses performances. Kuz est vraiment dans le dur en ce moment alors qu’il était en plein boom il y a encore une semaine. Déjà en difficulté contre Golden State, il n’a été que l’ombre de lui-même contre les Loups et tourne à seulement 13,0 points de moyenne sur les deux derniers matchs, à 37,9 % de réussite avec un horrible 0/9 du parking. Pas vraiment le Kuzma qu’on kiffe.
“J’essaye de traiter cette blessure du mieux possible et sans arrêt, mais ça s’empire. […] Cela affecte mes mouvements, quand j’essaye de contourner des joueurs ou au poste bas. La hanche est une partie importante pour un joueur de basket.”
– Kyle Kuzma, après la défaite face aux Wolves (via le Twitter des Lakers).
# DANS LES COULISSES
Vous l’avez compris, ça ne tourne pas très rond actuellement à Los Angeles et forcément, la pression commence à monter autour du coach Luke Walton. Quand les résultats ne sont pas là, c’est l’entraîneur qui a tendance à payer les pots cassés, que ce soit légitime ou non. Les blessures de LeBron James et de certains autres joueurs peuvent certes servir d’excuse pour Walton et expliquent évidemment pas mal de choses, mais elles mettent aussi en avant les difficultés du coach californien à trouver la bonne formule (notamment sur le plan offensif) et à imposer sa patte. Après la défaite honteuse face à Cleveland, Luke a décidé de modifier son cinq de départ en mettant Josh Hart et JaVale McGee sur le banc, et en intégrant Kentavious Caldwell-Pope ainsi que Tyson Chandler dans le cinq. Ce double changement symbolise bien le manque de stabilité et d’équilibre qui existe aujourd’hui à L.A., même s’il faut avouer qu’il a plutôt porté ses fruits contre Chicago, Oklahoma City et Houston. La blessure de Lonzo a ensuite obligé Walton à remettre Hart titulaire, avant que ce dernier ne repasse sur le banc avec le retour de Rajon Rondo. Bref, c’est un peu la galère pour l’entraîneur des Lakers, qui fait comme il peut avec ce qu’on lui a donné, mais sans vraiment convaincre. Parmi ceux qui doutent fortement des capacités de Walton à maximiser le potentiel de l’équipe, il y a ces mecs qui tournent autour de LeBron James. Et ça, ce n’est pas bon du tout pour notre ami Luke, même s’il a toujours le soutien de ses joueurs et du management des Lakers, en particulier de la présidente et co-propriétaire Jeanie Buss.
La mauvaise passe actuelle des Lakers est également propice au développement de certaines rumeurs à l’approche de la trade deadline, fixée au 7 février prochain. Et l’une des rumeurs qui est récemment revenue sur la table concerne une potentielle arrivée de Carmelo Anthony. Oui, encore lui. Envoyé de Houston à Chicago il y a quelques jours, le pote à LeBron intrigue visiblement toujours les Lakers mais ces derniers doivent libérer une place dans leur effectif pour pouvoir ajouter Melo, ce qui représente un vrai obstacle. Outre Anthony, un autre nom est ressorti ces derniers temps. Suite à la blessure de Lonzo Ball, Los Angeles aurait effectivement discuté avec les Mavericks concernant un transfert du meneur sophomore Dennis Smith Jr., qui était en instance de départ mais qui devrait finalement rester à Dallas si l’on en croit les dernières infos. A part ça, rien de bien concret à se mettre sous la dent mais cela s’explique notamment par la situation dans laquelle se trouvent les Lakers aujourd’hui.
Ce n’est un secret pour personne, la franchise californienne a comme objectif d’attirer un gros poisson l’été prochain lors de la free agency, ce qui signifie qu’elle veut garder sa marge salariale pour pouvoir offrir un contrat max dans quelques mois. Du coup, elle recherche avant tout des joueurs qui sont en dernière année de contrat cette saison afin de pouvoir garder cette flexibilité, tout en essayant de se renforcer afin de pouvoir atteindre les Playoffs. Des mecs comme Terrence Ross ou Wayne Ellington par exemple respectent ces critères, et ils pourraient faire beaucoup de bien à une équipe de Los Angeles qui manque cruellement de shooteurs extérieurs. Mais les possibilités sont limitées. Les Lakers auraient aussi besoin d’un intérieur capable de scorer, eux qui ont souvent montré des grosses lacunes quand il s’agissait d’attaquer sur demi-terrain. Un mec comme Nikola Vucevic, agent libre en 2019, ferait évidemment le plus grand bien mais on parle d’un pivot calibre All-Star qui sera très difficile à obtenir. Pour récupérer un joueur comme lui, il faudrait que Los Angeles casse son noyau de jeunes joueurs prometteurs sans forcément avoir la garantie qu’il prolonge ensuite. Peu probable quand on sait que Brandon Ingram, Lonzo Ball et Kyle Kuzma représentent surtout un package potentiel dans le cadre d’un futur transfert impliquant une superstar comme Anthony Davis par exemple. Si ces joueurs sont parfois dans les rumeurs, en particulier Ingram, aucun d’entre eux ne devrait donc bouger dans les jours qui viennent. Par contre, Josh Hart, Ivica Zubac et Moe Wagner seraient disponibles d’après certains dirigeants de la ligue. On va donc garder un œil sur ce qui se passe du côté de la Cité des Anges, mais il ne devrait pas y avoir de tremblement de terre prochainement.
# DATES DE TOURNÉE
Deux prochaines semaines :
- 27 janvier vs Phoenix
- 29 janvier vs Philadelphia
- 31 janvier @ Los Angeles
- 2 février @ Golden State
- 5 février @ Indiana
- 7 février @ Boston
Quand on parle de Showtime à Los Angeles, on pense tout de suite aux Lakers de Magic Johnson dans les années 1980. Mais ce terme pourrait aussi être utilisé pour qualifier le calendrier de l’équipe californienne dans les semaines à venir. Si le match de ce dimanche face aux Suns ressemble à un échauffement, le reste ressemble à un parcours du combattant avec d’abord la réception de Philadelphia, puis un road-trip hardcore de six matchs avec pour commencer les Clippers, puis les Warriors, les Pacers et les Celtics. Les Lakers joueront ensuite une nouvelle fois les Sixers et les Hawks avant la trêve du All-Star Weekend. On ne sait pas exactement quand LeBron James va revenir, mais il va vraiment falloir qu’il quitte l’infirmerie parce que ça pourrait faire très très mal. Les Lakers sont probablement à un tournant de leur saison, et ils ont plus que jamais besoin du King pour survivre.
TrashTalk vous donne désormais rendez-vous le 10 février prochain, pour vous donner des nouvelles du cirque Lakers. En attendant, prenez soin de vous.