Preview des Raptors 2018-19 : quand le roi est parti, les Dinos dansent

Le 10 oct. 2018 à 17:47 par Benoît Carlier

fred vanvleet raptors
Source image : NBA League Pass

Comme quoi, on peut terminer premier de sa Conférence en saison régulière, battre son record de victoires all-time et passer un tour de Playoffs grâce au COY et tout de même garder un goût amer de cette campagne. C’est l’histoire des Raptors qui ont encore reçu de plein fouet la vague LeBron James sans jamais savoir comment réagir. Les quelques survivants de cette catastrophe naturelle n’oublieront jamais mais vont tout de même tenter de passer à autre chose avec cette nouvelle saison qui commence.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Kawhi Leonard, Danny Green, Greg Monroe, Kay Felder, Chris Boucher, Jordan Loyd (two-way contract).
  • Ils prolongent : Fred VanVleet, Lorenzo Brown.
  • Ils sont partis : Dwane Casey, DeMar DeRozan, Jakob Poeltl, Lucas Nogueira, Malcolm Miller, Alfonzo McKinnie et surtout LeBron James qui a décidé de rejoindre la Conférence Ouest pour le plus grand bonheur des Dinos.

Être GM n’est pas tous les jours un métier facile, même pour quelqu’un comme Masai Ujiri, déjà récompensé pour sa carrière de dirigeant. Parfois, il faut savoir prendre des décisions difficiles, en se séparant des éléments majeurs de son effectif pour reconstruire quelque chose de plus solide. Ainsi, ce sont ni plus ni moins que le meilleur entraîneur de la Ligue (en tout cas d’après le palmarès officiel) et le franchise player des Raptors, fidèle à Toronto depuis près de dix ans, qui ont été priés de faire leurs valises cet été. L’heure est au changement… et au risque avec l’arrivée de Kawhi Leonard et tout le mystère qui l’entoure – encore plus depuis qu’on l’a vu rire aux éclats en conférence de presse. Pour le faire se sentir chez lui, la franchise de Drake a aussi récupéré Danny Green qui sera chargé de parler avec l’accent texan tout au long de la saison. Enfin, T-dot a décidé de tourner définitivement sa page brésilienne en laissant partir Lucas Nogueira, quelques mois après avoir lâché Bruno Caboclo. Les soirées samba seront tout de suite beaucoup moins fun mais pas sûr que l’on s’aperçoive d’un quelconque changement sur le parquet.

Effectif pour la saison 2018-19

  • Meneurs : Kyle Lowry, Fred VanVleet, Delon Wright, Lorenzo Brown.
  • Arrières : Danny Green, C.J. Miles, Malachi Richardson.
  • Ailiers : Kawhi Leonard, OG Anunoby, Norman Powell.
  • Ailiers-forts : Serge Ibaka, Pascal Siakam.
  • Pivots : Jonas Valanciunas, Greg Monroe, Chris Boucher.

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Ancien adjoint de Dwane Casey promu coach en chef depuis le licenciement de ce dernier, Nick Nurse compte bien imposer sa patte à l’effectif des Raptors. L’élève de Pop aime JV et devrait le conserver dans son cinq de départ pour débuter avec un groupe plutôt grand, Serge Ibaka s’occupant de cacher les largesses défensives de son coéquipier lituanien. A la mène, Kyle Lowry pourra toujours compter sur une doublette surprenante en 2018 formée par FVV et Delon Wright en renfort. Sur les postes 2 et 3, on devrait retrouver les deux nouveaux arrivants en provenance de San Antonio. A moins que C.J. Miles ne soit préféré à Daniel Vert pour débuter les matchs. Il y aura donc du changement au moment d’appeler les starters à la Scotia Bank Arena à partir du 17 octobre mais une chose ne change pas : les Raptors vont continuer à être l’une des références de la Ligue défensivement.

Question de la saison : Kawhi Leonard va-t-il rester à Toronto ?

C’est la question à un million d’euros, celle qui est déjà dans toutes les têtes alors que la saison n’a même pas commencé. Avec une petite année restante sur son contrat initialement signé avec les Spurs, Kawow laisse planer le doute quant à ses véritables intentions. Souhaite-t-il rejoindre le King à L.A. ou plutôt tenter de construire sa propre légende chez les voisins des Clippers, vise-t-il le jackpot ultime, quelle que soit la destination ou bien est-il séduit par le nouveau projet des Raptors ? En tout cas, à Toronto on a déjà misé sur lui pour quelques années car on ne se sépare pas de son franchise player historique comme ça. Mais Masai Ujiri a beau utiliser la méthode Couet en interview, il ne sait pas plus que nous ce que fera le MVP des Finales 2014 dans quelques mois. Dans ce cas-là, la meilleure solution est de réaliser une grosse saison pour le convaincre qu’il peut gagner un titre en restant au Canada… et de lui filer des grosses couvertures brodées avec le logo des Dinos pour ne pas qu’il prenne froid l’hiver.

Candidat sérieux au transfert : Jonas Valanciunas

Jonas Valanciunas

On l’a dit, le coach aime son pivot. Mais les fans des Raptors l’ont compris aussi, le vrai patron de cette équipe n’est autre que Masai Ujiri et il n’hésite pas à se séparer des éléments qui ne lui semblent pas essentiels. Le Nigérian sait aussi prendre des risques et JV pourrait en faire les frais avec un style de jeu lent et old-school peu adapté à la NBA d’aujourd’hui malgré sa nouvelle capacité à prendre quelques tirs extérieurs. Le GM de Toronto pourrait favoriser le jeu small-ball et détient déjà toutes les pièces pour cela. Ce serait donc plus dans une optique de faire des économies qu’il pourrait essayer de se séparer d’un contrat qui pèse encore 33 millions de dollars sur les deux prochaines saisons.

Candidat sérieux pour la surprise : Norman Powell

Norman Powell

Une fois n’est pas coutume, nous allons laisser le cœur parler en donnant de nouveau une chance au produit de UCLA. Prolongé l’an dernier pour quatre saisons supplémentaires, l’ailier bien tanké a souffert de la concurrence d’OG Anunoby et n’a pas répondu aux attentes placées en lui. Psychologiquement, la situation n’était pas facile mais il a le caractère pour rebondir afin de devenir l’un des hommes forts de l’une des meilleures second units de toute la NBA cette saison. Plus que des dunks impressionnants pour récupérer le momentum, il devra faire preuve de plus de constance au scoring tout en maintenant un niveau de pression élevé en défense comme il sait si bien le faire. Qui dit nouveau coach dit aussi nouvelle chance de briller avec pourquoi pas un rôle de back-up officiel de Kawhi Leonard à aller chercher… et même une place de titulaire si l’ancien Spur n’en a pas fini avec les blessures. Woops…

Meilleur et pire scénario possible

  • La greffe Kawhi Leonard prend immédiatement et prouve qu’il est toujours l’un des cinq meilleurs joueurs du monde. Toronto est plus que jamais le favori pour sa propre succession tandis que Nick Nurse fait de son groupe un véritable cadenas défensif. Lorsque le cinq majeur est en panne d’inspiration, la second unit prend le relais et c’est finalement le collectif qui triomphe au Canada. La saison régulière gérée avec une première place acquise devant les Celtics, Toronto aborde les Playoffs avec un poids en moins en l’absence de BronBron. Le premier tour contre les Pistons est géré sans trop de problème, tout comme le second tour face aux Bucks de Giannis Antetokounmpo, une nouvelle fois trop court dans le nord. La finale de Conférence contre Boston est extrêmement disputée entre deux groupes très complémentaires mais la défense de The Klaw termine par faire la différence. Les Raptors sont en Finales NBA pour la première fois de leur histoire et on en oublierait presque la défaite logique en cinq matchs contre des Warriors intouchables. GG Masai !
  • Avant que la saison ne commence, Leonard envoie une lettre d’amour à LeBron. Les fans canadiens ne le supportent pas alors que Kyle Lowry sombre dans l’obésité pour compenser l’absence de son confident et ancien voisin de vestiaire. Réalisant que son pari est déjà perdu, Masai Ujiri organise un trade avec les Clippers à la deadline qui envoie Kawhi en Californie contre Danilo Gallinari. Les Raptors terminent la saison en roue libre avec une défaite en six matchs face à un Giannis Antetokounmpo devenu roi de la Conférence Est.

Pronostic de la rédaction : 55 victoires – 27 défaites

Un avis globalement homogène de la part des membres de TrashTalk qui voient les Raptors poursuivre avec une quatrième saison consécutive au-dessus du plateau symbolique des 50 W. Un bilan qui devrait leur permettre d’accrocher le podium à l’Est sans trop de problème mais qui semble néanmoins un peu juste pour regarder les Celtics droit dans les yeux sur 82 matchs de saison régulière. Qu’importe, Cleveland ne jouera peut-être même pas les Playoffs et la bête noire des Canadiens a de toute façon rallié la côte Pacifique.

Une chose est sûre, les Raptors ne se feront pas sweeper par les Cavaliers cette saison. Une certitude qui fait du bien à entendre même si la concurrence sera rude à l’Est. Il ne reste plus qu’à prolonger Kawhi Leonard en fait.