Darius Bazley ne rejoindra finalement pas la G League : coup dur pour la Ligue de développement de la NBA

Le 28 août 2018 à 11:05 par Aymeric Saint-Leger

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Darius Bazley ne fait décidément pas les choses comme tout le monde. En mars dernier, il annonçait, dans sa dernière année de lycée dans l’Ohio, qu’il n’irait pas à la fac comme les autres. Non, il voyait des avantages à se rendre en G League afin de se confronter au monde professionnel dès que possible. Un nouveau chemin pour accéder à la NBA, prôné par Adam Silver. Sauf qu’à 18 ans, l’ailier vient de changer d’avis. La ligue de développement ne lui sera pas utile, il va désormais se préparer seul à la Draft 2019.

Depuis 2005, il est impossible pour un lycéen de rentrer directement en NBA et de zapper la case college basketball. Le one-and-done, en débat récemment, pourrait prendre fin, c’est en tout cas la volonté d’Adam Silver. Malgré tout, cette pratique est encore en place, et oblige les jeunes joueurs à faire un an de fac avant de venir tenter leur chance à la Draft de la Grande Ligue. Sauf qu’il peut arriver que certains n’aient pas envie d’aller faire une année universitaire, tout en essayant de se préparer pour essayer d’entrer en NBA. Certains sont partis à l’étranger pour se préparer, comme Brandon Jennings, Terrance Ferguson, Dante Exum ou Emmanuel Mudiay. D’autres ont simplement dit non à la NCAA pour se préparer de leur côté pour la grande échéance de l’été. C’est le cas de Mitchell Robinson, le deuxième tour de Draft des Knicks cette année. Darius Bazley, lui, était un précurseur. En choisissant de refuser d’aller rejoindre la fac de Syracuse, chère à Carmelo Anthony, alors qu’il avait donné son accord préalable, il avait choisi de s’orienter vers la G League dès la saison prochaine. La ligue de développement ne développant pas grand-chose récemment, il aurait pu lancer une mode, et faire plaisir au commissionnaire de la NBA. Surtout, il aurait pu donner un essor à cette voie vers le monde professionnel. D’avoir une tête d’affiche comme cela, qui vient s’aguerrir auprès de joueurs expérimentés, et gagner un salaire, c’est tout sauf anodin. Attaquer sa carrière professionnelle tôt, c’est possible aux USA, puisqu’il n’y a pas de one-and-done qui tienne en Gatorade League. Mais alors que l’échéance approchait, et que Baz était pressenti pour être choisi en numéro 1 de la Draft de la petite sœur de la Grande Ligue en octobre, il vient finalement de se désister pour se préparer à entrer directement en NBA. Il est revenu en détail sur les motifs de cette décision auprès de Shams Charania pour The Athletic.

“En parlant de ça avec mon groupe, on s’est senti confiants sur le fait qu’il n’y aurait pas besoin de la G League, et que je peux maintenant utiliser ce temps pour travailler sur mon jeu. C’est majoritairement grâce à mes discussions avec Rich Paul, il connaît tant de choses, et dès qu’il parle mes oreilles se dressent. Lorsque Miles Bridges était à Cleveland pour les workouts d’avant Draft, dès qu’il avait la chance de travailler devant des équipes NBA, je m’entraînais dans le gymnase aussi. Cela a joué un rôle là-dedans, le fait que je joue bien lors de ces workouts, qui nous a permis de dire qu’il n’y a rien à tirer de la G League. Si tu joues bien, c’est attendu. Si tu ne joues pas bien, tu n’es pas prêt pour la NBA. C’est ce qu’ils disent. Pour moi, travailler et me préparer est le meilleur itinéraire possible.”

Darius Bazley a donc changé d’avis, et il assume pleinement sa décision. Il a quand même pris la peine d’expliquer pourquoi la G League ne semblait plus une bonne option pour lui.

“Je suis fier de ma décision, je n’ai aucun regret. Les gens font ce qu’ils veulent faire. Que ce soit aller à la fac, ou la zapper pour aller en NBA, ou encore arrêter le basket – les gens font leur choix. Cette décision représente ce que je voulais faire, et je l’assume. C’est ma vie, ma décision, mon chemin et mon voyage. […] La G League est la seule Ligue où gagner ne représente pas tout. Le développement est l’aspect le plus important, mais les gars jouent à la fois pour l’équipe et pour eux. Je ne suis pas comme ça. Ce n’est pas mon truc de la jouer perso, je n’ai jamais été élevé comme ça. Je pense que le basketball est un sport d’équipe, et tout le monde doit avoir une part du gâteau. En G League, ce n’est pas comme ça que ça se passe. Tout le monde essaye d’obtenir l’opportunité d’aller en NBA.”

Boom, Darius Bazley en place une pour la G League. Il est vrai que plus qu’une ligue de développement de jeunes joueurs, il s’agit d’une antichambre de la NBA, où ça se bouscule au portillon pour faire sa place. Si l’esprit d’équipe est malgré tout là, nombreux sont les croqueurs, à l’affût de la moindre opportunité de se montrer. On ne peut pas leur en vouloir, mais ça ne pousse pas les jeunes sortant du lycée à venir s’y aguerrir. Le changement de vision de Baz est une énorme perte pour la Gatorade League, qui vient de perdre sa tête d’affiche, le seul à avoir pris le parti de ne pas aller à la fac pour profiter du statut professionnel de ce championnat. Il s’agissait l’an dernier d’un des meilleurs lycéens du pays, qui faisait un choix fort, qui aurait pu inspirer, en cas de réussite, de nombreux jeunes joueurs. L’ancien de Princeton High School va donc plutôt se préparer seul à la Draft NBA 2019, dans lequel il est annoncé en tant que lottery pick. Cela va demander beaucoup de rigueur à l’ailier de 2m06, de travail acharné et de persévérance. Il se sent prêt à relever ce défi, et s’éloigne donc du monde professionnel, pour mieux y faire irruption l’an prochain. La hype autour de lui est réelle, il a participé à tous les gros showcases lycéens du pays au printemps, comme le McDonald’s All-American Game, le Jordan Brand Classic et le Nike Hoop Summit. Cet espèce de freak manieur de ballon a également été faire des workouts sous les ordres de Jeff Van Gundy avec Team USA durant l’intersaison. En quelques mois, Darius Bazley s’est probablement rendu compte de son niveau, de la hype autour de lui, et également du système désavantageux de la G League pour lui. Au niveau de la Draft, c’est le même système que la NBA : les franchises les plus mauvaises la saison précédente ont les premiers choix. Ce qui signifie que Baz se serait retrouvé dans une équipe faible. En sachant qu’il y a vraiment un écart entre équipes affiliées au niveau de la qualité de la formation, et des ressources de développement, il n’a certainement pas voulu prendre le risque de perdre son temps. Et tant pis pour le cash, il en gagnera plus tard.

Il s’agit d’une grosse perte pour la G League, qui perd son représentant le plus attractif. L’arrivée de Darius Bazley aurait pu donner une autre statut à celle-ci qu’antichambre de la NBA. Mais l’ancien des Vikings de Princeton va finalement se préparer en solo pour entrer directement dans la Grande Ligue l’été prochain. Baz a pas mal changé d’avis ces derniers temps, si ça continue il va finir par aller jouer en Chine avant la Draft, pour faire monter encore un peu plus la hype. Le basket professionnel, ce sera pour l’an prochain pour Bazley, et on a hâte de voir si ses choix seront payants.

Source texte : The Athletic


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