Darius Bazley ira en G League plutôt qu’à Syracuse : le lycéen fait un choix inédit… et avant-gardiste ?

Le 30 mars 2018 à 21:22 par Leo Stahly

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C’est un pari osé, une manière astucieuse de contourner les règles imposées par la NBA mais surtout, c’est une grande première pour un joueur de son calibre. En décidant de zapper son année à venir à Syracuse pour rejoindre la G League cet été, le lycéen Darius Bazley prend le contre-pied du parcours classique menant les jeunes pépites à la Grande Ligue. Pour son exposition comme pour le statut de la ligue mineure, l’adolescent frappe un grand coup. 

Bol Bol, Zion Williamson, R.J. Barrett, ils ont 18 ans tout au plus, jouent au lycée et pourtant, les attentes sont déjà là tant leur potentiel est immense. Mercredi dernier, ils étaient à Atlanta pour disputer le McDonald’s American All-Game qui voit s’affronter les meilleurs lycéens du pays. Pour les universités, c’est l’occasion de voir leurs futurs poulains à l’oeuvre tandis que le public découvre les possibles visages de la NBA de demain. Pour la Team Ouest, Darius Bazley claque 11 points, 7 rebonds et 2 passes en 17 minutes. L’ailier de Princeton est l’un des meilleurs de sa cuvée et ESPN l’a classé neuvième dans son top 100 des meilleurs lycéens. Son profil avait tapé dans l’œil de l’université de Syracuse qui lui avait réservé une place pour l’année prochaine. Dazley s’était engagé avec l’ancienne fac de Melo en novembre dernier et c’est dans l’état de New York qu’il devait faire ses preuves avant la Draft 2019. Mais au lendemain du ASG version high school, Bazley a pris tout le monde de court en redessinant ses plans pour la saison à venir comme il l’a expliqué à Shams Charania de Yahoo Sports. On oublie Syracuse, le lycéen poursuivra sa progression en G League.

“Je sais que ça peut initier un mouvement et c’est aussi pour cela que je le fais. […] Dans tous les camps d’entraînement que j’ai fait, je n’ai jamais entendu une discussion sur le fait d’aller directement du lycée à la G League. Désormais, je pense que les gens en discuteront. Non seulement tu es payé pour vivre de ta passion, mais tu obtiens aussi le développement dont tu as besoin et envie. Tu n’as pas à te préoccuper des cours et ne vous méprenez pas, je considère que l’éducation est essentielle et je continuerai à prendre des cours chez moi. Mais en G League, je serai au plus près de la NBA, je serai concentré à chaque instant sur mon corps, mon jeu, mon développement et rien d’autre. Ce ne sera que du basket et c’est ce que je veux.”

Et voilà comment un gamin de 17 ans passe sous le nez de Syracuse. Faire une croix sur la fac, d’autres l’ont fait avant lui. Emmanuel Mudiay, Brandon Jenning ou Terrance Ferguson ont récemment dit non à la NCAA après le lycée. Mais ils étaient tous les trois partis jouer pour un club étranger alors que Dazley a lui choisi de rejoindre directement l’antichambre de la NBA. Le lycéen nourrit de grandes ambitions pour son avenir chez les pros et son choix d’aller en G League montre sa maturité et sa volonté d’atteindre rapidement ses objectifs. D’ici quelques mois, l’ailier sera entouré de professionnels expérimentés qui lui apporteront leur savoir, leur connaissance de la Ligue et qui l’aideront à grandir. Pendant que les mecs de son âge se démèneront sous la pression du résultat en NCAA, Darius Bazley fera ses armes dans une Ligue qui met en avant le développement personnel des joueurs. Pour les seconds tours de Draft, les joueurs revenant de blessure ou en perte de vitesse, la G League leur sert de tremplin pour se (re)lancer, trouver du temps de jeu, du rythme et de la confiance. Elle permettra aussi à Dazley d’obtenir un salaire contrairement à ses camarades universitaires. Être rémunéré pour jouer au basket est la première étape de la professionnalisation et c’est sûrement une des raisons qui a poussé Dazley à prendre cette décision. Une décision marquante par la portée et les conséquences qu’elle peut avoir à l’avenir. Dazley a montré qu’il n’y avait pas qu’un itinéraire possible et à terme, plusieurs lycéens pourraient privilégier l’environnement propice au développement qu’est la G League. Le temps indiquera si le lycéen a réussi à initier une tendance mais ce qui est sûr, c’est qu’il en a déjà posé les bases.

Depuis 2005, la NBA impose aux jeunes pépites du basketball d’attendre au moins un an à la sortie du lycée pour être éligible à la Draft. La règle du one-and-done, Darius Bazley vient de lui mettre un pied de nez en décidant de faire ses armes dans l’antichambre de la Grande Ligue. L’alternative trouvée par le lycéen servira autant à le faire progresser qu’à rendre la ligue mineure plus attractive. Le joueur n’est pas encore majeur mais à son échelle, il vient déjà de marquer l’histoire de son sport.

Source texte : Yahoo Sports, YouTube


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