Ce n’est peut-être pas la dernière saison de Vince Carter : le nouveau numéro 15 des Hawks a encore faim

Le 27 août 2018 à 12:02 par Aymeric Saint-Leger

Vince Carter
Source image : Twitter

Un athlète à Atlanta ! Voilà comment on aurait pu résumer la signature de Vince Carter en Géorgie, à n’importe quel moment de sa carrière. Cette terminologie est peut-être légèrement moins adéquate aujourd’hui, puisque Flying Man va rempiler pour sa 21ème saison dans la Ligue, à 41 ans. Mais malgré son grand âge, Vinsanity a des choses à apporter aux Hawks, et il n’est pas encore certain que l’exercice 2018-19 sera son dernier.

Alors qu’on vous l’annonçait ici à la fin du mois de juillet, c’est devenu officiel ce vendredi : Vince Carter est bel et bien reparti pour une vingt-et-unième saison en NBA. Il a signé un contrat d’un an au minimum vétéran avec les Hawks d’Atlanta, et va donc connaître la huitième équipe de sa carrière, après les Raptors, les Nets, le Magic, les Suns, les Mavericks, les Grizzlies et les Kings. Dans une période où la tendance est aux superteams, à la chasse à la bague (coucou Boogie), Vinsanity s’en tamponne le coquillard, et reste fidèle à lui-même. Être un ring chaser ? Très peu pour lui. Pourtant, dans sa belle et longue carrière, il n’a pas remporté de titre NBA. Au vu de son niveau actuel, il pourrait encore être un asset intéressant pour un contender au trophée Larry O’Brien. Mais ça, il le laisse aux autres. Gagner un titre en jouant 2,3 minutes par match dans la saison, en n’ayant quasiment pas mis le pied sur le terrain pendant les Playoffs, ce n’est pas pour lui. Non, Half Man Half Amazing, lui, il veut jouer le plus possible. Ce qui justifie vraiment le choix des Hawks, comme il l’explique auprès d’Associated Press.

“Je sais que jouer à ce jeu avec les médias, les fans et les gens, ça peut être cruel. Je peux m’attendre à des ‘Tu es vieux, et tu joues contre des gars qui ont la moitié de ton âge. Tu ne devrais pas être ici.’ Mais en ce qui me concerne, c’est mon but, de prouver que je suis capable de faire ça. Et je travaille beaucoup, que ce soit physiquement ou mentalement pour bien me préparer. […] Oui, je suis toujours la même personne. Mon approche est toujours la même. Mon éthique de travail, ma capacité pour jouer à ce jeu est toujours la même. Bien évidemment, c’est limité. Vous n’avez pas l’occasion de le voir beaucoup, mais il s’agit du même homme.”

Toujours le même, moitié homme, moitié incroyable. Oui, même si la fatigue se fait sentir, il ne faut pas trop le chercher, le ROY 1999, au risque de prendre un petit tomar sur la tronche sans ne rien voir arriver. A Atlanta, il sait qu’il n’ira probablement pas en Playoffs. Il sait que l’équipe risque de tanker de manière peu discrète. Mais si l’arrière arrive à gratter la petite quinzaine de minutes par rencontre (17,6 l’an dernier avec les Kings), il se contentera de pouvoir jouer. Play ball, ce sera sans doute le motto de Vinsanity cette année. Le salaire ? Peu d’importance, lorsqu’on a gagné pas moins de 160 millions de dollars dans sa carrière. Quant à son rôle, il va évidemment s’articuler autour de l’encadrement des jeunes Fauconneaux (non, ceci n’est pas un acronyme représentant un certain KD), et faire en sorte que Taurean Prince, John Collins et Trae Young ne tombent pas du nid. Malgré tout, il compte bien leur donner la leçon, les pousser dans leur retranchement, et essayer de gagner du temps de jeu si ses performances le lui permettent.

“Je ne peux pas m’asseoir au bout du banc. Ce n’est pas qui je suis. Je crois que je suis là depuis assez longtemps, et ce n’est pas mon truc, ni ce qui m’a été inculqué.”

Il y a certainement un moment ou cela s’arrêtera pour VC. Mais ce moment n’est pas encore venu. Jouer avec des minots, ça ne lui fait pas peur. Cette saison, il devrait fouler les parquets avec le jeune Trae Young, drafté par les Hawks cet été. Le sharpshooter est né en septembre 1998, la saison du lock-out. Dans le même temps, un certain Air Canada attaquait sa carrière à Toronto, pour le plus grand plaisir des fans des Raptors. Oui, Vince Carter va jouer avec un minot qui était à peine né lorsqu’il commençait en NBA. La passion du jeu est toujours là, l’envie aussi. A bientôt 42 ans, il ne sera pas le joueur le plus âgé à porter le maillot d’Atlanta, puisque Kevin Willis l’a fait avant lui. Malgré tout, avec sa 21ème saison qui s’annonce, il va égaler le record all-time co-détenu par Robert Parish et Kevin Garnett. Il pourrait même le battre s’il parvient à retrouver un contrat l’année prochaine. A cœur vaillant, rien d’impossible. Mais Vinsanity, il doit bien avoir une autre raison qui le poussent à continuer comme ça. P’tet ben qu’il appréhende un peu l’avenir pépère. Promis à une carrière d’analyste, il a déjà bossé en tant que consultant invité sur des matchs de Summer League. Mais le pas est sans doute encore trop dur à sauter.

“J’ai peur de ne pas être préparé pour la prochaine phase lorsque cela sera terminé. Maintenant que je me rapproche de la fin, peu importe quand ce sera, je veux être sûr que lorsque je fermerai cette porte et que je laisserai mes chaussures de basket au gymnase ou bien où je choisis de les laisser, je serai prêt pour la prochaine phase.”

L’indécision est encore grande pour le jeune quadra. Pour peu qu’il hésite encore pendant quelques années, ce sera le premier quinqua de l’histoire à jouer en NBA. Il y a quand même plus de chances de le retrouver sur TNT en plateau qu’en tenue d’ici quelques années. En attendant, on va encore pouvoir profiter au moins pendant une année de Vince Carter, qui portera le numéro 15. Un numéro qui était encore pris chez les Hawks il y a peu. En effet, le seul joueur a être resté invaincu avec Atlanta a décidé, sans jamais avoir porté son jersey, de s’exiler chez les Rockets. Vinsanity a donc pu sélectionner ce numéro laissé vaquant, pour une saison qui pourrait quand même ressembler à une tournée d’adieu. Mais lorsqu’on se sent encore jeune dans sa tête, on peut encore se dépasser, et continuer à avoir la flamme.

“J’adore jouer. J’ai une mentalité de jeune premier avec un corps d’un homme de 40 ans.”

On ne sait pas encore si l’exercice 2018-19 sera la dernière saison du possible futur Hall of Famer, Vince Carter. Si jamais il décidait de prolonger le plaisir d’encore une toute petite saison, il pourrait réaliser quelque chose d’inédit dans l’histoire de la NBA. Premier joueur à jouer lors quatre décennies différentes ? Allez, deal. Vous reprendrez bien une petite tournée de Vinsanity ?

Sources texte : NBC Sports, Associated Press via NBC Sports