Jayson Tatum et Terry Rozier pas dérangés d’aller sur le banc en début de saison : c’est quoi l’effectif de malade des Celtics ?

Le 27 août 2018 à 15:29 par Aymeric Saint-Leger

Celtics huddle
Source image : Youtube

Jayson Tatum et Terry Rozier sont deux des pièces majeurs qui ont permis aux Celtics d’aller jusqu’en Finale de Conférence l’année dernière. Les deux jeunes ont été responsabilisés, et n’ont vraiment pas déçu en Playoffs. Avec les retours de Kyrie Irving et de Gordon Hayward, ils pourraient retrouver une place sur le banc de Boston. La tête sur les épaules, ce changement de statut n’a pas l’air de les effrayer. Si c’est ce qu’il faut pour gagner, les minots de Beantown sont prêts à accepter sans rechigner.

À respectivement 20 et 24 ans, Jayson Tatum et Terry Rozier sont deux jeunes joueurs très prometteurs dans le roser de Brad Stevens. L’ailier était rookie l’an dernier, et a montré un niveau exceptionnel dès le début de saison et en Playoffs, en l’absence de Gordon Hayward, blessé lors du premier match de l’exercice 2017-18. De quoi montrer que la course au titre de meilleur joueur de première année, ce n’était peut-être pas un titre réservé complètement au duel Simmons-Mitchell. Le meneur, lui, a su step up lorsque Kyrie Irving a été trop embêté par les blessures. Danny Ainge a pris le pari de laisser Uncle Drew à l’infirmerie jusqu’au début de la nouvelle saison, et de responsabiliser Terry Rozier, qui n’avait alors jamais disputé de rencontre en tant que titulaire en NBA. Les deux jeunes pousses ont assuré, au même titre que Jaylen Brown, pour propulser les C’s en Finale de Conférence Est, où ils ne se sont inclinés qu’au match 7 contre les Cavaliers. Pas de titre l’an dernier ? Tant pis, l’expérience qu’ont pu engranger les jeunes de Boston pourrait s’avérer décisive à court terme.

Avec les retours de Gordie et Kyrie, l’effectif des Celtics est gonflé à bloc. Problème : il n’y a que cinq places de titulaire. Elles sont à priori réservées à Irving, Brown, Hayward, Morris et Horford. Ce qui, à moins de mettre Tatum à la place de Momo, envoie probablement Taco Jay et Scary Terry sur le banc de Beantown. Si beaucoup ne comprendraient sans doute pas ce genre de changement de statut, ce n’est pas le cas des deux larrons, qui ont bien compris l’intérêt de se taire, de continuer à travailler, pour atteindre l’objectif commun des Celtes, la bague à la fin de l’année. Alors que Gordon Hayward n’a pas joué d’un an, Jayson Tatum laissera sa place à l’ancien du Jazz s’il le faut. C’est ce qu’il a confié lors d’une interview accordée au Boston Globe.

“Tout le monde a un travail à faire. Notre travail est d’être les meilleures versions de nous-même et de nous rassembler pour un plus grand objectif, qui est de remporter un titre. Le travail de Brad est de gérer les temps de jeu, et de gérer plein de différentes choses. C’est pour cela qu’il est le coach. Nous avons un tas de gars altruistes dans l’équipe qui veulent juste gagner. Nous gérerons ça.’

Tatum a dit que ça n’avait pas d’importance s’il commençait titulaire ou s’il sortait du banc.

‘Je comprends à quel point notre effectif est profond. Je me préoccupe juste de gagner et de faire ce que je peux pendant que je suis sur le terrain.’ “

Lorsqu’on a tourné à 18,5 points à 47,1% aux tirs lors de sa première campagne de Playoffs, on peut être en droit de revendiquer une place de titulaire. Pas Jayson Tatum. Il ne serait pas contre, bien sûr, mais il ne rechignera pas à sortir du banc, à condition que son temps de jeu reste conséquent. Dans une optique de jeu vraiment small ball, il pourrait jouer aux côtés de Gordon Hayward, les deux hommes occupant les postes 3 et 4. Mais ça fait léger, avec Al Horford en 5. Taco Jay devra probablement ronger son frein et tchatcher avec Guerschon Yabusele pendant quelques temps lors des débuts de rencontre. Il se doit de rester patient, il sait qu’il sera très bientôt titulaire, et que Boston ne compte surtout pas le lâcher. Pas de soucis à se faire, il sera écouté par Stevens et Ainge si jamais ce rôle ne lui convient plus. Il ne se prive d’ailleurs pas pour envoyer des messages à son GM. Pour l’instant, il a le comportement parfait, très mature pour un jeune de 20 ans en pleine bourre. Discret, il paraît facile à vivre, nul doute que l’encadrement Celte saura le garder en bonnes conditions. Le caractère de son compère piquant pourrait, à priori, poser plus de problèmes. Cependant, Terry Rozier connaît bien le bonhomme avec qui il est en concurrence, et malgré un petit ego sympathique, il assure auprès de Chris Forsberg d’ESPN qu’il est prêt à délaisser légèrement la lumière des projecteurs et aller couper quelques citrons.

Terry Rozier on return to backup role:

“I’m not worried about it. Kinda control what I can control. We all got one goal and that’s to win. We all get love when we win. That should be everybody’s mindset. It’s going to be a lot of fun.” Said everyone will sacrifice to win.

— Chris Forsberg (@ESPNForsberg) 25 août 2018

“Terry Rozier à propos du retour au rôle de back-up :

‘Je n’ai pas peur de ça. Je contrôle ce que je peux contrôler. Nous avons tous un but et c’est de gagner. Nous recevons tous de l’amour lorsqu’on gagne. Cela devrait être l’état d’esprit de tous. Cela va être très amusant.’ Il a déclaré que chacun d’entre eux se sacrifiera pour gagner.”

Avec le retour de Kyrie Irving, la prolongation de Marcus Smart, et les grosses performances de Scary Terry (16,4 points et 5,7 assists en Playoffs l’an dernier), on était en droit de se poser des questions sur la rotation à la mène des Celtics. En se montrant altruiste, le bourreau d’Eric Bledsoe facilite la tâche de son génie de coach. Brad Stevens se devra de ménager la chèvre et le chou, mais pourra trouver des solutions et du temps de jeu pour tout le monde, en essayant notamment de décaler Rozier et plus probablement Smart en poste 2. Ce comportement est réjouissant, surprenant de la part du meneur de Boston. Il lui reste deux ans de contrat, dont le dernier en qualifying offer. Autant dire que s’il est aussi calme, c’est sans doute qu’il souhaite avoir une revalorisation salariale dès l’été prochain (il ne touche que 3 millions de dollars cette année), et qu’il souhaite que cela se fasse aux Celtics. Le rosier devient roseau, et se plie pour rester dans le bon coup. La masse salariale des C’s étant déjà bien élevée, il va falloir jouer serré pour Terry. Il se doit de jouer la patience, de faire le taf et de se rendre indispensable pour rester sur les rives du Massachusetts. Il n’est pas impossible que Danny l’alchimiste essaye de trader son super contrat cette année, Scary Terry ayant une belle valeur marchande. Mais si l’on en croit les rumeurs, il ferait mieux de s’accrocher, puisqu’un départ d’Uncle Drew qui rejoindrait son pote Jimmy Buckets n’est pas à exclure. Dans ce cas, Rozier pourrait alors se trouver à la mène d’une des plus belles cylindrées de la Ligue, si Ainge lui accorde une nouvelle fois sa confiance. Mais l’avenir reste clairement plus incertain pour lui que pour Jayson Tatum.

Selon toute vraisemblance, Jayson Tatum et Terry Rozier devraient être des back-up la saison prochaine. Si on regarde quelques mois en arrière, dur d’y croire. Mais pourtant, les jeunes sont prêts à encaisser ça, on se croirait revenu à la belle époque des Spurs, où des joueurs comme El Manu pouvaient accepter un rôle sur le banc. Si l’entente est vraiment cordiale chez les Celtics, autant qu’à San Antonio à l’époque, ça peut faire peur. Avec les retours d’Irving et d’Hayward, on se rend enfin compte du potentiel de l’effectif des Celtics. Quand on peut mettre Rozier et Tatum sur le banc, c’est… déroutant. Bon nombre d’équipes accepteraient avec plaisir un cinq majeur Rozier-Smart-Tatum-Theis-Baynes. Et c’est le banc des Celtes. La course aux Finales NBA à l’Est est-elle déjà terminée (sur le papier) ?

Sources texte : Twitter/@ESPNForsberg, Boston Globe