“Allons gagner” : le magnifique échange entre Mark Cuban et DeAndre Jordan
Le 07 juil. 2018 à 14:05 par Reda Ghaffouli
On le sait tous, Mark Cuban a soif de victoire. Après y avoir goûté en 2011, le propriétaire des Dallas Mavericks compte les jours qui le séparent d’un nouveau sacre. C’est donc tout naturellement qu’il n’hésitera pas à mettre l’incident avec DeAndre Jordan de côté, pour signer le pivot de 29 ans.
L’annonce de la signature de DeAndre Jordan aux Mavericks en a surpris plus d’un. Non pas à cause du fit du joueur avec l’effectif actuel, qui frôle la perfection, mais bien de ses antécédants avec le management texan. Souvenez-vous, dans la nuit du 8 juillet 2015, Chris Paul, Blake Griffin et Doc Rivers débarquent en mode Splinter Cell dans la baraque de Dédé. Au menu : jeu de cartes, bataille des émojis mais surtout discours épic pour retourner le cerveau de leur pivot titulaire, qui s’était engagé à signer aux Mavericks. S’en suit une nuit absolument magique, où les quatre compères vont bloquer l’entrée de la maison, laissant dehors Mark Cuban, le management de Dallas, et le propre agent de DeAndre. Le what the fuck le plus complet, qui aboutira finalement à la prolongation du joueur à Los Angeles. C’est donc tout naturellement que le proprio des Mavs a été questionné par rapport à cette affaire, à l’annonce de la signature, cette fois-ci réelle, du pivot originaire de Houston. Il s’exprime auprès de Tim MacMahon, insider d’ESPN.
“Il doit y avoir quatre gars pour qui j’ai de la rancœur, et trois d’entre eux datent de mon école primaire, peut-être même avant. Je veux juste gagner. Regarde, seuls Dirk [Nowitzki, ndlr] et J.J. [Barea, ndlr] étaient là à ce moment-là. Tous nos gars disaient ‘Va le chercher ! Va le chercher !’. Je lui ai parlé au téléphone et il m’a demandé ‘Tout est derrière nous ?’, je lui réponds ‘Allons gagner’. Il me dit ‘Allons à la guerre’. Et c’est fait.”
Alors là bravo monsieur Mark Cuban. Combien de proprio n’auraient même pas décroché le téléphone, après la véritable humiliation que lui a infligée le joueur. Mais notre homme du jour est différent : il veut gagner, même si cela l’oblige à mettre son égo de côté pour obtenir du gros poisson à la free agency. Une vraie âme de winner, qui traverse néanmoins une mauvaise passe avec sa franchise. Embourbé dans une affaire de misogynie grave, le propriétaire doit faire face aux nombreuses accusations, peu à peu révélées par les médias texans. En revanche, d’un point de vue sportif, le management gère la reconstruction d’une main de maître. Au backcourt aussi talentueux que prometteur, composé de Dennis Smith Jr. et Luka Doncic, va donc s’ajouter DeAndre Jordan, qui viendra veut poser des écrans XXL, défendre en dernier rideau et apporter son expertise au rebond pour booster leur développement. Cela n’aurait jamais été possible sans la sagesse du proprio, alors on applaudit encore une fois.
Grande classe de Mark Cuban sur ce coup. En plus de récupérer un pivot plus que solide, la franchise tourne définitivement la page du fiasco de juillet 2015. Objectif désormais : consolider la reconstruction avec une grosse saison 2018-19, en s’affirmant comme un acteur solide de la Conférence Ouest.
Source texte : ESPN