Draymond Green : l’autre belle révélation de ces allumés de Warriors

Le 17 avr. 2015 à 19:05 par Clément Hénot

Situé quelque part entre Glen Davis et Boris Diaw en termes de style de jeu et d’embonpoint, Draymond Green a pourtant choqué la planète NBA, profitant de l’absence de David Lee pour manger dans le gâteau à sa faim (il n’en reste donc plus beaucoup pour les autres ). Si l’on parle fréquemment des Splash Brothers pour illustrer cette saison de psychopathe qu’ont réalisé les Warriors avec 67 victoires pour seulement 15 défaites, le n°23 est également très loin d’y être étranger.

Et pourtant, rien ne semblait destiner “le gros Vert” à être titulaire des leaders de la ligue à l’heure actuelle. Flashback :

Le type se pointe à la Draft après 4 années à l’Université du Michigan. Toutefois, malgré un très bon cursus et un double-double de moyenne sur sa dernière saison, Green ne va pas déchaîner les foules. En cause, une petite taille et quelques problèmes au genou pouvant être causés par sa carcasse déjà relativement épaisse. Toutefois, les scouts n’avaient pas besoin de ça pour émettre quelques craintes quant à son profil. Trop petit pour jouer ailier-fort, pas assez rapide pour jouer au poste 3… L’archétype du joueur bon partout mais excellent en rien, le mec tout terrain mais trop limité quoi. Ce sont finalement les Warriors qui flairent le bon coup lors de la Draft 2012 en le sélectionnant en 35ème position. A titre d’exemple, des types comme Fab Melo, Arnett Moultrie, Marquis Teague, Austin Rivers et l’inimitable Royce White ont été sélectionnés plus haut que Draymond Green.

Lors de son année rookie, ce n’est pas non plus la joie. Même s’il participera aux Playoffs avec l’État Doré, il doit se contenter de bouts de matches en saison régulière et de faire le pitre avec son pote Kent Bazemore à chaque action de ses potes. Un coup d’éclat à mettre à son actif cependant, ce game-winner face au Heat de LeBron James. Sinon, c’est juste 2.9 points de moyenne cette saison. Il obtient toutefois plus de responsabilités lors de sa seconde saison dans la ligue et est un 8ème voire 7ème homme régulier dans le second unit drivé par son camarade de promo Harrison Barnes, quant à lui drafté en 7ème position en 2012. Draymond Green se fera alors apprécier par sa polyvalence, sa combativité, sa science du jeu et son altruisme : beaucoup de qualités qui rentrent donc aisément dans un si large corps et qu’il met au service de son équipe. Car oui, Draymond Green s’en fout de ses stats. Lui, ce qu’il veut, c’est gagner et point barre. Malheureusement, le parcours de ses Warriors s’achèvera cette fois-ci dès le premier tour face aux Clippers. Il se fait cependant aussi remarquer pour sa grande gueule, ce moulin à parole qui lui sert de bouche lorsqu’il faut sortir les claques et entrer dans la tête de ses adversaires. Le joueur progresse à vue d’œil, et ce n’est visiblement pas prêt de s’arrêter.

Et c’est cette saison que la métamorphose est indéniable. On ne sait pas si c’est le départ de Mark Jackson, la 837ème blessure de David Lee en carrière, la rétrogradation d’Andre Iguodala au rang de sixième homme, ou alors un peu de tout ça qui est à l’origine de la hausse du niveau de jeu de Draymond, toujours est-il que ceci a porté ses fruits cette saison. Propulsé dans le cinq majeur, Green fait une nouvelle fois admirer sa polyvalence qui est même devenue depuis une “polycompétence”, tant le premier joueur d’un mètre cube de l’histoire brille dans de nombreux secteurs du jeu : celui des tirs à trois points, celui de la défense, celui du trash-talking, ce qui aura sûrement fait kiffer les haters de Blake Griffin… Draymond Green est un type ultra-complet qui peut faire basculer un match grâce à son énergie. Tant de qualités que David Lee n’a pas forcément et qui vont lui compliquer les choses pour revenir en force dans le 5 de départ la saison prochaine. Dray ne poste pas des statistiques énormissimes : 11.7 points, 8.3 rebonds et 3.7 passes décisives par match, mais est-il réellement possible de faire mieux lorsque vous jouez aux côtés de deux fous-furieux comme Steph Curry et Klay Thompson ? Le genre de types qui vous font passer un tir à 8 mètres pour un lancer-franc ? Non pas vraiment, mais ces statistiques traduisent son envie et sa polyvalence au sein d’un effectif parfois considéré comme unidimensionnel et trop court pour les phases finales, mais qui est en train de bouleverser la hiérarchie cette saison.

Tous ces éléments se font ressentir dans la confiance qu’a emmagasiné le joueur pendant toute cette saison, n’hésitant plus à prendre ses responsabilités à n’importe quel moment du match, jouant avec confiance. Il a même de plus en plus pris la parole dans les médias pour alimenter cette rivalité avec les Clippers qu’il ne semble pas non plus porter dans son cœur. Que ce soit Dahntay Jones ou Doc Rivers, personne n’est épargné par le débit de paroles de l’ancien de Michigan. Cette saison a totalement galvanisé Draymond Green, si bien qu’il est fréquemment cité dans la course au titre du meilleur défenseur de l’année ou du Most Improved Player (et encore, s’il jouait pour Doc Rivers, il aurait même pu obtenir le trophée de MVP). Mais nul doute que l’énergumène préfère nettement un titre de champion à l’arrivée que ces distinctions individuelles, même s’il ne démérite pas.

Encore une fois, Green s’en tamponne le coquillard de ses statistiques, pourvu que le collectif soit rodé et que les victoires suivent. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé toute l’année du côté d’Oakland. Ces espèces de malades mentaux ont donc régné sur la ligue pendant toute la saison et peu de franchises ont réussi à trouver une solution pour les stopper. Draymond Green, quant à lui, squatte dans la starting-lineup des Warriors et s’y plait bien. Pourvu que ça dure. Jusqu’à un titre de champion ?

source image : AMANN pour TrashTalk


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