Team USA : qui profitera de l’expérience de cet été pour retourner la NBA la saison prochaine ?
Le 17 sept. 2014 à 19:37 par Benjamin
Septembre 2010, le Team USA était sacré champion du monde de basketball en Turquie, après avoir emmené au combat un effectif clairement composé de réservistes, puisque les 12 éléments de la sélection 2010 n’avaient pas participé aux JO en Chine deux ans plus tôt. Au sortir de cette victoire sur la scène mondiale, plusieurs joueurs effectuaient dans la foulée une saison NBA 2010-2011 qui allait les propulser au tout premier plan.
Derrick Rose devenait rien de moins que le MVP de la saison régulière, Kevin Love devenait pour la première fois All Star, et remportait le trophée de Most Improved Player, Eric Gordon réalisait ce qui restera à ce jour sa meilleure saison en carrière avant d’être expédié à New Orleans dans le trade de Chris Paul et enfin Russell Westbrook devenait All Star pour la première fois et était élu dans la All NBA 2nd Team.
Il est temps de se pencher sur cette cuvée 2014, également composée de seconds couteaux et de voir quels champions du monde devraient être capables de rebondir sur cette médaille d’or et sur cette expérience FIBA pour tout casser une fois que la NBA reprendra ses droits fin Octobre.
Et quand on pense explosion, on pense forcément d’abord à Kyrie Irving. “Uncle Drew” collectionne les citations individuelles (Rookie of the year, deux fois All Star, MVP du All Star Game la saison dernière, MVP du mondial qui vient de se finir) depuis son arrivée en NBA il y a 3 ans. Malheureusement, il a du composer jusque-là à Cleveland avec comme bras droits, Dion Waiters (et les voix qui habitent dans sa tête) et Tristan Thompson avec ses mains carrées, ce qui n’aide pas pour gagner (78 victoires et deux coaches épuisés en 3 saisons).
Maintenant que Kevin Love et LeBron James ont rejoint le navire, Irving aura beaucoup moins à se démener pour tirer son équipe de la mouise. En contrepartie, il aura très certainement un rôle énorme en fin de saison lorsqu’il faudra jouer les lieutenants de “King James“, voire un peu plus, puisqu’il n’est pas dit qu’il ne se voit pas confier la balle en fin de match avec la bénédiction de LeBron James.
On n’avait encore jamais vu Kyrie Irving dans un grand match (à élimination directe au moins) avant ce mondial, et même si son équipe a affiché une supériorité collective ahurissante, le fait qu’il ait sorti ses deux meilleures performances en demi-finale et en finale (18 puis 26 points) n’est pas anodin. “Uncle Drew” a montré dans ces rencontres une rage de vaincre et volonté qu’on ne pouvait pas forcément distinguer lorsqu’il oeuvrait dans le marasme de Cleveland la saison dernière. Le fait de ne plus jouer dans une équipe à la dérive et de ne plus avoir à tenir le rôle de leader par défaut devrait lui ôter un énorme poids des épaules la saison prochaine. On attend donc qu’il laisse libre cours à ses instincts de scoreur et qu’il fasse ce qu’il sait faire de mieux, c’est-à-dire humilier ses adversaires et faire lever les foules.
Sa saison 2013-2014 morose en tous points est désormais derrière lui, son excellent mondial lui a très certainement changé les idées et devrait lui permettre d’embrayer sur une magnifique campagne 2014-2015, en compagnie de Kevin Love et de LeBron James sous les ordres de David Blatt.
A l’exception de Kyrie Irving, la forme d’Anthony Davis a été décroissante lors du mondial. Il a en effet scoré cinq fois en double figures lors de la phase de poules, avant de ne le faire qu’une fois derrière en phases finales, étant souvent limité par les fautes. AD a tout de même livré une coupe du monde très intéressante, se révélant une arme redoutable dans le format FIBA.
Sa saison 2013-2014 a été fructueuse sur le plan individuel, avec une sélection au All Star Game, en remplacement d’un forfait, mais on a surtout senti en lui un monstre en éveil, qui ne devrait pas afficher longtemps les 20 points, 10 rebonds et 2 contres, qui composaient sa contribution statistique moyenne la saison passée.
Sa cote a tellement grimpé au cours du dernier exercice que beaucoup (dont nous), parlent déjà de lui comme du futur (un futur plus proche que lointain) meilleur joueur de la ligue. Son job la saison prochaine sera de remettre New Orleans sur la carte en luttant le plus longtemps possible pour les PlayOffs. Et quand on voit les renforts qui ont été apportés à l’effectif des Pelicans et la progression qu’a déjà affichée Davis la saison dernière par rapport à son année rookie (+ 7 points, + 2 rebonds, + 1 contre, + 5 tirs tentés et + 3 lancers francs tentés par match), on imagine même pas les stats qu’il sera capable d’envoyer la saison prochaine (25/12 ?), avec les responsabilités qui devraient être les siennes (en espérant que Monty Williams a compris à qui il avait affaire).
Déchargé en partie de sa tâche défensive grâce à l’arrivée d’Omer Asik, Anthony Davis va pouvoir se dédier un peu plus au scoring et pourrait mettre tout le monde d’accord sur la question du meilleur ailier fort en NBA dès la saison prochaine.
Klay Thompson a fait du Klay Thompson durant le mondial espagnol. D’une efficacité mortelle en tant que shooter planqué sur l’aile ou dans le coin, toujours aussi solide en défense individuelle, il n’aura encore une fois pas déçu pour une première expérience internationale après trois saisons NBA réussies.
La saison prochaine s’annonce néanmoins comme une pierre angulaire dans la carrière du deuxième élément des “Splash Brothers” puisqu’il sera en fin de contrat à l’été 2015. Lui a déjà fait savoir qu’il demanderait le salaire maximum, relayé par son agent, et soutenu par ses coéquipiers, et les Warriors ont refusé Kevin Love cet été pour le conserver, ce qui en dit long sur les espoirs qu’ils placent en leur arrière. Tout le monde devrait donc s’y retrouver.
Malgré ces certitudes, le contrat max se méritera avant tout sur le terrain. Klay Thompson peut encore largement s’améliorer de ce coté là. Le style de jeu prôné par le nouveau coach, Steve Kerr, devrait lui permettre d’avoir encore plus de responsabilités offensives et de définitivement prendre la place d’un David Lee vieillissant comme premier lieutenant de Steph Curry.
Si le shoot est toujours réglé au millimètre et la défense plus féroce que jamais, Klay Thompson devra impérativement augmenter son agressivité offensive et montrer un peu plus de volonté à la création. Avec seulement 2,3 lancers francs tentés par match et 2,2 passes décisives par rencontre la saison dernière, les axes de progression sont clairement dessinés s’il veut devenir plus que le deuxième des “Splash Brothers” à Golden State. Les Warriors en auront besoin s’ils veulent s’enlever le gout amer de la fin de saison dernière de la bouche, mais il n’y a pas de raison que Klay n’y arrive pas.
Le doute a très longtemps plané quant à la présence de DeMarcus Cousins dans les 12 qui partiraient en Espagne… Il s’est avéré au final que les rumeurs étaient fausses et que Mike Krzyzewski comptait sur lui depuis le premier jour de la préparation. Bien lui en a pris, puisque DMC a effectué un mondial de très bonne facture comme intérieur en sortie de banc. Il a su se montrer hyper efficace (70% de réussite au tir notamment) avec un temps de jeu très réduit (14 minutes par rencontre en moyenne).
En plus d’être irréprochable dans le jeu, DMC l’aura aussi été dans le comportement. Même s’il est passé à deux doigts d’allonger Jonas Valanciunas, Cousins a su garder ses nerfs face au jeu souvent physique des adversaires et mieux encore, il a su y répondre et imposer sa présence des deux cotés du terrain. On pense automatiquement à son entrée face à la Serbie en finale, qui a tout de suite changé le cours du match pour les Américains après un départ poussif.
C’est ce genre d’attitude et de dévotion qu’on attend de voir chez DeMarcus Cousins la saison prochaine à Sacramento, en espérant que cette expérience de remplaçant et son rôle réduit mais important au sein du Team USA lui auront mis du plomb dans la tête. Fini donc les fautes bêtes et rapides qui l’empêchent d’être sur le terrain ou les pertes de balles suivies d’un jogging pour revenir en défense, le DMC version 2014-2015 devra montrer les mêmes valeurs affichées tout au long de son séjour Erasmus avec le Team USA.
Sacramento ne fera certainement pas partie des cadors de la ligue mais DeMarcus Cousins doit absolument être capable d’élever son niveau d’exigence individuelle afin de donner le bon exemple à ses jeunes coéquipiers la saison prochaine. Il a la recette, à lui de l’appliquer.
C’est désormais un fait avéré : les expériences sur la scène internationale ont souvent eu un effet bénéfique sur bon nombre de joueurs NBA qui ont eu la chance de faire une ou plusieurs campagnes sous la tunique du Team USA. De Chris Bosh à Carmelo Anthony, en passant par Derrick Rose ou Russell Westbrook, nombreux sont en effet revenus transfigurés après avoir pris part aux joutes FIBA, qui sont aujourd’hui prises de plus en plus au sérieux aux Etats-Unis. On attend avec impatience de voir quels sont les champions du monde 2014 qui profiteront de cet été international pour donner un coup de boost à leur carrière NBA.
Source Images : FIBA