France – Iran : Batum ridicule, les Français pas loin non plus

Le 04 sept. 2014 à 20:47 par David Carroz

On a quitté hier soir les Français sur une prestation encourageante malgré la grosse défaite face à une équipe d’Espagne largement supérieure. Si tout n’avait pas été parfait, l’envie était présente. C’est tout l’inverse aujourd’hui. Alors que les Bleus étaient largement favoris face à l’Iran, ils ont douté jusqu’au bout et ont frôlé la déconvenue en ne gagnant que de 5 points (81-76), après un premier quart temps affligeant et une fin de match sans aucune maitrise. Où sont les tauliers de cette équipe ?

J’ai de la colère et de la frustration. On a bien joué une mi-temps puis on a reculé. On ne peut pas accepter d’être dominés ainsi, de les laisser jouer, de reculer sous leur pression et de finir si loin, même si le score a peu d’importance au final. Il faut désormais voir ce match comme une opportunité d’apprendre de nos erreurs d’aujourd’hui. On dit depuis hier que ce match ne compte pas vraiment, dans le sens où ça reste un match de poules. J’espère qu’on les retrouvera plus tard dans la compétition. – Nicolas Batum.

Voilà ce que disait notre “leader” après le match contre l’Espagne. Des paroles pour motiver, qui peuvent toucher ses coéquipiers dans leur orgueil. Mais des mots qu’il faut assumer. On attendait donc des Bleus concentrés, concernés et un Nicolas Batum présent pour les guider, qui devait s’affirmer comme le boss étant donnés ses propos.

Sauf qu’on n’a rien vu de tout cela. De patron, il n’y en a pas eu, si ce n’est Joffrey Lauvergne, qui sans rien dire continue à faire son taf sur le parquet et est clairement le meilleur Français depuis le début du Mondial (12 points à 5/9, 5 rebonds). Thomas Heurtel a lui aussi répondu présent, malgré des pertes de balles encore trop nombreuses (4), mais il ne s’est pas caché lorsque le match se tendait, scorant 15 points et donnant 4 caviars. Boris Diaw aussi, après un début timide dans la lignée de son match face aux Espagnols, a assuré l’essentiel avec ses 12 points, 5 rebonds et 3 passes. Mais à l’instar de Lauvergne, il a souffert face au grand Hamed Haddadi qui s’est amusé une grande partie de la rencontre.

Tout le premier quart temps, le pivot iranien s’est baladé dans la raquette des Bleus. Malgré cela, Vincent Collet ne s’est pas pressé pour faire rentrer Rudy Gobert, seul joueur à pouvoir lui tenir tête. Mais quand le joueur du Jazz est arrivé sur le parquet, il a considérablement freiné son vis à vis. Même si Haddadi termine le match avec 22 points et 15 rebonds (dont 9 offensifs), son adresse (6/19) a chuté quand Gobert était là. Nikkhah (23 points à 7/15) et Kamrani (17 points à 7/12) nous ont aussi fait mal, la faute à une défense friable en début de match, à la rue lors du money time.

Heureusement, entre temps les shoots à 3 points (3/5 pour 13 points) d’Evan Fournier ont permis aux Français de venir à bout de la défense de zone iranienne qui les gênait. Mais ce n’est pas suffisant. Jamais les Bleus ne doivent douter ou trembler face à une équipe comme l’Iran. Et même en cas de difficulté, elle doit avoir les ressources pour s’en sortir bien mieux, car elle est censée pouvoir s’appuyer sur des joueurs expérimentés en NBA.

On en revient donc à Nicolas Batum et ses propos. Quand on l’ouvre, il faut assumer derrière. Quand on ne veut pas se faire bousculer par les Espagnols, on doit rentrer dans le lard des Iraniens. Quand on a une grande gueule, on doit suivre avec une grosse paire de c*******. Quand on veut être un leader, on doit prendre ses responsabilités et ne pas “choker.” Alors que les Français étaient dans le dur, ce n’est pas Batum qui a rameuté les troupes. Au contraire, on a rarement vu plus peureux. 2 tirs pris, 1 rebond, 2 passes. Et un refus de prendre le tir en fin de match alors que la France avait besoin d’un mec capable de la rassurer. Plus que les stats, c’est l’attitude qui pose problème.

Ce n’est plus possible. Il faut arrêter de se voiler la face. Oui, Nicolas Batum a du talent. Il faudrait maintenant qu’il ait le mental qui va avec. En attendant, il n’a pas les épaules pour être un patron dans cette équipe de France. Plus il parle, moins il en fait, et plus il s’enfonce dans le ridicule. Jusqu’à présent, il est passé au travers des gouttes, en partie parce qu’il était bien protégé par Tony Parker et Boris Diaw, et que lorsqu’il se trouait en tant que lieutenant, ce n’était pas aussi grave ou visible. Mais aujourd’hui, il doit assumer. Assumer ses paroles. Assumer son salaire NBA. Assumer son expérience. Les Bleus en ont besoin.

Alors oui, la France est en huitième de finale. Quel exploit ! Mais c’était la moindre des choses que de passer devant des terreurs comme l’Iran ou l’Égypte. La victoire contre la Serbie ne doit pas faire oublier les lacunes des Bleus. Et le grand danger qui les attend au prochain tour, face à la Grèce ou l’Argentine. Il faudrait montrer plus de fierté et mettre plus d’intensité dans ce match pour espérer se qualifier. Et prier pour que Nicolas Batum se sorte les doigts.

France - Iran

Source : FIBA.com

France - Iran

Source : FIBA.com

Source image de couverture : CIAMBELLI MATTEO – SIPA