Le Bilan “on tourne en rond” du Thunder : de belles promesses pour toujours le même résultat

Le 06 juin 2014 à 22:02 par Leo

Une fois encore, la saison régulière réalisée par le Thunder d’Oklahoma City fut concluante et laissait présager une deuxième participation en Finales en moins de trois ans (59-23). Finissant deuxièmes à l’Ouest, les protégés de Scott Brooks ont subi la loi des San Antonio Spurs en Finales de Conférence au terme d’un parcours délicat durant ces PlayOffs 2014. Bien que Kevin Durant ait été élu MVP et ait ému tout l’univers NBA lors d’une conférence de presse mémorable, OKC semble plus que jamais tourner en rond sans réellement vouloir changer les choses. Bilan tournant sur lui-même d’une saison au fort goût d’inachevé, voire d’impuissance masquée…

Ce que TrashTalk avait annoncé :

Sans trembler, le Thunder n’a fait qu’une bouchée de ses adversaires de la Division Northwest, comme cela avait été stipulé dans notre preview avant que la saison ne débute (ici). Intraitables à domicile (34 victoires pour seulement 7 défaites), bien que privés de Russell Westbrook pendant la majeure partie de l’année, les partenaires de Kevin Durant ont fait le job et ont déroulé sans trop cultiver de crainte pour leur avenir. Derrière l’essor communicatif de leur “Durantula”, sacré MVP au final pour la première fois de sa jeune carrière, les louanges les plus variées ne cessaient de fleurir sur le bas de leur porte quotidiennement si bien que le meilleur restait à venir pour les PlayOffs…

Ce qu’il s’est vraiment passé :

Il semblerait pour le néanmoins talentueux General Manager du Thunder, Sam Presti, que l’on ne change pas une équipe qui échoue continuellement si près du but… En effet, nul besoin de se le cacher dorénavant : Oklahoma City est une très bonne équipe de saison régulière qui sait mieux que quiconque combler ses fans de novembre au mois d’avril chaque année mais demeure une équipe moyenne dans les moments clés de la post-season. Nuance : moyenne, toute proportion gardée, vis-à-vis de ses ambitions et de sa capacité à les mettre en forme. Depuis les Finales perdues en 2012, celles-ci placées sur le compte de l’insouciance et d’un manque évident d’expérience, Kevin Durant and co ne visent pas moins que le titre suprême saison après saison. Bourrée de talent, cette bande de potes, ayant découvert les joies du plus haut niveau ensemble, dévoile véritablement les limites de sa puissance de frappe, souvent incontrôlée et aléatoire, qui ,dans le cas contraire, pourrait leur apporter cet ultime ingrédient, essentiel à leur réussite totale. Passés de justesse face aux Grizzlies et aux Clippers lors des deux premières séries, leur fougue n’aura pas su tromper la vigilance des San Antonio Spurs qui réduisirent leurs utopies à néant à quelques marches des portes dorées des Finales NBA…

L’image de la saison : Kendrick Perkins le créatif

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Ce magnifique Kendrick Perkins qui a eu l’occasion de littéralement s’asseoir sur Mike Miller lors du match 3 du premier tour des PO… (Source : SB Nation)

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Reggie Jackson

A vrai dire, on l’attendait tout de même un peu… mais peut-être pas à cet extrême-ci ! “Le Marsupilami” out, la relève au poste de meneur du Thunder, Reggie Jackson, a fait plus qu’assurer l’intérim de son titulaire indiscutable en se montrant très souvent altruiste et clutch malgré quelques irrégularités. Joueur de troisième année né en Italie, Jackson a fait plus que doubler ses statistiques individuelles et a épaulé Kevin Durant de la meilleure des façons (13,1 points, 4,1 passes décisives et 3,9 rebonds de moyenne cette saison, le tout en 28,5 minutes passées sur le terrain). Âgé de 24 ans, le jeune pousse, ayant fait ses classes à Boston College, a su honorer les attentes placées en lui, prenant de plus en plus d’initiatives jusqu’à s’affirmer comme un membre prépondérant de l’effectif de Scott Brooks, comme lors du Game 4 des siens, remporté presque grâce à lui, face aux Memphis Grizzlies au premier tour des PlayOffs.

On l’attendait au taquet, et il a abusé : Scott Brooks

Difficile de ne trouver qu’un unique coupable à cette récurrence notable qui semble s’accoler au Thunder désormais. Ce serait davantage la faute à un système isolationniste bien en place depuis le départ de James Harden plutôt qu’à une recherche  aveugle d’un seul et même coupable sorti du lot. Or, au cœur de ce questionnement annuel après la défaite, un nom semble revenir plus que les autres, un nom qui pencherait plus à camper sur ses positions, même si elles ne mènent à rien, qu’à tenter de révolutionner sa façon de penser et, par conséquent, celle de ses poulains transpirant sur le parquet : ce nom ne serait pas celui d’un joueur du roster en particulier mais serait bel et bien celui de Scott Brooks. Dépourvu d’un réel charisme fédérateur, lui aussi (le premier !) laisse à penser que sa philosophie au coaching a atteint ses limites à la tête de cette équipe dont il a grandement participé à l’évolution. Cependant, il serait peut-être temps pour la franchise dans son ensemble de laisser la place à un tacticien nettement plus expérimenté et visionnaire qui serait à même de terminer, avec style et sans reproche possible, l’excellent travail effectué en amont par Brooks et ses assistants, depuis l’avènement d’une structure NBA dans l’Oklahoma. Or, rien ne semble prêt pour que cela ne change…

La vidéo de la saison : Kevin Durant remerciant sa mère lors de la remise de son trophée de MVP

Ce qui va bientôt se passer :

Visiblement, toujours le même refrain ! Pour la plus profonde amertume des fans du Thunder, rien ne serait prédisposé pour que les choses changent d’ici peu à OKC : de très bons résultats en saison régulière puis un ou deux tours en PlayOffs et… c’est tout ! Presti souhaite conserver cette structure intacte, voulant maintenir la légende Kendrick Perkins à son poste, idem pour Scott Brooks ou n’ayant pas le moindre désir de modifier quelque peu les articulations de son tandem phare “Durant/Westbrook”. Plus curieusement, seul Tabho Sefolosha serait bientôt mis sur le marché alors qu’il reste, aux côtés de Serge Ibaka, l’un des piliers défensifs de cette escouade. Ainsi, à moins d’un ou plusieurs coups de maître manigancés dans le plus grand secret lors du mercato estival, la dynamique cyclique de cette équipe chérie de l’Etat de l’Oklahoma devrait rester tristement similaire…

Source image : larrybrownsports.com


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